– Mardi 12 novembre 2024
Olivier Faure, Premier Secrétaire du Parti socialiste
Dylan Boutiflat, Secrétaire national aux relations internationales
Bertrand Cavalerie, Secrétaire national adjoint aux Biens communs
Nathalie Sarrabezolles, Secrétaire nationale à l'Environnement et aux Biens communs
La 29ème Contérence des parties à la Convention des Nations-Unies sur le climat (COP29) s'ouvre à Bakou jusqu'au 22 novembre. Après l'Egypte et les Émirats arabes unis, un nouvel État autoritaire, classé parmi les principaux producteurs d'énergies fossiles, s'est vu confier tardivement l'organisation et la présidence de la principale réunion multilatérale contre le changement climatique.
Cette confusion est un problème parce qu'elle ignore le lien entre défense des droits humains et lutte contre le changement climatique, pourtant affirmé dans le préambule de l'Accord de Paris, adopté en 2015. Au moins vingt journalistes ont été emprisonnés en Azerbaïdjan cette année, ainsi que des défenseurs des droits humains, des syndicalistes, des avocats et des activistes environnementaux. Le Parti socialiste demande leur libération. Nous n'oublions pas la guerre menée par l'Azerbaïdjan contre l'Arménie et ses milliers de victimes et de réfugiés. Le Parti socialiste continue de demander la libération immédiate de tous les prisonniers de guerre détenus par le régime azéri.
Une fois de plus, on peut craindre un « greenwashing » facile de l'Azerbaïdjan. La COP28 l'avait déjà connue. Les maigres avancées théoriques avaient été diluées dans un discours épargnant l'industrie pétrolière et gazière. L'absence de nombreux États à cette conférence pourrait faciliter cette politique de communication du régime Azéri, d'autant que l'Union européenne, qui avait assumé des objectifs ambitieux, semble plus frileuse depuis les dernières élections. Et surtout, l'élection de Donald Trump, qui a promis pendant la campagne de revenir sur les subventions aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques et de "forer à tout va » fait peser une menace existentielle sur l'ensemble du processus, dans un contexte global plus propice à voir d'autres pays le suivre.
Sur le fond, l'accord proclamé il y a un an n'a débouché sur aucune avancée dans le financement de la transition. Les négociateurs devront proposer des mesures concrètes pour augmenter substantiellement l'aide aux pays pauvres les plus vulnérables aux effets du changement climatique. La question cruciale de l'accès à une eau de qualité en quantité suffisante, qui les menace tout particulièrement, devra, elle aussi, faire l'objet de décisions fortes aux résultats rapides. Sur tous ces défis de première importance, comme sur les feuilles de route, les engagements des Etats sont en effet largement insuffisants après une décennie de diplomatie climatique.
Les experts s'accordent à chiffrer à plusieurs milliards de dollars par an les besoins pour résoudre la crise climatique - que l'on parle d'atténuation, d'adaptation ou de pertes et dommages, largement au-delà des 100 milliards décidés en 2009 et obtenus péniblement pour la première fois en 2022. Ces fonds sont indispensables pour restaurer la confiance Nord/Sud. Certains États comme la Papouasie-Nouvelle Guinée ont même déjà annoncé leur décision de boycotter la COP29.
Dans le même temps, les subventions aux énergies fossiles ont explosé pour atteindre 1 300 milliards de dollars en 2022, selon le FMI. Les projets de taxation sur les transactions financières et d'impôt mondial sur la fortune seraient autant de pistes pour restaurer une forme de justice climatique, alors que les 1% les plus riches ont émis deux fois plus de carbone en 30 ans que la moitié la plus pauvre de l'humanité.
Le Parti socialiste demande aux pays les plus riches d'assumer leurs responsabilités en matière de changement climatique en prenant des engagements financiers à la hauteur des besoins des pays les plus vulnérables à ses effets et en faveur de l'égalité de genre en matière climatique, les femmes étant en première ligne des effets du changement climatique.