Thème : Projet du Parti socialiste
Le résultat catastrophique de notre candidate à la présidentielle a révélé de façon brutale la désaffection de nos concitoyen(ne)s vis—à-vis de notre parti. Il risque de plus de se traduire par une nouvelle saignée dans nos rangs. Anne Hidalgo n’est pas la seule responsable de cet échec même si on ne peut pas dire que sa campagne ait fait apparaître une vision claire de l’avenir qu’elle souhaitait voir se dessiner pour la société française. Soixante-dix propositions ne font pas un projet. Mais la responsabilité de la situation dramatique dans laquelle nous risquons de nous trouver dans les mois à venir incombe au premier chef au parti, à ses instances…et à ses militant(e)s. Depuis quinze ans, le PS a été incapable de produire le moindre projet capable de donner envie à nos concitoyens de croire à un avenir meilleur.
Et cette incapacité nous a conduit, faute d’un projet cohérent et crédible, à devoir nous ranger sous la bannière de LFI pour les législatives. L’accord signé, même s’il était nécessaire pour éviter une cuisante défaite électorale, risque, en l’absence de toute ligne directrice claire de nous réduire à l’état de simples supplétifs de LFI.
Il y a donc urgence à nous réveiller et à sortir des querelles d’ego et de notre léthargie collective. Pour nous, dès maintenant, il faut que le parti tout entier s’attelle à une action de fond à échelonner sur les cinq ans qui nous séparent de la prochaine présidentielle.
1. Tout d’abord, établir un constat partagé, lucide et décomplexé de la situation de la France d’aujourd’hui dans un environnement international en profonde évolution, à commencer par une analyse sans faux-semblant des maux qui nous frappent :
- inégalités insupportables (revenus, patrimoine, accès à l’éducation, au logement, à la culture, à la vie sociale et citoyenne) et cette liste n’est, hélas, pas limitative.
- affaiblissement de la vie démocratique et méfiance généralisée vis-à-vis du pouvoir politique.
- montée des individualismes de tous genres et perte du sens du collectif
- désocialisation engendrée par un usage non raisonné des réseaux dits sociaux
- dictature de l’immédiateté (on veut des résultats tout de suite) et perte du sens du temps long.
- ignorance coupable de la part des décideurs politiques et économiques de l’urgence de la lutte pour la transition écologique.
- inventaire à compléter avec les camarades de la section
2. Partant de ce constat, construire un projet à quinze ans inventant les solutions réalistes à apporter à tous les problèmes identifiés dans la première étape. Pour cette construction, ainsi d’ailleurs que pour le constat évoqué plus haut, il nous faudra partir du terrain et savoir associer tous les acteurs au plan local comme au plan national : habitants, associations citoyennes, syndicats, forces politiques de gauche. Arrêtons de nous faire plaisir avec des motions, déclarations élaborées entre nous seuls et dont nous seuls nous délectons.
3. Une fois le projet construit, élaborer le programme que proposeront le PS et son candidat ou sa candidate aux Françaises et aux Français pour la présidentielle de 2027. Un projet s’inscrivant dans un cadre de 15 années, en s’engageant ferme sur les cinq premières années.
Quel planning ? Deux ans pour le constat. Deux ans pour le projet. Un an pour le programme.
Les élections locales qui interviendront pendant cette période de cinq ans seront de bonnes occasions de tester au plan local les orientations que nous serons en train de construire.
Qu’en pensons-nous ? Sommes-nous prêts à nous atteler à une telle approche qui, ne nous le cachons pas, exigera l’abandon de toute idée préconçue.
Tout cela demandera réflexion, inventivité et travail, beaucoup de travail, mais c’est la condition de notre survie.
Quand commence-t-on ?
Signataires :
Louis SANGOUARD de la section des Ulis