Discriminations à l’emploi : passons des paroles aux actes

Vincent Duchaussoy, secrétaire national au Travail, aux nouvelles formes de travail et à l’Emploi. 

Myriam El Yassa, secrétaire nationale à la Lutte contre les discriminations

Violaine Gillet, secrétaire nationale adjointe à l’inclusion par l’emploi


George Pau-Langevin, récemment nommée adjointe à la Défenseure des droits, présentait ce 1er décembre le 13ème baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi. Celui-ci montre une forte persistance des discriminations ressenties au travail, qu’elles soient fondées sur l’origine ethnique, le genre ou l’orientation sexuelle. La faiblesse relative du taux de recours, qu’il soit dû à un défaut d’informations ou à la peur de représailles, démontre la nécessité de mieux protéger les victimes. On note également une progression du nombre de personnes déclarant avoir été témoin d’une discrimination, ce qui peut être le signe d’une meilleure sensibilisation de la population aux actes et aux mots constitutifs de discriminations.

De telles études sont utiles pour donner au législateur une perception fine des discriminations et de meilleurs outils pour les éradiquer. Nous appelons ainsi à renforcer la régularité des études menées mettant particulièrement l’accent sur les discriminations liées à l’origine ethnique - première cause de discrimination à l’embauche - sur le modèle des enquêtes TeO (Trajectoires et Origines, Ined), très utiles mais trop peu fréquentes.
De la même manière, la création d’un indice « diversité et inclusion » reposant sur un protocole défini par les pouvoirs publics, incluant par exemple la part des salariés qui ont effectué leur parcours scolaire en réseau d’éducation prioritaire et/ou qui habitent les quartiers de la politique de la ville (QPV), permettrait de valoriser les comportements vertueux et de donner aux entreprises des outils d’analyse sur leur propre structure d’emploi.

Si le président de la République, dans son discours des Mureaux, a réaffirmé la volonté de l’exécutif de lutter contre les inégalités, force est de constater que ces déclarations de bonnes intentions n’ont pour le moment pas été suivies d’effets concrets.

Afin de lutter contre des discriminations persistantes à l’emploi qui minent l’idéal républicain d’égalité, le Parti socialiste propose la mise en œuvre effective des 3 mesures suivantes :

- Rétablir le caractère obligatoire du CV anonyme dans les 25000 entreprises de plus de 50 salariés

- Lancer une campagne d’informations grand public sur l’illégalité des discriminations sur le marché du travail et à l’embauche et sur les recours possibles.

- Mettre en place, dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, un registre des candidatures contenant les CV reçus pour chaque recrutement, permettant de mettre au jour lors d’opérations de tests la présence de discriminations à l’embauche.

 

- Mercredi 2 décembre 2020

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