- Jeudi 24 avril
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Arthur Delaporte, Secrétaire national à l’Emploi, au Travail et à l’Entreprise nouvelle
Thiébaut Weber, Secrétaire national aux emplois de demain et aux nouvelles formes de salariat
Le Parti socialiste dénonce avec fermeté l’annonce par ArcelorMittal de la suppression de plus de 600 postes sur ses sites français de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire. Cette décision brutale pour les salariés, leurs organisations syndicales, et les territoires concernés tombe après plusieurs années de sous-investissement chronique du groupe dans ses capacités industrielles européennes, au profit d’une logique de rentabilité à court terme et de délocalisation des savoir-faire.
Depuis plus de dix ans, ArcelorMittal repousse les investissements nécessaires à la modernisation et à la décarbonation de sa production d’acier, tout en déclarant que c’est précisément « la décarbonation qui garantira la pérennité des emplois ». Cette duplicité et ce désengagement ont non seulement fragilisé l’outil industriel mais aussi affaibli dans son sillage la capacité de l’Europe à garantir sa souveraineté dans un secteur aussi stratégique.
Certes, la sidérurgie européenne traverse une crise grave. Elle est confrontée à une baisse de la demande, à la concurrence agressive de la Chine et à l’augmentation des coûts de l’énergie. Mais face à cette crise, l’abandon n’est pas une réponse !
L’acier est au cœur de l’économie décarbonée que nous devons construire : il est présent dans les éoliennes, les véhicules électriques, les infrastructures ferroviaires et l’ensemble des équipements qui permettront de faire face à la crise climatique. Il est au cœur de l’économie de la défense que l’Europe veut relancer.
Le Parti socialiste appelle le gouvernement français à sortir de sa passivité. L’État ne peut continuer à soutenir financièrement des groupes comme ArcelorMittal qui suppriment des emplois tout en refusant d’investir dans son propre avenir. Des mesures d’urgence doivent être envisagées, à l’instar de celles prises au Royaume-Uni à l’encontre de l’entreprise British Steel. Le gouvernement travailliste, en permettant la continuité forcée de l'activité et l'interdiction des licenciements, sous peine de sanctions, a conduit le groupe chinois propriétaire à renoncer au plan de licenciement.
L’Europe aussi doit réagir. Nous appelons la Commission européenne et les États membres à mettre en œuvre une politique de soutien et de renouveau de la sidérurgie européenne : régulation des importations, soutien à l’investissement vert, mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, plan de relocalisation stratégique.
L’avenir de l’acier européen est menacé par des stratégies industrielles à courte vue comme celle de Mittal. Il en va de notre souveraineté industrielle, de notre capacité à réussir la transition écologique, et surtout de la dignité des salariés de ce secteur. N’abandonnons pas notre industrie, n’abandonnons pas nos territoires !