Crise dans les écoles d'art : une réponse du gouvernement trop timide !

- Jeudi 30 mars 2023

Charline Claveau, secrétaire nationale à la Culture

Clément Sapin, secrétaire national adjoint aux
Relations avec les partenaires de la Culture

Suite à plusieurs semaines d’une mobilisation inédite dans les écoles d’arts et en réponse à la lettre ouverte qui lui était adressée, la ministre de la Culture vient d’annoncer une « aide d’urgence aux écoles supérieures d’art territoriales », et le lancement d’une mission de concertation. Une enveloppe de 2 millions d’euros donc, qu’il reste encore à répartir entre les 33 écoles supérieures d’art dites « territoriales », soit environ 60 000 euros en moyenne par école.

À peine un « coup de pouce » - sans que l’on sache s’il sera pérenne. De quoi, tout juste, permettre d’absorber une partie des surcoûts liés à la crise énergétique et à l’inflation actuelles.

Espérons donc que la mission confiée à Pierre Oudart sera enfin le signe que le gouvernement entend prendre à bras le corps la question de l’enseignement supérieur artistique, dont la situation fait l’objet d’alertes successives depuis plusieurs années maintenant.

Les socialistes souhaitent que ce soit l’occasion d’aborder pleinement les difficultés des écoles, à commencer par le traitement différentié de l’État entre écoles nationales et écoles territoriales pour leurs financements, délivrant pourtant le même enseignement et les mêmes diplômes. Nous réaffirmons en effet une volonté décentralisatrice forte afin d’assurer un maillage susceptible d’offrir à toutes et tous les chances d’accéder à un enseignement supérieur artistique public, de grande qualité et abordable financièrement.

Nous appelons également de nos vœux que soient abordées les questions liées au statut d’Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) des écoles, ou encore celle, sensible et fondamentale, de l’insertion des étudiants diplômés.

Il est également important de poser la question de l’évolution du statut des enseignants plasticiens et plus globalement des artistes-auteurs dont on connait le statut précaire et le taux important de bénéficiaires du RSA.

Enfin, au-delà de la soutenabilité économique et de la consolidation pédagogique des projets d’établissements, étudiants, personnels et enseignants réclament plus de participation dans la construction du devenir de leurs écoles.

A l’heure où les mécanismes traditionnels de fonctionnement de notre démocratie semblent se gripper, nous sommes convaincus que les écoles d’art sont un formidable endroit d’expérimentation et d’exercice pour des formes renouvelées de gouvernance.

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