Comment peut-on être socialiste ?


Thème : Transversale fonctionnement et action du parti


Comme Rica (personnage des Lettres Persanes), écrivant à Usbek, et s’ interrogeant comment on pouvait être Persan dans le Paris de Montesquieu, la question se pose en effet de savoir comment présentement on peut encore se dire « socialiste » : il serait ainsi devenu incongru d’ affirmer cette appellation (has been/ancien monde/passé soumis à la moulinette de l’inventaire...), alors que le débat des idées et des orientations au sein de ce parti (place et rôle des tink tanks...) ne fait rien pour (re)créer un véritable courant d’adhésions permettant d’agréger les militants et d’en attirer de nouveaux autour de ce qui serait un solide programme socialiste issu d’un un réel débat en interne.

 

I. Pour la réduction des inégalités sociales dans une société plus solidaire à construire :

La réduction des inégalités sociales, liées aux revenus du travail et du capital, est prioritairement au cœur de ce que doit être un projet socialiste de la société.

S’agissant des revenus du travail, tout d’abord, il ne s’agit pas de nier que des inégalités de niveau puissent exister en fonction des responsabilités, des compétences et de l’utilité sociale et collective des emplois exercés, que ce soit dans les entreprises privées ou dans l’administration et les services publics. Cette hiérarchie existe et doit être maintenue, alors que l’on peut constater depuis des années ce qui est un écrasement de cette hiérarchie, notamment dans la fonction publique, et au détriment des bas niveaux, moyens et moyens supérieurs. S’il faut être effectivement vigilent sur le niveau des plus bas salaires (niveau minimum à définir pour assurer un montant de salaires digne), les salariés, classés aux niveaux bas, moyens et moyens supérieurs, ne doivent pas pour autant se trouver en quelque sorte « déclassés ». En raccourci, sinon à quoi cela sert-il alors de faire des études ?

Ensuite, selon ce principe, s’il faut effectivement veiller à ce que le SMIC rémunère correctement et dignement les salariés qui y sont soumis (un salarié ne doit pas être payé sous le niveau du SMIC/voir les situations des salariés qui ne sont pas notamment à plein temps, avec alors la définition d’un minimum de revenu assimilé aux salaires à déterminer), il faut aussi qu’il existe une échelle reconnue (conventions, échelle des salaires, statuts...) pour les autres niveaux de salariés qui leur permette une augmentation, tant en fonction de leur progression hiérarchique et/ou ancienneté que de l’inflation...

En outre, le travail doit être reconnu comme une valeur dans notre société pour les socialistes, à la condition effectivement que le salarié ne soit pas « exploité » et qu’il puisse, dans son travail, contribuer à la « richesse collective » et, si ce n’est contribuer à s’épanouir personnellement, trouver au moins un équilibre dans sa vie personnelle. Marx ne critiquait pas le travail en lui-même, mais son exploitation et les abus en résultant au profit du capital.

Les socialistes doivent alors veiller à une meilleure répartition des fruits du travail et du capital dans la société, en menant une politique qui tende, contrairement à ce qui s’est passé ces dernières années, à contenir la part revenant au capital, notamment financier (rémunération des actionnaires, autres rémunérations des investissements financiers, profits purement financiers...).

L’écart des revenus (salariés et financiers) entre le haut et le bas de la hiérarchie doit être contrôlé, avec des moyens de redistribution, notamment vers les catégories au bas de l’échelle, et les collectivités, au premier rang desquelles l’État, pour mettre en œuvre les actions publiques nécessaires visant à renforcer la solidarité, notamment dans les secteurs essentiels pour le développement de notre société : école, santé, protection sociale, infrastructures collectives, protection de l’environnement...). La situation selon laquelle une minorité de notre population détient la grande majorité du capital, et ce au détriment des plus démunis, des tranches moyennes et moyennes supérieures est à remettre à plat.

Les socialistes doivent ainsi notamment veiller à ceux qui ne vivent que des revenus de leur travail (et notamment aux plus bas mais aussi à ceux se situant dans ce qui correspond aux classes moyennes et moyennes supérieures), par rapport aux détenteurs du capital. Il ne s’agit pas, bien entendu, de nier le rôle des entrepreneurs et chefs d’entreprise dans notre société et dans la production de richesses, tout en contrant toutefois efficacement ce qui est la financiarisation grandissante de notre économie, au détriment d’une approche industrielle et à long terme de cette dernière, les entreprises et leurs salariés créant de la richesse, laquelle pouvant alors être redistribuée dans le cadre d’une société plus juste et plus solidaire, s’appuyant sur des services publics forts.

 

II. Pour une société plus solidaire, qui tende à ce que chacun soit dignement traité et y trouve sa place, en ayant comme objectif de permettre le bonheur individuel et collectif de chacune et de chacun :

Le PS doit donner envie, à ses adhérents et sympathisants, à ses potentiels adhérents et sympathisants, de partager ses objectifs (des objectifs clairement précisés s’inscrivant dans le cadre d’un projet) pour une société meilleure, plus solidaire, plus conviviale que celle existante. Le programme du parti ne doit pas être seulement un ensemble de mesures ponctuelles (comme les multiples articles d’un catalogue que l’on peut jeter dans son caddy), mais doit s’inscrire dans un projet de société global (sic) et structuré, visant à ce que chacune et chacun, individuellement, et collectivement, puisse trouver les conditions de son bien-être et ainsi que les moyens de s’épanouir. On peut oser ici envisager que le PS travaille au bonheur de chacune et de chacun, à une société dans laquelle nous nous trouvions bien, et contribuant à l’épanouissement de nos concitoyens. Si des débats sur des questions matérielles et techniques sont évidemment nécessaires pour élaborer des propositions concrètes (réductions des inégalités, devenir de notre système éducatif, accès aux soins et fonctionnement de l’hôpital, protection sociale, par exemple,...), il faut savoir où l’on va globalement, et quel type de société nous prévoyons pour l’avenir. Il revient au parti d’être une force de proposition sur ce point.

Le travail doit ainsi rester au centre des préoccupations du PS (est-il incongru de parler de la valeur travail ?). Le travail est en effet un droit. Le travail permet d’acquérir une formation et une dignité personnelle, un statut, et une place dans la société, au service de la société. À la condition, bien sûr, que ce travail s’accomplisse dans des conditions matérielles et morales respectueuses des droits et de la dignité de l’individu, et ne soit pas vécu seulement comme une obligation subie pour vivre ou subi comme une exploitation.

L’amélioration des conditions de travail, la réduction du temps de travail (journalier, hebdomadaire, mensuel, et pour atteindre un niveau de retraite décent) sont aussi à discuter. Si le travail doit effectivement rester au centre de la vie de chacune et de chacun, comme sus indiqué, le «progrès» doit permettre les évolutions nécessaires, assurant notamment le développement de la vie familiale, culturelle, sociale, de la cité..., en permettant un partage plus équitable entre travail et capital. Il est évident que ces propos ne se situent pas tout à fait alors dans la ligne de ce qui serait un programme du genre « travailler plus pour gagner plus », et qu’ils fleurent bon ce qui a pu être défendu jadis (« le temps libre ») ; mais cela semble toutefois encore d’actualité. Si on ne tombe pas effectivement amoureux d’un taux de croissance, le progrès technique et le développement de la productivité ne sont pas pour autant lettres mortes, même au temps de la crise que nous subissons. Ceci sans aller à instituer ou à revendiquer un « droit à la paresse ».

Quitte à être idéaliste, le PS doit travailler à cette (re)construction pour une société plus solidaire et plus heureuse pour chacune et chacun.

 

III. Pour une société dans laquelle se mette en place une nécessaire sobriété solidaire afin de répondre aux enjeux environnementaux et climatiques de notre temps, ce qui conditionne le présent et l’avenir de notre monde qui est à préserver pour nos générations futures :

« Tout le monde est écologiste » ! c’est la remarque frappée de bon sens aux quatre coins, exprimée spontanément par un camarade, l’autre soir, lors d’une réunion de section.

D’ailleurs tous les partis politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ont un programme de défense de l’environnement (sic) et se disent écologistes. Si le traitement de cette question s’impose évidemment avec sérieux et qu’il doit y être apporté des réponses utiles et crédibles dans les court et moyen termes, tant localement que nationalement et au niveau international compte tenu des enjeux en cause, c’est toutefois dans le cadre des objectifs prioritaires rappelés plus haut au I. En mettant en œuvre les actions du projet prévu, il sera alors pris en compte les impératifs de sobriété énergétique, de réduction des gaz à effet de serre et d’utilisation des énergies d’origine fossile, en s’assurant de l’impact des politiques ainsi développées sur l’environnement, le climat et les ressources naturelles. Il s’agit bien de réduire les inégalités sociales (premier terme), tout en régulant notre consommation et en préservant le plus possible notre environnement (second terme).

Le PS se doit alors veiller à la mise en œuvre, lors de l’application des mesures de solidarité de son programme, d’actions d’accompagnement, nécessaires et acceptées, tournées vers un développement durable visant la sobriété solidaire, laquelle concerne le comportement des individus, la vie domestique, les collectivités publiques, l’État, et aussi les entreprises.

Il faut qu’il y ait alors une réelle justice sociale concernant la protection de notre planète (traitement la prise en compte des gaz à effets de serre, par exemple,...). Il doit être rappelé ainsi qu’il est établi que là 1/2 des personnes les moins aisées émet cinq fois moins de CO2 par an et par personne que les 10 % des plus hauts revenus ! La réduction de carbone par an et par personne doit alors accompagner une politique de réduction des inégalités sociales et de solidarité, comme rappelé plus haut (avec notamment une fiscalité appropriée). Les secteurs d’activités les plus consommateurs (transports, logements...) sont notamment au centre de cette politique.

Il est alors évident que nous devons mettre en place et accentuer un mode de fonctionnement de notre société dans lequel la part de la consommation des énergies fossiles et des énergies non renouvelables continue à être réduite de façon progressive (sic). Un débat au sein du parti, qui doit déboucher sur des positions claires sur la place à venir notamment du nucléaire, dont on ne pas faire l’économie de l’emploi, et ce au moins à court et moyen terme, voire sur quelques dizaines d’années, doit avoir lieu pour aboutir à des objectifs clairs sur ce point. Il en va de même pour l’éolien, le solaire, le gaz vert, la géothermie...

La flambée actuelle des prix de l’énergie (à partir de ceux du gaz et du pétrole) ainsi que de l’inflation doivent être enrayées et maîtrisées. La situation présente met sérieusement en cause le bon fonctionnement des activités économiques de notre pays, et est un facteur important d’inflation, avec des conséquences graves d’inégalités sociales notamment sur les revenus des salariés et retraités. Les différentes primes mises en œuvre et accordées pour amoindrir les graves effets de ce dérèglement ne sont toutefois que ce qui est bien qu’un pis-aller temporaire, qui ne remet pas du tout en cause les bases structurelles de ce dérèglement aux conséquence néfastes notamment au plan social.

Le parti socialiste doit alors être présent sur cette question et formuler des réponses précises (repic), comme concernant les modalités à revoir de détermination des prix des énergies par ex... Les conditions dans lesquelles se sont déroulés les derniers jeux olympiques d’hiver en Chine, ou, par ailleurs, l’organisation de la prochaine coupe du monde de foot (outre les questions financières, sociales, morales et juridiques qu’elle pose), sont condamnables et méritent des actions claires de la part de nos gouvernements.

En tout état de cause, pour terminer temporairement sur ce sujet, pour nous, l’écologie ne doit pas cependant devenir pour autant l’Idéologie (avec un grand I) des «Temps Modernes ».

Pour accompagner ce point de vue, une boutade, qui souligne, toutefois, en grande partie notre position, en forçant certes peut-être le trait. Ainsi à la question : êtes-vous écologiste ? On répondra alors, après réflexion, que nous ne sommes, a priori, ni tendance « khmer vert », ni tendance anti sapin de Noël, ni tendance anti foie gras, ni « bobo bc-bg », avec vélo col de cygne, qui emprunte les trottoirs réservés aux piétons, ni soutien aux arroseurs de soupe sur une œuvre de Van Gogh...

 

IV. Pour une Europe et un Monde plus solidaires, facteurs de paix entre les peuples :

L’internationalisme et la solidarité entre les peuples ont toujours été au centre des préoccupations, des aspirations et des objectifs des socialistes, alors que, malheureusement, la gauche, et plus particulièrement le PS, ne se sont pas du tout remis du référendum de 2005 sur la constitution européenne.

Sur l’Europe :

Il est essentiel d’affirmer que notre avenir est bien au sein de l’Union européenne, et non dans ce qui seraient des coopérations incertaines de nations ou d’États. Quoiqu’on en dise en effet, cette Union européenne, au travers des crises économiques, financières et sociales touchant gravement le Monde et l’Europe, ces dernières années, a toutefois permis de sauver plus que l’essentiel de notre situation sociale, certes imparfaite, et de garder les fondements de ce qui est notre niveau de développement, ainsi que les bases de nos richesses, même si elles sont encore trop inégalement réparties.

Le PS, dans le cadre actuel, doit être une force de propositions pour que l’Union européenne ne soit pas que la garantie d’un libre échange des marchandises, d’une libre circulation des capitaux et des personnes, prêtant ainsi le flan à la critique encore justifiée de rester trop une Europe des marchands et du capitalisme, matinée certes de garde-fous sociaux, permettant en fait de de consolider ce qui est un système de capitalisme financier.

C’est toutefois à l’intérieur de l’Union qu’il faut mener le combat pour plus de justice sociale, pour le renforcement d’une réelle politique industrielle, pour une sobriété énergétique garante de la protection de notre environnement, ainsi que pour plus de démocratie politique dans son fonctionnement (qui est responsable de quoi dans la mise en œuvre des politiques européennes/unanimité et/ou majorité qualifiée...). On aborde là les perspectives d’un accroissement à discuter du rôle politique de l’Union. À cet égard, le PS peut travailler au renforcement d’une coopération active (institutionnelle, programmes) avec les autres partis socialistes et socio-démocrates dans l’Union.

Le débat au sein du PS pourra alors porter sur un certain nombre de questions concernant l’Europe, et notamment : mise en œuvre des politiques renforçant la solidarité sociale ; conditions de l’élargissement à de nouveaux pays qui frappent à notre porte ; Europe à plusieurs vitesses entre pays ; plus gros budgets européens à envisager pour développer les politiques qui doivent être menées au plan européen ; traitement des questions communes de sécurité et de défense...

C’est en suivant ces pistes que l’on peut donner le nouvel élan nécessaire à une Europe plus forte et plus solidaire.

Sur le Monde :

D’abord, l’aide aux pays en développement (appellation peut-être un peu datée) est une des actions internationales à renforcer (santé, éducation, infrastructures, accès à l’eau, agriculture et industrie...). Les travaux d’un séminaire d’un groupe d’élèves d’une école initialement située rue des Saints-Pères (promotion Louise-Michel, sauf erreur) contiennent, sur ce sujet, des recommandations qui n’ont toujours rien perdu de leur pertinence. Cette aide doit aussi s’accompagner d’un support et d’une exigence à l’égard de ces pays pour la mise en place et l’effectivité d’institutions respectueuses des libertés individuelles et collectives et des droits de l’homme. Son accroissement passe nécessairement par une réelle volonté collective des pays du Nord.

La politique migratoire et la place des étrangers dans notre pays, ensuite, n’échappent pas, par ailleurs, à l’existence d’une politique réaliste et ferme, mais digne et respectueuse des droits individus et familiaux des intéressés. Les flux migratoires légaux, compte tenu de ce qui vient d’être dit, doivent être contrôlés, en fonction des besoins de notre pays et de sa situation sociale et économique. Quant à l’immigration irrégulière, outre les cas particuliers à traiter avec humanité (santé, ...), et ceux concernant le statut de réfugié, il doit être établi que les personnes intéressées, n’ont alors pas vocation à demeurer en France, et que les pouvoirs publics français puissent mettre alors effectivement en place une politique efficace de retour dans les pays de provenance ou dont elles sont originaires. Ce point est à rapprocher de ce qui a été dit plus haut sur la politique de solidarité avec les pays en développement (part de la misère dans les flux migratoires vers notre pays). Le PS, en outre, doit déterminer et préciser quelle politique d’intégration est à mener pour les étrangers demeurant régulièrement en France ou d’origine étrangère. La France est une nation. Qu’est-ce qui nous unit ?

Enfin, les institutions internationales sont des facteurs de maintien et de développement de la paix entre les pays et les peuples. À cet égard, l’ONU, notamment, doit travailler de façon plus efficace. Des questions institutionnelles sont à aborder : composition du Conseil de Sécurité, modalités d’un vote majoritaire, par rapport à l’unanimité qui bloque beaucoup de choses, médiation obligatoire à tout conflit...). Le PS a encore et toujours à travailler au renforcement de ce qui ne doit pas être qu’un « grand machin ».

En nota bene, les questions d’éthique, sociales et environnementales ne doivent pas céder le pas aux impératifs économiques, de balance commerciale et d’influence de notre pays dans le Monde.

 

V. Retour sur les « violences faites aux femmes » :

Les débats, et les dérives qui en ont suivi, sur les questions liées aux violences faites aux femmes, méritent un examen critique.

D’abord, la femme et l’homme sont égaux, non seulement en droit (théorie), mais dans la réalité de la vie, tant au niveau privé que public, tant dans le travail qu’au plan familial et domestique. Ces principes ne doivent pas simplement être déclamés ; ils doivent être actés tant législativement, règlementairement que dans les comportements et les agissements (discrimination positive éventuellement à envisager selon les cas ? ...). L’égalité en question n’est pas que simplement formelle.

Ensuite, si effectivement il doit être mis fin à des années de patriarcat et à ses dérives condamnables juridiquement et moralement, notamment, en assurant l’écoute et la libération de la parole des femmes notamment dans les cas de violences sexuelles, il ne faut pas, pour autant, tomber dans l’excès inverse par ce qui serait un violent retour de balancier qui n’est pas toujours acceptable, au regard de ce qui se passe actuellement (déchaînement médiatique, accusations non étayées reprises en boucle par les médias, utilisation injustifiée de ses outils...). Il faut raison garder, et ne pas tirer sur tout ce qui bouge. La fin ne justifie pas tous les moyens. Surtout, il ne faut pas instrumentaliser les violences faites aux femmes à des fins de politique et de carrière personnelles. D’où le rôle très délicat que doivent jouer les partis sur cette question (dont le PS) : faire respecter les orientations et règles qui leur sont propres, tout en écoutant et analysant strictement les paroles des uns et des unes.

Enfin, il n’est pas envisagé, pour notre part, que l’homme d’aujourd’hui doive devenir un sujet « déstructuré », dans une société allant vers un matriarcat qui s’imposerait à tous.

 

VI. Pour un PS plus fort, afin qu’il contribue à la construction d’une société plus solidaire, tel qu’esquissé plus haut :

Le PS doit s’affirmer par rapport à LFI, aux Verts, aux communistes, au sein de la gauche. Sinon pourquoi (re)viendrait-on à lui ? Sans idées propres à proposer, ne va-t-on pas vers une absorption par ces partis ? Si le PS est certes actuellement dans une situation de faiblesse, il ne peut rester toutefois un supplétif et disparaître alors dans l’accord avec la NUPES. LFI envisage un « nouveau front populaire », ce n’est pas avec la disparition du PS, qui a son mot à dire sur ce projet.

Le PS, notamment par la préparation et le déroulement du prochain congrès, doit ainsi débattre et structurer sa pensée et son programme, fort de son passé, mais aussi conscient de ses erreurs passées, pour l’avenir à proposer à nos concitoyens.

C’est par le débat interne, et en allant au contact de nos concitoyens (notamment sur les marchés, mais aussi selon d’autre modalités...), qu’il faut faire (re)naître et proposer nos orientations. À cet égard, le parti se doit de prêter une attention aux attentes du monde ouvrier, qui existe encore, et des classes moyennes, qui ont des intérêts communs dans une économie et une société qui doivent être transformées.

C’est alors par un renforcement de la démocratie au sein du parti que ce dernier sera plus réactif, que ce soit localement, départementalement, régionalement parlant. Si, par ailleurs, le socialisme local a été et reste un élément porteur de l’action du PS dans la société, l’engagement de ses élus, en n’hésitant pas à montrer concrètement les réalisations accomplies au nom d’une certaine conception de le société (socialiste), est nécessaire dans le cadre de ce qui vient d’être rappelé. Donc, une autre façon de fonctionner à prévoir, sans aller toutefois jusqu’ à ce qui serait une « coordination des espaces ».

Il n’est pas besoin de changer le logo et le titre du parti, en cédant à l’air du temps. Peu importe le flacon, c’est son contenu qui est important !

Pour conclure : dans cette époque troublée que nous traversons, tant au niveau du parti qu’au national et à l’international, compte tenu de ce qui vient d’être dit plus haut : « Il faut que quelqu’un garde la vielle maison » (Léon Blum, congrès de la SFIO, 1920).

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