Dépenses publiques : en l’absence de numéro vert disponible, le gouvernement communique sur un site internet partial et partiel pour légitimer son néolibéralisme

– Mercredi 26 avril 2023

Brice Gaillard, secrétaire national au Budget

Toujours à la recherche d’une nouvelle séquence politique, le gouvernement a annoncé hier, par la voix de Gabriel Attal, la création d’un site internet, « En avoir pour mes impôts », pour communiquer sur le coût du service public en particulier.

En réalité, il ne s’agit pas d’un site internet nouveau mais de la refonte du site « À quoi servent mes impôts » créé en 2018 et refondu en 2021 et dont les limites avaient d’ores et déjà été dénoncées à l’époque. Mais sans doute qu’il n’y avait pas de nouveau numéro vert disponible pour ce énième gadget gouvernemental.

La communication gouvernementale appelle au-delà de la méthode des remarques. On ne peut que dénoncer la focalisation du gouvernement sur le service public, qui coûterait cher, sans que ne soient traitées d’autres dépenses publiques. Oui, une année de scolarité ou la réfection d’une route sont financés par de l’argent public. Mais étrangement, on ne trouve pas sur cette interface le montant des aides publiques aux entreprises ou le coût de certaines niches fiscales à destination des très riches et des grandes entreprises. De plus, comparer les dépenses du budget général et les dépenses sociales (avec par exemple le chiffrage du coût d’un accouchement) témoigne d’une méconnaissance réelle des logiques de financement publiques.

Si le gouvernement veut la transparence, le Parti Socialiste lui propose de commencer par répondre aux demandes des parlementaires, à ce jour restée sans réponse, concernant le coût de certains dispositifs. Prenons quelques exemples :

  • Quel est le coût pour nos finances publiques de la niche « Copé » ou encore du pacte « Dutreil », dont la contribution à l’intérêt général est loin d’être avérée ?

  • Quelle est la proposition d’héritiers soumis aujourd’hui à une taxation de leur héritage ? Alors que le gouvernement envisage de renforcer les abattements existants en la matière, nous demandons de savoir à qui ces nouvelles défiscalisations vont profiter !

  • Encore plus récemment, nous demandons de savoir si les Françaises et les Français en ont pour leurs impôts en matière des dépenses engagées au titre du Fonds Marianne ?

Enfin le Parti socialiste note qu’insister sur le coût du service public sans mentionner leur utilité apparaît de fait injuste et injustifié, si ce n’est dans une perspective de réduction de la dépense publique, incarnant une perspective néolibérale rejetée aujourd’hui par la majorité de nos concitoyens.

Alors que la transmission aux instances européennes d’un programme de stabilité scandaleux confirme la volonté du gouvernement de détruire toujours davantage le service public et de réduire le champ de régulation de l’État, cette opération de communication est à la fois malvenue et malsaine.

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