- Lundi 9 décembre 2024
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Dylan Boutiflat, Secrétaire national aux relations internationales
Le Parti socialiste se félicite avec le peuple syrien de la chute de son bourreau Bachar El Assad. Elle marque la fin de 13 ans de guerre civile mais aussi de 53 ans d’un régime dictatorial. Le boucher de Damas, ses sbires et soutiens devront répondre de leurs crimes devant la Cour pénale internationale (CPI). Nous n’oublions pas les dizaines de milliers de disparus et de victimes, en particulier les civils bombardés à l’arme chimique dans la banlieue d’Al-Ghouta en août 2013.
À la trahison des promesses émancipatrices du parti baasiste, s’est ajoutée la honte des alliances aux pires régimes despotiques et théocratiques. La folie guerrière de Poutine en Ukraine et le soutien des mollahs iraniens aux terroristes du Hezbollah au Sud-Liban ont fini d’affaiblir le régime de Bachar El Assad.
La chute du tyran est une défaite diplomatique et stratégique pour l’Iran et la Russie qui ont fait le pari que ce régime pourrait imposer leur ordre du monde au Proche-Orient. Elle l’est aussi pour tous ses soutiens en France qui ont refusé pendant des années de considérer ce régime comme l’une des dictatures les plus féroces au monde qui ne tenait plus que par la corruption, la répression et le narcotrafic.
L’histoire nous enseigne que la chute d’un dictateur ne garantit jamais l’émergence d’un État démocratique. Dans un pays laissé en plein chaos, la coalition qui a fait fuir Bachar El Assad du pays est hétéroclite ; nos alliés kurdes n’ont pas les mêmes intérêts que les groupes islamiques, dont la plupart restent rétrogrades, sexistes et terroristes. Il importe par ailleurs d’empêcher le président turc, Recep Tayyip Erdogan, d’étendre son influence et de veiller à mettre fin à l’escalade régionale dans le respect du droit international.
Le risque de partition du pays est réel. C’est pourquoi nous appelons toutes les parties en conflit à se réunir pour créer les conditions d’un État de droit respectueux des diverses communautés et d’une transition pacifique vers la démocratie. Ce processus devra prendre en compte le retour des réfugiés, la libération des prisonniers d’opinion, le jugement des criminels, l’affirmation de principes démocratiques, l’organisation d’élections libres et la reconnaissance de la diversité de la société. Si les premières déclarations du principal groupe des rebelles semblent aller dans ce sens, il faudra veiller à leur mise en œuvre effective.
Après des années de guerre et de répression, il faut permettre au peuple syrien de décider enfin de son avenir. La France devra jouer pleinement son rôle avec l’Union européenne pour accompagner cette transition et cette réconciliation.
Ces évenements seront, il faut l’espèrer le déclancheur du retour à une souveraineté populaire en Syrie..