– Mercredi 18 septembre 2024
Le Parti socialiste, le groupe Socialistes et Apparentés à l'Assemblée nationale et le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain au Sénat
Hier, le Président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et son rapporteur général se sont vu refuser l’accès à des documents budgétaires, les « lettres-plafonds ». En s’opposant ainsi à la transmission de ces documents, le Premier ministre et le secrétariat général du gouvernement commettent une double faute : institutionnelle et politique.
Institutionnelle car ce refus, inédit, est contraire à l’esprit de nos institutions et aux pratiques républicaines, l’accès du Parlement aux documents budgétaires étant garanti. C’est une nouvelle entrave sérieuse à la démocratie.
Politique car alors que l’on sait déjà que les délais d’examen du budget pour 2025 seront très contraints, il s’agit d’empêcher le Parlement de se préparer correctement au marathon budgétaire. Un tel blocage réduit à néant toute possibilité de dialogue budgétaire. C’est la culture du compromis qui en prend un sérieux coup dans le contexte parlementaire que nous connaissons.
Le Parti Socialiste et ses deux groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat dénoncent cette obstruction qui vise à empêcher l’opposition, donc la gauche, de préparer dans des conditions sereines ses propositions.
Le Président de la République ne tire aucun enseignement de la séquence politique qui s’achève : utilisant l'obstruction, le camp présidentiel se refuse à reconnaître que le cœur du pouvoir politique réside désormais au Parlement.
Le Parti Socialiste et ses deux groupes parlementaires seront en ce sens extrêmement vigilants quant à la préservation des droits des parlementaires et des institutions qui commencent à être remises en cause avec un certain cynisme par un camp présidentiel aux abois.
Après quatre mois de crise politique, a fortiori en l’absence à ce jour d’un gouvernement nommé, ce qui empêche de connaitre clairement les intentions du camp présidentiel, il est temps de confier aux parlementaires les moyens de travailler sereinement. Les chantiers sont nombreux et urgents : urgence sociale, crise climatique, service public délabré, les socialistes s’engageront dès les débats parlementaires de l’automne pour améliorer le quotidien des Françaises et des Français et ne laisseront pas des manœuvres tacticiennes déloyales les empêcher d’agir.