Pour une jeunesse à l’avant-garde du combat contre l’extrême-droite dans le Nord


Thème : Lutte contre l'extrême droite


 

Depuis quinze ans, le Rassemblement National tend à devenir hégémonique sur notre territoire. Le Nord, terre de luttes et de solidarité, n’échappe pas à la poussée inexorable et permanente de l’extrême-droite et de ses idées. Mais face à cette progression, les Jeunes Socialistes du Nord refusent de céder au découragement. Notre objectif est double : comprendre la dynamique de la montée et de l’installation systématique du RN dans notre département afin de mieux la combattre. Parce que cette poussée ne se résume pas à un simple rejet des partis traditionnels : elle traduit un malaise profond, une crise sociale et démocratique, une perte de repères dans les territoires laissés pour compte. Cette contribution thématique propose une lecture de la situation, une analyse des spécificités de notre territoire, et des pistes d’action claires pour enrayer la dynamique du Rassemblement National et reconstruire un espoir ancré dans la jeunesse et la justice sociale.

I. Le raz-de-marée de l’extrême droite dans le Nord.

Le Nord, comme l’ensemble des Hauts-de-France, est devenu l’un des principaux bastions électoraux du Rassemblement National : 42,4 % des voix aux élections européennes de 2024. Le parti d’extrême droite est arrivé en tête dans la majorité des communes du département, aux présidentielles comme aux européennes. Aux élections législatives anticipées de juin 2024, il a renforcé sa présence : 7 député·e·s RN élus dans le Nord, contre un seul en 2017, et 30 dans l’ensemble de la région. Cette montée s’inscrit dans un contexte de crise démocratique et sociale, de défiance envers les institutions, et d’une gauche jugée parfois absente ou inaudible.

Le RN s’enracine localement, développe des réseaux militants via des associations ou groupuscules identitaires, notamment dans les petites communes, et maîtrise les codes de la communication sur les réseaux sociaux. Son maillage territorial se révèle de plus en plus efficace, avec une implantation de plus en plus pérenne dans les conseils municipaux, dans l’animation d’associations relais, mais aussi avec une présence accrue sur le terrain, des marchés à la récupération des thématiques locales. Il devient capable de mobiliser durablement un électorat populaire, déçu et en colère. C’est ainsi que le RN ne cesse d’étendre son influence, prétendant incarner la voix du peuple tout en trahissant ses intérêts dès qu’il en a le pouvoir, dans les conseils municipaux comme à l’Assemblée nationale.

Si les Français et les Françaises se tournent vers l’extrême droite, c’est parce que nous avons, quelque part, failli. Failli à garantir à toutes et tous une vie digne et apaisée. Les insécurités plurielles — économiques, sociales, territoriales — nourrissent ce basculement. Dès lors, il ne s’agit plus d’un simple vote de protestation, mais d’un vote d’adhésion, où se mêlent ressentiment social, obsession sécuritaire et rejet d’une élite perçue comme indifférente aux réalités du quotidien.

II. Une terre de socialisme à reconquérir.

Le Nord est une terre profondément marquée par le socialisme, berceau des grandes luttes sociales et des avancées qui ont façonné notre pays. C’est ici que la gauche a forgé ses idées et ses combats, et que des figures majeures du socialisme français ont émergé. Mais aujourd’hui, ce socle historique ne suffit plus. Il nous faut comprendre pourquoi une terre de gauche se détourne progressivement de ses repères.

Nous militons sur une terre marquée par les grandes figures du socialisme français, où nous avons arraché les principales avancées sociales de notre pays et où nous nous sommes toujours battus pour offrir de meilleures conditions de vie aux Françaises et aux Français. Le Nord est historiquement la terre des luttes sociales, de résistance et de solidarité. Des mineurs de 1941 en grève contre l’occupant nazi aux sidérurgistes luttant pour la dignité du travail, des grandes grèves ouvrières aux combats féministes et antifascistes d’hier et d’aujourd’hui, le Nord a toujours été du côté de ceux qui se battent pour la justice. Mais le lien avec les partis de gauche, et en particulier le Parti socialiste, s’est distendu. La désindustrialisation, la précarisation, le recul des services publics, mais aussi l’abandon de certaines communes rurales ou périurbaines ont creusé un sentiment de déclassement et d’abandon. Et la gauche a trop souvent été perçue comme technocratique, éloignée des réalités, prisonnière d’un discours national sans ancrage territorial. Plus on s’éloigne de la Métropole Européenne de Lille, plus le vote RN progresse. Là où nous avons déserté le terrain, marchés, braderies, quartiers populaires, c’est l’extrême droite qui a avancé. Pourtant, ce territoire n’est pas une terre de haine. Ce n’est pas le RN qui en incarne l’histoire, c’est nous. C’est à nous de réinvestir ces territoires, d’y défendre nos idées avec clarté, de retisser un lien humain, politique, militant.

Cela implique une présence continue, pas seulement en période électorale. Une politique du porte-à-porte, du dialogue franc, du retour aux fondamentaux de l’action sociale. Il faut quelque part que nous soyons prêts à entendre ce que nous ne voulons pas entendre. Il nous faut écouter les nordistes, comprendre leurs colères. Faire de leurs maux les nôtres. Mais surtout, nous devons proposer des réponses concrètes à leurs difficultés quotidiennes.

III. Une jeunesse en première ligne, un projet socialiste pour reconstruire l’espoir.

Nous, Jeunes Socialistes du Nord, devons être à l’avant-garde de cette bataille. Nous sommes la génération qui a grandi avec une extrême droite décomplexée, omniprésente dans les médias et banalisée dans le débat public. Une génération aussi qui a connu la précarité, l’effondrement des services publics, l’angoisse climatique, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme à présent décomplexés. Mais nous refusons d’être une génération sacrifiée. Nous refusons d’être la génération qui verra l’extrême droite arriver au pouvoir en 2027 et ses idées gangrener toujours plus notre société.

L’extrême droite ne résoudra rien : elle divise, détruit les protections sociales, réprime les syndicats, et piétine les libertés. Elle n’est pas l’alliée du peuple, elle est son bourreau.
Et face à cela, nous devons prendre toute notre part. Nous devons reconstruire l’espoir là où il a été brisé, proposer une alternative crédible, solidaire, égalitaire. Cela passe par la reconquête du terrain, par des propositions claires sur l’école, la santé, le travail, la sécurité, le climat, l’égalité. Cela passe aussi par un projet socialiste de transformation sociale, radicalement opposé aux logiques libérales qui nourrissent la défiance et le repli. Cela passe par l’abandon de nos postures et de nos discours technocratiques, déconnectés du réel et qui ne convainquent que nous-mêmes. Nous devons réparer les insécurités plurielles : sociales, territoriales, économiques, que l’extrême droite instrumentalise. Pour cela, il faut retrouver le sens du collectif, du service public, de la dignité collective et individuelle.


La tâche est immense, nous le savons. Mais nous avons derrière nous des générations de socialistes, qui ont à toutes les époques porté l’idée de lendemains meilleurs. Surtout, nous avons la conviction que la justice sociale, la solidarité, la dignité sont plus puissantes que le repli et la haine de l’autre. Jeunes Socialistes du Nord, nous nous impliquerons pleinement dans ce combat. À nous de porter haut les couleurs du socialisme et de la République, de faire bloc face à l’extrême droite, et d’écrire une nouvelle page d’espoir pour notre territoire. Nous ne serons ni timides ni complaisants. Nous ne serons ni dans l’attentisme ni dans le fatalisme. Nous ferons bloc, nous combattrons, nous gagnerons.


Alors, dès maintenant, reprenons le terrain, réinvestissons nos quartiers, nos villes, nos villages, organisons, mobilisons.
Parce que l’histoire du Nord n’est pas celle du RN. C’est la nôtre.
Parce que notre génération n’a pas dit son dernier mot.


Contributeurs : Sarah METENNANI (59), Cyprien ASSEH (59), Manon PROJEAN (59), Ezekiel LUCAS (59), Yohan EL MANOGUY (59), Louise MEIGNEUX (59)

Signataires : Sarah KERRICH (59), Tanguy BARDOT (59), Gabriel BAUDE (59), Timéo BEAUNIER (59), Mehdi CHALAH (59), Arthur CHEVILLOTTE (59), Hugo COURATIN (59), Zoé DEL GUERCIO (59), Evan DELATTRE (59) Johann DEMANGEAT (59), Sophie DESREUMAUX (59), Pierre DHÔTE (59), Vincent DITTE (59), Clairanne DUFOUR (59), Hector ECOLIVET-MEUNIER (75), Kamal EL MANOGUY (59), Jeanne ETOUBLEAU (59), Patrick FORTUIT (59), Liliane GOVART (59), Pierre HADZLIK (59), Reda KNOUN (59), Aurélien LE MAÎTRE (59), Virginie LUCAS (59) Florence MEIGNEUX (59), Manoj MUTHURAJA (59), Aurore PAGEAUD (62), Christian PETIT (59), Samy SOUABER (59), Anzil TAJAMMAL (59), Dylan VITRANT (59),


 

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