- Le 20 décembre 2022 -
Tristan Foveau, Secrétaire national à l'écologie
Le Parti socialiste salue l’accord historique conclu lors de la COP15 sur la biodiversité qui s’est tenue à Montréal.
Plus de 190 pays se sont mis d'accord sur une feuille de route de 23 mesures, visant en particulier à protéger 30% de la planète d'ici 2030 (à ce jour, 17 % des terres et 8 % des mers sont sauvegardées) et à porter à 30 milliards de dollars d’ici 2025 l'aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement Le texte prend également en considération les peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre, en fixant l’objectif de restaurer 30% des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.
Alors que plan décennal signé à Aichi en 2010 n'a atteint quasiment aucun de ses objectifs en raison de l’absence de mécanisme de suivi, celui de Kunming-Montréal semble y remédier (indicateurs communs, bilans à mi-parcours) et il faut s’en féliciter. Toutefois, il est surprenant que cet accord ne soit doté d’aucun mécanisme contraignant pour inviter les pays à réviser leurs plans s’ils ne sont pas sur la bonne trajectoire. De même, aucun moyen financier particulier n’a été fléché pour assurer une bonne gestion de ces 30% d’aires protégées, ce qui représente une surface proche du double de celle d'aujourd'hui.
Comme pour le climat, le temps presse et la 6e extinction des espèces est en cours. Alors que les scientifiques indiquent que 75% des écosystèmes mondiaux sont altérés par l'activité humaine et plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition. Il faut probablement aller plus vite et plus loin et c’est pourquoi nous voulons porter dès 2050 la surface protégée à 50%. N’oublions pas que des millions d’hommes et de femmes dépendent de la nature et de ses services et que c’est leur survie qui est en jeu.
Le Parti socialiste tient à rappeler qu’il ne s’agit pas seulement de protéger 30%, mais bien 100% des aires contre les dégradations liées à l’activité humaine. Cela implique de réformer radicalement notre modèle économique pour aboutir à une gestion durable des espèces. C’est la condition pour avancer vers le « pacte de paix avec la nature » défendu par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.