Pourquoi nous avons voté contre la réforme de l'assurance-chômage

Ce mardi 11 octobre, les députés socialistes ont voté contre la réforme de l'assurance-chômage du gouvernement. Nous vous expliquons pourquoi.

1/ Même si le contenu précis de cette réforme n’a malheureusement pas été présenté à la représentation nationale - le gouvernement préférant réformer par décret en dérogeant en plus au processus de dialogue social initialement prévu - nous sommes instruits de la précédente réforme du gouvernement en 2019. Elle avait profondément dégradé l’indemnisation des demandeurs d’emplois.

Ce sont 2,2 milliards d’euros d’économies par an sur le dos de 1,15 millions d’allocataires qui avaient été réalisées. 

  • Qui sont ces demandeurs d’emploi qui ont perdu à cause de cette première réforme ? Ce sont les “permittents” qui alternent CDD et périodes de chômage (plus de 8 perdants sur 10 ont été des demandeurs d’emploi qui ont terminé un CDD ou un contrat d’interim), ce sont les jeunes qui rencontrent le plus de difficultés à s’insérer durablement sur le marché du travail.
  • Combien ont perdu les demandeurs d’emploi à cause de cette première réforme ? En moyenne, les 1,15 millions de perdants de la réforme ont vu leurs allocations baisser de 17%  par rapport au niveau qu’elle aurait atteint si la réglementation était restée inchangée, soit 155 euros par mois. 

 

2/ Cette réforme est basée sur les mêmes fantasmes, les mêmes clichés, la même philosophie libérale “d’inciter les demandeurs d’emplois à travailler davantage”. C’est un déni de réalité, alors que toutes les études montrent que raboter les droits des chômeurs ne facilite pas leur retour à l’emploi, ces derniers sont érigés en bouc-émissaires commodes en ces temps de crise.

  • C’est un déni de réalité alors que 700 000 chômeurs qui auraient le droit à une indemnisation ne la demandent pas, qu’il y a aujourd’hui huit chômeurs pour une seule offre d’emploi.
  • En stigmatisant toujours plus les chômeurs au nom de l’objectif martelé du “plein emploi”, on en viendrait à oublier que la moitié des chômeurs est sous le seuil de pauvreté. C’est cela la réalité sur laquelle le Gouvernement ferme les yeux.

 

3/ Pour répondre aux difficultés de recrutement, et redonner de l’attractivité à certains métiers, nous avons proposé dans les débats l’amélioration des bas salaires, l’amélioration des conditions de travail notamment l’encadrement de la précarité des contrats, la compensation des horaires atypiques, et un travail sur la perte de sens. En vain. Tout a été balayé d'un revers de main par le gouvernement !