A l’issue de l’audition par la Commission des lois de l’Assemblée nationale de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), le groupe « Socialistes et apparentés » affirme sa reconnaissance vis-à-vis d’une institution qui nous permet de savoir ce qui se passe derrière les murs de nos prisons.
Le rapport de cette autorité indépendante révèle un état de nos prisons digne du moyen-âge et manifestement contraire au principe constitutionnel de la dignité humaine.
Les chiffres sont éloquents. La surpopulation carcérale se mesure : 147% en moyenne et jusqu’à 245% soit 74 237 détenus pour 60 629 places opérationnelles au 1er août 2023 ; 2748 matelas au sol comptabilisés en 2023 ; plus de 30 % des détenus sont atteints de troubles psychiatriques graves.
Mais ces chiffres ne disent pas les problèmes d’hygiène, les carences en matière de soins dentaires ou gynécologiques ou encore l’indigence des enseignements dispensés dans ces lieux privatifs de liberté. Toutes ces questions sont énumérées par le rapport de la CGLPL avec cette interrogation sous-jacente : où est le sens de la peine lorsque les personnes détenues sont soumises à de telles conditions de détention, lorsque le temps de l’enfermement ne se traduit pas par un réel processus de réinsertion à travers les études ou le travail ?
L’Etat de droit s’arrête à la porte des lieux privatifs de liberté… Depuis 7 ans la situation n’a fait que s’aggraver et la France est condamnée régulièrement.
Les députées et députés socialistes et apparentés, membres de la commission des lois appellent le Gouvernement à prendre la mesure de la situation dénoncée par la CGLPL et à penser – au-delà de la punition – à la récidive que l’Etat doit chercher à enrayer et donc à l’avenir collectif que se prépare notre société à travers l’état déplorable de ses lieux privatifs de liberté.