Le débat sur la fin de vie ne cesse de s’inviter à l’ordre du jour parlementaire depuis le début de la législature. En vain. Rien que depuis 2017, cinq élus ont déposé des propositions de lois très proches : l’« insoumise » Caroline Fiat (en 2017), le « marcheur » et président du comité de réflexion sur la fin de vie Jean-Louis Touraine (en 2017), la sénatrice socialiste Marie-Pierre de La Gontrie (en 2020), la députée LR Marine Brenier (en 2020) et enfin, plus récemment, le député Olivier Falorni (Libertés et Territoires) en avril 2021.
En mars dernier, c’est l’ancienne secrétaire d’Etat Paulette Guinchard-Kunstler qui adressait son dernier message politique quant à la nécessaire évolution sur la fin de vie. Souffrant d’une maladie incurable, et alors qu’elle s’opposait pourtant à la légalisation de l’euthanasie dans une tribune publiée dans Le Monde en 2005, l’ex-députée socialiste avait décidé de mourir par recours au suicide médicalement assisté, le 4 mars, en Suisse.
En Europe, nombre de nos voisins ont également fait évoluer leur législation sur le sujet. Dernier en date, Pedro Sanchez qui en avait fait une promesse de campagne pour les élections législatives de 2019. La loi approuvée par une large majorité le 18 mars dernier légalise l’euthanasie et le suicide assisté.
Pendant ce temps, entre 2 000 et 4 000 euthanasies clandestines ont lieu chaque année en France. En Belgique, où l’euthanasie est légale et encadrée, 60% des demandes sont issues de la France, où choisir comment terminer sa vie lorsque la mort est proche et inéluctable, la souffrance insupportable et la guérison impossible, n’est pas encore un droit.
En France, 93% des personnes interrogées déclarent être favorables à la légalisation de l’euthanasie, tandis qu’ils sont en même temps 69% à considérer que la loi actuelle (Claeys-Leonetti de février 2016) doit être fortement modifiée ou abrogée car elle ne permet pas de résoudre de nombreux cas liés à des personnes atteintes de maladies incurables. Par ailleurs, il est désormais reconnu que la méthode actuelle de sédation profonde et continue jusqu’au décès, qui peut prendre jusqu’à huit jours, avec l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, peut être une source de souffrance pour les personnes.
Dans notre République laïque, le débat ne saurait être empêché pour des motifs prétendument religieux. Après le droit à l’IVG en 1974 , le mariage pour tous en 2013, il est temps désormais de donner à la fin de vie le droit d’être débattue et adoptée.
C’est pourquoi le Parti socialiste souhaite porter le combat pour une fin de vie libre et exige du gouvernement un vrai débat. Les Françaises et les Français sont prêts, la représentation nationale mobilisée. Il ne manque que la volonté politique du Président Macron qui refuse encore et encore le débat.