Collèges et lycées : de mal en pis

– Mardi 15 février 2022

Yannick Trigance, secrétaire national à l'École, à l'Éducation et à l'Accès aux savoirs

Jusqu’au bout de son quinquennat rue de Grenelle, le ministre Blanquer aura malmené les établissements du second degré, dégradant chaque année un peu plus les conditions de travail des professeurs, des collégiens et des lycéens.

Depuis 2018, la première rentrée scolaire préparée par le ministre Blanquer lui-même, ce ne sont pas moins de 7 900 emplois de professeurs qui auront été supprimés dans le second degré, soit l’équivalent de 175 collèges !

Et le ministre achève son quinquennat avec cette cerise sur le gâteau : la suppression de 440 emplois d’enseignants supplémentaires dans les collèges et les lycées publics au moment où les chefs établissements prennent connaissance de leur dotation de fonctionnement, la fameuse « Dotation Horaire Globale » (DHG).

Cette nouvelle saignée participe en réalité au démantèlement du service public d’éducation engagé depuis 2018 par le ministre Blanquer. Pendant 5 ans, les coupes budgétaires ont continuellement dégradé le fonctionnement des établissements : mauvaises conditions de travail des équipes pédagogiques, classes surchargées, options supprimées, absence de continuité éducative pendant les confinements, protocoles sanitaires flous et instables, manque de considération pour les AESH, absence de développement de la médecine scolaire, retard des plans de formation…

Frappant sans ménagement les établissements en éducation prioritaire dans les territoires où les indices de positionnement social sont parfois très bas, cette politique néolibérale remet profondément en cause le sens même du métier d’enseignant ainsi que les missions premières de l’enseignement public : ne laisser personne au bord du chemin, garantir une école juste pour tous et exigeante pour chacun, démocratiser la réussite.

Ce constat est encore renforcé par les réformes du lycée et du baccalauréat qui aggravent les inégalités entre les établissements qui ne proposent pas tous – loin s’en faut – l’éventail des options annoncées par le ministre.

Face à cette politique qui vise à épuiser le second degré, avec Anne Hidalgo, nous réaffirmons l’urgente nécessité de faire battre l’Éducation au cœur des priorités de l’État. Formation initiale et continue, revalorisation, mutualisation des pratiques pédagogiques, postes en nombre suffisant, mixité sociale et scolaire, dialogue social régulier : autant d’urgences qui conditionnent l’effectivité du droit à la réussite pour tous...

Invoquer « la priorité au premier degré » comme le fait le ministre pour justifier les centaines de suppressions de postes dans le second degré constitue une forme de mépris pour les établissements concernés. Les missions de l’État ne s’arrêtent pas à l’entrée en 6e, le service public de l’éducation n’est pas à vendre à la découpe monsieur le ministre !

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