Vincent Duchaussoy, secrétaire national au Travail, et nouvelles formes de travail et à l'Emploi
Le 11 novembre dernier, le gouvernement a pris un nouveau décret définissant la liste des personnes à risques face au Covid-19.
Ce nouveau décret fait suite à un décret du 29 août, suspendu en référé par le Conseil d’État qui le jugeait trop restrictif et exposant de ce fait les personnes vulnérables à la circulation du virus dans le cadre de leur activité professionnelle.
S’il liste les aménagements nécessaires à la sécurisation sanitaire d’un poste de travail, le décret gouvernemental reporte sur les entreprises l’appréciation sur ladite adaptation du poste de travail des personnes concernées, plaçant ces dernières dans une situation difficile dès lors qu’il s’agirait de le contester.
De plus, certaines pathologies restent absentes du nouveau décret, alors même que le Haut Conseil de la santé publique les avait identifiées comme faisant partie des plus à risque.
Enfin, cette protection ne s’applique toujours pas aux conjoints des personnes concernées, qui sont donc placées devant le dilemme de devoir choisir de privilégier leur emploi ou la protection de leurs proches.
Au regard de la circulation du virus et de l’incertitude quant à la durabilité des séquelles qu’il provoque chez ceux qui connaissent des complications, nous plaidons pour une application extensive de cette mesure de protection sanitaire, s’appliquant à toutes les pathologies identifiées par le Haut Conseil de santé publique et élargie aux conjoints. Ces personnes, si elles ne peuvent travailler depuis leur domicile, doivent pouvoir bénéficier d’un placement en chômage partiel et ne pas avoir à choisir entre l’emploi et la santé.
- Le 2 décembre 2020