Combattre toujours pour l'égalité Femmes/Hommes


Thème : égalité femmes/hommes


Propriété de la mère et de la terre sont l’expression de la volonté des mâles, pour affirmer leur puissance sur les êtres et sur les choses.

 Cette appropriation de la femme, de son corps, de son pouvoir d’enfanter s’exprime de multiples façons, comme la polygamie, la soumission des femmes aux lois érigées par les hommes, les violences sexuelles, physiques et psychologiques. Cette chosification des femmes s’est exprimée, entre autres et pendant de nombreux siècles, par le droit de cuissage et ses avatars comme l’inceste du père sur ses filles. Le refus fait aux femmes du droit de recourir à l’avortement et la violence des hommes jusqu’au féminicide, en sont les derniers vestiges.

Le droit à l’IVG sans cesse remis en cause.

Si, en France, nous avons l’habitude d’associer le droit des femmes à l’avortement médicalisé, à l’action de Simone Veil, c’est d’abord grâce à la mobilisation des femmes et de certains citoyens (souvent professionnels de santé) qui ont, à la suite de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi, mobilisé la société civile pour faire changer la loi.

La loi Veil, loi qui défend l’essentiel, contient un article nommé « clause de conscience ». Il dispose que tout médecin, confronté à la demande d’avorter d’une femme, peut lui annoncer qu’il refuse de l’accompagner dans sa démarche.

La seule règle que le praticien doit observer, c’est la conformité de son acte avec le droit de ses patientes. Il n’a pas le droit d’imposer sa propre idéologie dans sa pratique professionnelle.

Il faut mobiliser l’opinion aux fins d’obtenir l’abrogation de cette clause.

Partout dans le monde, la montée des forces, obscures et tyranniques se traduit par la mise en cause du droit des femmes de choisir d’être mère. La Cour suprême des États Unis vient de donner le dernier exemple en date, de cette lutte acharnée    Comment accepter que le pape François ait harangué la foule de ses fidèles en traitant les médecins pratiquant des avortements de « tueurs à gages ». Catholiques, juifs, évangélistes, musulmans, dans leur version intégriste, s’opposent partout dans le monde à ce droit humain inaliénable ?

La propriété, c’est le viol

Une autre marque de cette appropriation de la femme se traduit par la violence subie par de nombreuses femmes, physique, sexuelle et toujours psychologique, à travers une relation d’emprise. Pendant des siècles, les rapports sexuels forcés par le conjoint ont été considérés comme légitimes :la propriété c’est le viol !

La réponse pénale.

Le dépôt de plainte est une étape essentielle pour la victime, qui ne peut être franchie que si elle ressent un climat d’écoute bienveillante et de solidarité active ; elle sait, de plus, que sa parole sera confrontée à celle de l’auteur présumé qui fera valoir – et c’est bien qu’il en soit ainsi dans un état de droit – l’interprétation qu’il donne, lui, de la situation.

Les victimes doivent être accueillies et suivies, après leur première rencontre avec une équipe soignante dans les services d’urgence. Il est indispensable d’apprécier l’évolution de leur état psychique et les menaces qu’elles peuvent encore subir. Ce suivi trouve sa pleine efficacité s’il se développe en lien avec les associations de soutiens aux victimes.

Les médecins généralistes ont un rôle indiscutable dans le repérage de ces violences et la facilitation de la parole de leurs patientes, et les services d’urgences interviennent lorsque la gravité des blessures physiques oblige leur réparation chirurgicale ; les services de médecine légale sont, eux, indispensables pour certifier l’état de la victime, constater ses lésions physiques et le traumatisme psychologique, ces certificats constituent une pièce indispensable au dépôt de plainte.

Violences sexistes et sexuelles, harcèlement, rencontrés au sein du PS.

Le Conseil National a mis en place la « Commission contre les violences sexuelles et sexistes, le harcèlement et les discriminations » qui ne peut se confondre, ni de près ni de loin, à un tribunal ; notre Parti n’a jamais prétendu rendre la justice.

Si le mouvement MeToo a utilement facilité la parole des femmes, des siècles d’omerta la rendent toujours difficile. C’est pourquoi en cette matière, comme nous l’avions, (2002), défendu pour le harcèlement moral, il faut croire la parole de la victime et inverser la charge de la preuve : c’est à l’auteur d’apporter la preuve, qu’en aucun cas, il n’a pu accomplir les violences qui lui sont reprochées.

Notre Parti ne se prononce pas sur les infractions pénales, il s’intéresse aux infractions aux valeurs qu’il défend, ce qui ne concerne que les militant-es et à tous les élus qui se réclament de lui.

Adhérer au PS est un acte de liberté, qui suppose le respect de règles communes, librement édictées par l’ensemble des adhérents. Notre Parti est démocratique, républicain, laïc et donc féministe. Aucune violence, physique ou psychologique, aucune relation d’emprise ne peuvent être acceptées venant d’un adhérent, encore plus, s’il a des fonctions officielles ou d’élus. Imagine-t-on un Toréador porte-parole d’une association luttant contre la souffrance animale !

Si un adhérent manque à ces règles communes, il devrait présenter sa démission (personne n’est obligé d’adhérer), sinon la Commission pourra proposer au Bureau National de prononcer son exclusion et la Commission Nationale des Conflits, saisis en appel, pourra confirmer ou infirmer l’exclusion, toujours selon le respect du contradictoire.

Cette exclusion est totalement indépendante d’une éventuelle sanction ou relaxe, si la victime a porté plainte.

Il faut enquêter sur tous les féminicides et suicides féminins

C’est dans les services de médecine légale que sont accueillis les corps des victimes de féminicides. L’autopsie qui renseigne sur les actes violents ayant entraîné la mort doit être complétée par une enquête psychosociale pour mieux saisir le parcours humain, conjugal et familial de la victime jusqu’à son décès. Il faut repérer ses appels à l’aide, parfois sans réponse, avant même l’intervention de la police ou de la justice. Ces meurtres ont encore beaucoup à nous apprendre, pour la mise en œuvre des mesures préventives qui s’imposent face à ces faits intolérables.

Le suicide, par contre, éteint les enquêtes pénales. Pourquoi dans ces cas ne pas rechercher, au-delà des causes physiques ou toxiques de la mort, les éléments biographiques et médicaux de ces femmes pour découvrir parfois que, bien avant leur mort, elles avaient été victimes de viols ou de violences sexistes ? Ces violences subies, même de très nombreuses années plus tôt, provoquées par un père, beau-père, ami… ont été enfouies dans la mémoire pour réapparaître, à l’occasion d’une épreuve de vie, puis envahir la pensée de leurs effets mortifères. (Selon l’enquête de février 2018 pour la Fondation Jean-Jaurès, les antécédents de viols multiplient par quatre le risque suicidaire chez les victimes).

Les pouvoirs publics doivent confirmer le rôle majeur, à côté de tous les autres acteurs, des services de médecine légale et les unités médico-judiciaires, comme vigies des violences conjugales et sexistes et des féminicides.  Il faut à l’hôpital ou dans les centres de santé, des consultations de proximité permettant à chaque femme de rencontrer un médecin légiste, pour établir un constat de la situation qui restera strictement confidentiel, tant qu’elle n’aura pas décidé, elle-même, de s’en servir pour authentifier la réalité des violences subies.

La démarche qui mène au dépôt de plainte n’est jamais facile, et si les victimes imaginent qu’en poussant la porte d’une consultation, on portera plainte à leur place, le risque est grand qu’elles ne la franchissent jamais.

L’égalité, seul fondement des rapports femme-homme.

Tout ce qui cloisonne, isole les femmes dans des rôles spécifiques, tout ce qui leur nie des droits reconnus aux hommes, porte un nom : l’apartheid. Où sont les pressions diplomatiques et les appels au boycott contre l’ensemble des régimes qui instituent un droit humiliant pour les femmes ? Quant à l’Afghanistan les talibans établissent un véritable régime de terreur.

En Iran la révolte, exemplaire, et déterminée, des femmes qui s’opposent au péril de leur vie, avec un courage qui force l’admiration, au régime des Mollahs et leur prétendues règles morales. C’est le contrôle religieux et policier des femmes, leur soumission à des lois qui les privent de liberté et de leurs droits les plus fondamentaux, dont celui du recours à l’IVG. Tous les régimes autoritaires et toutes les religions attaquent ce droit acquis de haute lutte, mais comme le chantait le poète « rien n’est jamais acquis pour l’Homme » surtout lorsqu’il s’agit… du droit des femmes.

Cette question est décisive pour le siècle qui commence. Le droit des femmes partout dans le monde est l’enjeu politique essentiel qui se confond avec le combat pour la démocratie : il ne s’agit en rien d’imposer une (prétendue) valeur occidentale, il s’agit d’un principe universel fondé sur la réalité humaine elle-même.

On oppose souvent les principes juridiques (égalité de droit homme-femme) aux droits réels (inégalité dans les faits) ; mais comment mettre en œuvre ces droits si la loi elle-même s’y oppose ? Inscrire l’égalité dans le droit n’est pas suffisant, mais c’est essentiel. Beaucoup de progrès restent à réaliser pour que la parité ne soit pas seulement un principe, mais un fait social, et que l’égalité femme-homme (salaire, carrière, responsabilités…) passe de l’utopie au réel. Ce principe ne signifie pas qu’il faut systématiquement mettre une femme à la place d’un homme, mais qu’il faut considérer comme une authentique discrimination tout refus d’une femme à tel poste, fonction ou responsabilité, au principe exclusif qu’elle est une femme.


Signataires :

Anne-Juliette TILLAY, CN, SF93. Yannick TRIGANCE, SN Education, Conseiller régional IDF. Céline HENRIQUET, SNA aux Institutions, secrétaire section Paris centre. Johann CESA,Conseiller régional ARA, 1er Fed (42). Malika BONOT, maire-adjointe Lyon 9eme, SF Egalité (69). Anne le MOAL, SF (93), Conseillère municipale de Pierrefitte. Pierre- Alain WEILL, CA section, CF Paris. Caroline GARNIER, Conseillère municipale à Laval (53). Arlette Bernard, Conseillère départemental Loire, CF (42). Jean-Jacques LADET, Conseiller départemental Loire, CF (42). Isabelle DUMESTRE, Conseillère municipale St Etienne, CF (42). Marie-Hélène RIAMON, CF (42). Marie-Hélène SAUZEA, CF (42). Jean-Paul CHARTRON, CF (42). Farida GARARA, CF (42). Karima ZAHER, section St Etienne Loire. Lucien MOULLIER, CF (42). Véronique FOUCHECOURT, CF (42). Hervé-Noel STAAL, nord gironde (33). Jeanine SARKISSIAN, CF (42). Marc VERICEL, CF (42). Philippe KISIRIAN, CF (42). Yvette CHAMUSSY, CF (42). Alexandre CHARROIN, CF (42). Nabih NEJJAR, CF (42). Ylljon HASANAJ, CF (42). Alain GUILLEMENT, CF (42). Robert BERAUD, CF (42). Pierre BRUNEAU, CF (42).

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