Thème : Éducation
Depuis sept ans, l’éducation subit un manque cruel de moyens, une gestion purement comptable et une absence de reconnaissance des acteurs du secteur. La démographie seule, dicte les décisions : moins d’élèves, on supprime des classes ; plus d’étudiants, on freine les investissements en prévoyant une baisse future. En attendant, Parcoursup' assure une sélection implicite.
Notre devoir est de rompre avec ces politiques court-termistes qui affaiblissent durablement notre système éducatif et oblitèrent l’avenir. Nous devons renouer avec une éducation porteuse d’émancipation.
1. Investissement massif dans l’éducation publique
Un réinvestissement budgétaire majeur est indispensable : retrouver un niveau d’investissement équivalent aux années 1990, soit 7,7 % du PIB. Cela implique la création de postes pour compenser les suppressions prévues (4 035 en 2025), un meilleur encadrement des élèves en CP, 6e et 2nde, ainsi qu'un recrutement académique renforcé.
2. Lutte contre les inégalités scolaires et sociales
Il faut revoir la carte de l’éducation prioritaire pour inclure les zones rurales et renforcer les dispositifs d’accompagnement. Établir des zones éducatives par territoire et favoriser la coopération inter-niveaux permettrait de mieux cibler les besoins. Il serait ainsi judicieux de décorréler les aides à l’éducation de la politique de la ville pour prendre en compte plutôt les revenus moyens des habitants.
3. Révision des réformes controversées
Le "Choc des savoirs", en favorisant les groupes de niveau, accroît les inégalités. Ses effets doivent être corrigés. L’évaluation doit redevenir formative plutôt que standardisée. Il faut en finir avec les classements de performance des établissements qui favorisent la concurrence déloyale du privé. La réforme de l’enseignement professionnel, qui précarise les élèves les moins dotés socialement, en augmentant le temps de stage, doit être abandonnée au profit d’un renforcement de la formation initiale. De même, le Service National Universel (SNU), dont le coût annuel pourrait atteindre 5 milliards d’euros, doit être redirigé vers des priorités éducatives.
4. Amélioration des conditions de travail et des rémunérations
Les enseignants doivent voir leur salaire revalorisé de 10 %, sans conditions supplémentaires imposées par le "pacte enseignant". La formation doit être renforcée et les missions non pédagogiques réduites. Il faut permettre aux enseignants de se concentrer sur leur cœur de métier en allégeant les tâches administratives et autres missions annexes et renoncer à imposer des décisions et des pratiques à coups de circulaires. La titularisation des contractuels et la création de brigades de remplacement dans le secondaire sont essentielles.
5. Renforcement de l’accompagnement des élèves
Le nombre de CPE, d’infirmiers, d’assistants sociaux et de psychologues scolaires doit être augmenté. La formation des enseignants sur l’inclusion est insuffisante : elle doit être intégrée à la formation initiale et continue. Les AESH, qui touchent aujourd’hui des salaires indécents, doivent bénéficier d’un véritable statut, en CDI, et d’une rémunération à la hauteur de leur mission. Il faut développer des équipes pluriprofessionnelles complètes, incluant des personnels sociaux et de santé, des psychologues, ainsi que des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), en affectant un ETP par établissement à la coordination.
6. Une politique éducative axée sur l’émancipation
Le développement des enseignements artistiques, culturels et sportifs doit être encouragé pour favoriser l’épanouissement de tous. La création d’un droit opposable à l’éducation garantirait à chaque enfant une scolarité de qualité.
7. Soutien aux familles et autonomie des établissements
Les fournitures scolaires de base doivent être gratuites et la restauration scolaire socialement tarifée. Les établissements doivent disposer d’un budget propre pour innover et répondre aux besoins spécifiques de leurs élèves.
Réinvestir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir. Il est temps de mettre fin aux restrictions budgétaires et de redonner à l’école les moyens d’accomplir sa mission fondamentale : permettre l’émancipation de chacun.
Contributeurs : Les adhérents de la section de Morlix