Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Christophe Clergeau, secrétaire national à l'Europe
Le Parti Socialiste prend acte de l'accord obtenu au Conseil européen après plus d'une centaine d'heures de discussions entre les vingt-sept chefs d’État et de gouvernements de l’Union européenne, qui ouvre la voie à un plan ambitieux.
Cet accord doit beaucoup à la famille socialiste et social-démocrate. Sans l’initiative de Pedro Sanchez, qui proposait un plan à 1.500 milliards d’euros, repris par le couple franco-allemand, rien n’aurait vu le jour. Un nouveau tabou est brisé, c’est une victoire politique pour notre famille qui a tiré toutes les leçons de la crise financière et du caractère central que doit prendre la solidarité dans le projet européen.
Ce plan était urgent, nécessaire pour affronter les conséquences de la crise sanitaire dont nous ne sommes pas sortis et le la crise économique et financière qui vient. La France en sera avec les pays amis du sud de l’Europe, parmi les principaux bénéficiaires.
Le plan de relance adopté marque un tournant dans la construction européenne. Quels que soient les reculs limités imposés par les « frugaux » il marque une rupture et ouvre une nouvelle ère de coopération. Désormais les européens acceptent de se doter d’outils d’intervention budgétaire puissants pour faire face aux crises qui frappent l’union ; ils le font de manière solidaire en assumant leur communauté de destin. Après les politiques communes, après la monnaie commune, c’est une nouvelle étape de la construction européenne qui s’amorce ainsi.
Le Parti Socialiste apporte donc un soutien clair à ce plan tout en restant mobilisé pour l’améliorer et vigilant sur ses conditions de mise en œuvre. Il n’est en effet qu’une première pierre sur le chemin vers l’Europe sociale, écologique et démocratique que nous appelons de nos vœux.
L’inclusion des objectifs de l’accord de Paris sur le climat et la vigilance contre les atteintes à l’État de droit sont des avancées positives, mais des précisions s’imposent pour que ces conditions soient effectivement respectées.
L’Europe doit également trouver les moyens communs de rembourser cette nouvelle dette commune sans nouvelle contribution des états, en s’appuyant sur de nouvelles ressources propres via la taxe sur les plastiques çà usage unique certes, mais aussi et surtout via un impôt européen sur les grandes fortunes, une contribution carbone aux frontières de l’Europe et une taxe sur les transactions financières. La plus grande vigilance doit être de mise sur ce sujet.
Le budget pluriannuel de l’union est la victime collatérale de l’accord intervenu ce qui n’est pas acceptable. Les politiques communes de l’Union ne doivent pas être fragilisées, nous en avons plus que jamais besoin pour réussir ensemble l’avenir. Il est indispensable de revenir sir les coupes intervenues dans les financements prévus dans les domaines de la santé, de la jeunesse (erasmus), de la recherche de la culture, de la coopération et de la défense, qui sont pourtant vitaux pour les Européens.
Enfin les conditions de déroulement des négociations souligne une fois de plus la nécessité d'améliorer le fonctionnement démocratique de l’Union. Un accord n’existera qu’avec l’accord du Parlement qui est incontournable dans le domaine budgétaire, les droits de celui-ci doivent être respectés et renforcés. La règle de l'unanimité a une fois de plus montré ses limites, il est temps d'en réduire drastiquement le champ d’intervention.
Les députés de la délégation socialiste française continueront le combat dans cette seconde phase pour un budget au service des citoyens européens.
- Jeudi 23 juillet 2020