Comprendre les inégalités Femmes-Hommes et les combattre

Thème : Egalité


Télécharger la contribution

 

Comprendre les inégalités Femmes-Hommes et les combattre

L'égalité des genres constitue l'une des priorités du parti socialiste français et des pays européens. Il est important d’intégrer la dimension femmes-hommes, respectivement genre, dans les politiques et les programmes, afin d’optimiser le potentiel de toutes et tous femmes et hommes, filles et garçons - dans toute leur diversité. Le Parti Socialiste s’est toujours aussi positionné en pionnier en matière de droits des personnes LGBTQIA+.

Afin de promouvoir ces égalités, il est essentiel de s’attaquer aux stéréotypes persistants qui limitent les opportunités des individus. Des initiatives doivent être mises en place dès le plus jeune âge, notamment à travers l’éducation, pour déconstruire les idées préconçues sur les rôles des femmes et des hommes et de toutes les femmes et hommes trans et inter. Ces derniers souffrent aussi de la violence à cause de leurs identités sociaux et sont prédisposé.e.s aux préjugés en tant que la pauvreté en raison de possibilités d'embauche réduites ou de refus d'employeurs potentiels. Le taux de suicides parmi les jeunes trans, inter et homo reste encore élevé malgré le progrès social au cours des dernières décennaires.

La notion d’égalité est définie de la manière suivante : «Qualité de ce qui est égal», avec pour premier synonyme le terme d’«équivalence». Dans un environnement de travail, l’égalité est donc le fait d’offrir les mêmes chances et les mêmes droits à chaque collaborateur. Il s’agit, par exemple, de faire bénéficier à chaque employé des mêmes équipements (un bureau, un ordinateur), des mêmes services (conseils nutrition, santé mentale) ou encore des mêmes privilèges (prise en charge des frais de déplacements en voiture).

La plupart du temps, l’égalité professionnelle est énoncée en lien avec l’égalité hommes/femmes au travail. Chaque employeur se doit en effet de garantir, pour un travail similaire ou de valeur égale, une rémunération équivalente entre les femmes et les hommes. Autrement dit, il est strictement interdit d’instaurer une différence de salaire selon le sexe. Ces inégalités se reflètent notamment au niveau des salaires. En 2023, les femmes gagnaient en moyenne 12 % de moins que les hommes dans l'UE, d'après Eurostat (contre 12,2 % en 2022).

Quant à la France, elle se situe au-dessus de la moyenne européenne en matière d'inégalités salariales, les hommes gagnant 12,2 % de plus que les femmes, contre 16,7 % en 2018. Pour réduire ces écarts, l'Union européenne a adopté en mai 2023 une directive fixant des règles de transparence des rémunérations. Le texte impose aux Etats membres de mettre en place, d’ici le 7 juin 2026, des dispositifs permettant une meilleure transparence et une meilleure communication des salaires, aussi bien pendant la phase de recrutement que pendant l’exécution du contrat de travail. En moyenne, les hommes occupent davantage de postes à responsabilité que les femmes. Dans les parlements nationaux de l'UE, seuls 33,4 % des élus étaient des femmes en 2024, selon Eurostat. Le Parlement européen compte quant à lui 39 % d'élues parmi ses députés. L'égalité hommes-femmes constitue une priorité d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne depuis son premier mandat en 2019. Elle est la première femme à diriger l'institution. Cependant, les femmes demeurent sous-représentées dans les postes liés à la prise de décision économique, domaine traditionnellement considéré comme “masculin”, fait savoir la Fondation Robert Schuman. De manière générale, des progrès importants ont été réalisés, mais ceux-ci doivent être poursuivis.

Le parti socialiste français agit pour une égalité entre les femmes et les hommes en visant principalement à une intégration transversale de la dimension du genre dans différents domaines de la vie et de la société.
Les propositions se déclinent en six objectifs : Augmenter la sensibilisation, l'information et la communication en matière d'égalité des genres et de la diversité, réduire les stéréotypes de genre et le sexisme, fournir des formations sur l'égalité des genres et la diversité et établir un cadre standardisé pour ces formations, créer un environnement équilibré et inclusif, en augmentant la représentation du sexe sous-représenté, fournir des données précises et pertinentes pour aider à prendre des décisions plus éclairées en matière d'égalité des genres, soutenir activement les initiatives qui promeuvent l'égalité des genres, en supportant les ressources nécessaires et en veillant au cadre législatif adéquat.
Rien n’est facile dans une société où l’on favorise l’inégalité des chances et des genres. La planification et la pratique ont déjà commencé à être travaillé au sein du parti socialiste. Cette planification stratégique de l’égalité pourrait reposer sur une double approche. Tout d’abord, sur l’intégration de la dimension de genre dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre ainsi que l’évaluation de toute politique publique. Ensuite, il faudrait voir et réaliser comment éliminer la discrimination fondée sur le genre, permettant ainsi le progrès de l’intégration dans des domaines spécifiques.

Un autre aspect où on sensibilise nos citoyens et camarades, c’est la violence faite aux femmes. Elle concerne toutes les femmes, quelle que soit leur catégorie sociale ou leur nationalité. Les femmes étrangères, comme toutes les femmes, peuvent être confrontées à des violences. Les femmes sont bien plus souvent victimes de violences physiques et sexuelles que les hommes. Selon les Nations unies, en Europe, sept femmes meurent chaque jour sous les coups de leur conjoint ou d'un membre de leur famille, tandis qu'en France, 139 féminicides ont été recensés en 2024, d'après le décompte de l'association #NousToutes. Pour faire face à ce fléau, l'Union européenne a adopté en mai 2024, une première directive européenne visant à protéger les femmes victimes de violences et harmoniser les sanctions à l'encontre de ceux qui les commettent.

Nommer la violence! Un premier pas pour lutter contre la violence. Elle peut être physique, psychologique, sexuelle, économique ou administrative.
La violence psychologique :Il s’agit de soumettre, dominer, asservir une personne. Cette domination passe notamment par : le rapport de force, la manipulation, l’intimidation, le mépris, l’humiliation, la dévalorisation, des injures, les empêchements de dormir, les menaces, les sarcasmes.

La violence physique :Cette violence est généralement visible lors de blessures, de coups mais elle peut aussi prendre la forme de coups, d’étranglement, de tentatives d’étouffement, de brûlures, d’interdictions de sortir.
La violence sexuelle :Une violence à caractère sexuel est commise sans le consentement de la personne, généralement avec contrainte, menace ou surprise. Elle est fréquente, comme lagression sexuelle ou le viol, mais elle est souvent méconnue, déniée voire tolérée...

La violence économique :La violence économique se traduit par le contrôle financier au quotidien. Elle peut par exemple conduire à l’interdiction faite à Madame de travailler, à la surveillance des comptes. La violence économique peut prendre plusieurs formes dont : l’argent donné au compte-gouttes, les comptes bancaires surveillés, le salaire touché à la place de la personne qui travaille...

La violence administrative :Chantage aux papiers (« si tu portes plainte, je fais retirer ton titre de séjour », « si tu parles à ta famille, tu seras expulsée »), confiscation du passeport..

Les femmes migrantes victimes de violences :Les femmes migrantes ne sont pas toutes victimes de violencesmaisellespeuventsubirtoutescesformesdeviolences. Lesrencontresdefemmesétrangères victimes de violences à La Cimade nous permettent d’indiquer que ces violences sont souvent des situations de violences au sein du couple. Les femmes étrangères sont également victimes de mariage forcé, de risque de mutilation génitale féminine, de traite des êtres humains sous ses différentes formes.

Le pari socialiste est là pour écouter, soutenir et prévenir n’importe quelle violence. Pour arriver à sensibiliser, convaincre, agir vers une égalité partielle entre femmes et hommes, il faudrait revoir et reconsidérer nos valeurs socialistes. Le socialisme voit la destinée de l’individu comme dépendant d’abord de son insertion dans la société. La société est première, elle passe avant l’individu. Il est donc question ici d’holisme, c’est-à- dire un système de pensée qui considère que le tout détermine les parties. Le socialisme considère la liberté comme une valeur fondamentale.

Cependant, il n’y a pas de libertés possibles sans égalité. C’est donc une condition de possibilité de la liberté. Pour les socialistes, cette égalité vaut surtout de fait, plus qu’en droit. Parmi les piliers de la doctrine socialiste, on trouve le principe de solidarité. Historiquement, la solidarité est liée à la nécessité de maintenir la cohésion sociale dans le cadre de la révolution industrielle. Avec la création des caisses de mutuelles, de système de sécurité sociale, les dirigeants politiques et économiques vont petit à petit protéger la main d’œuvre ouvrière, ainsi que leurs familles. Cet objectif de protection répond à une nécessité économique qui exige une masse de travailleurs disponibles et en bonne santé. Une pression de plus en plus forte de ces travailleurs émerge avec des revendications. L’idéologie socialiste porte ces revendications.

Petit à petit, émergent des syndicats ouvriers, avec une panoplie d’institutions qui sont destinées à protéger les ouvriers. Jean Jaurès « le socialisme, c’est l’individu poussé au plus loin ». Il veut passer d’une démocratie républicaine à une démocratie socialiste. Il ne veut pas passer par la dictature du prolétariat. Léon Blum : Rapporteur du Gouvernement au Conseil d’Etat, député en 1919. Déporté pendant la seconde guerre mondiale, il revient après la seconde guerre mondiale pour fonder les institutions de la 4ème République. Le Socialisme est une morale plutôt qu’une idéologie.

La question de l’idéologie attire notre intérêt. Fidèles aux idéaux socialistes, nous devons continuer à respecter l’être humain, celui qui n’a pas de pouvoir... Nous devons continuer à s’appuyer sur des valeurs comme le mérite, le courage, qui caractérisent la société et famille socialistes. Ces valeurs à vocation universelle sont nées de la Révolution française. La responsabilité des socialistes français et européens est grande. Nos fragilités nous ont rendu forts, plus forts pour continuer et nous opposer à des politiques de droite et d’extrême droite.

Naît-on libres et égaux ?

L’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dit précisément : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » La Déclaration des droits de l’homme est à vrai dire en ce sens plus une déclaration d’intention qu’un principe factuel, mais comment le prouver ? Nous, les socialistes nous pouvons le prouver ! Comment ? Tout simplement parce qu’on a compris que nous sommes tous égaux !

Notre travail respectueux et constant se base à l’idée que la France n’est pas épargnée par les inégalités. Un domaine essentiel est celui du marché du travail et des inégalités que les femmes peuvent y avoir. Elles sont majoritaires dans les emplois précaires et mal rémunérés, notamment dans le secteur du soin – l’éducation, la santé, le travail social, l’aide à la personne ou le nettoyage – alors que ces sont des emplois essentiels. Elles sont aussi majoritaires dans le secteur du soin qui regroupe les métiers de la santé, de l’éducation, de l’aide à la personne, du travail social ou encore de la propreté, est très majoritairement féminin. Ce sont souvent des métiers pénibles qui affectent profondément lesconditions de vie des femmes. Les difficultés de l’articulation entre vie professionnelle et vie de famille sont accrues par les horaires atypiques. Par exemple, dans les services de nettoyage, les femmes ont souvent des horaires courts où distendus et combinent plusieurs employeur-euse-s ou plusieurs lieux de travail. Cette pénibilité n’est malheureusement pas valorisée puisque les salaires dans ces secteurs sont particulièrement bas. En outre, nous avons peu de femmes PDG ou ingénieurs. Les femmes sont aujourd’hui encore sous-représentées parmi les ingénieur-e-s et les cadres techniques d’entreprise, dans la construction et les travaux publics et dans l’armée, la police, les pompiers. Les préjugés sexistes sont responsables des discriminations à l’égard des femmes sur le marché du travail. Les employeurs ont tendance à percevoir les femmes tout comme « des mères », naturellement douées pour les tâches de soin et in fine cantonnées dans les métiers les moins valorisés et moins rémunérés. Les employeurs vont avoir tendance à privilégier l’embauche des hommes pour des postes à responsabilité, notamment du fait de la plus longue absence des femmes en congé maternité (16 semaines pour les femmes contre 25 jours pour les hommes). L’inégal partage du travail domestique s’ajoute à cette longue liste. Ce travail domestique et de soin entre les femmes et les hommes est une cause indirecte de la précarité des femmes car il compromet leur indépendance économique au sein du foyer. Là aussi c’est une tendance mondiale : les femmes assurent plus des 3⁄4 du travail domestique non rémunéré. Non seulement ce travail de soin n’est pas partagé équitablement mais il n’est pas valorisé par notre société.

Y a-t-il des mesures prioritaires contre ces inégalités entre femmes et hommes ?

Nous proposons l’allongement de la durée du congé paternité, le renforcement de l’égalité professionnelle dans les entreprises et la revalorisation des rémunérations dans les métiers à prédominance féminine. Renforcer les mécanismes de suivi des écarts de salaire, notamment l’index d’égalité professionnelle, et fixer une obligation de publication des écarts de rémunérations pour les grands groupes par quartile, par pays et par genre paraît important. Ainsi qu’instaurer la parité dans les instances de décisions, y compris les comités exécutifs, et des postes d’encadrement dans les entreprises dans les grandes entreprises.

Dans un monde marqué par les inégalités économiques, sociales et environnementales, le socialisme et la quête d’égalité offrent des solutions pour construire une société plus juste et équilibrée. Ils ne sont pas seulement des idéaux abstraits, mais des principes concrets qui peuvent améliorer la vie quotidienne. Pour la jeune génération, ils offrent la promesse d’un monde plus équitable, solidaire et durable, où chacun a la possibilité de s’épanouir pleinement.


Contributrice : Moschovia Kaskoura-Schulz, Secrétaire fédérale pour l'égalité, FFE


Télécharger la contribution

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.