Enseignement supérieur : enfant de précaires et étudiant·e, est-ce encore possible ?

Animation : Gulsen Yildirim, secrétaire nationale du Parti socialiste à l’Enseignement supérieur et à la Recherche

Intervenant·e·s :

  • Alexane Riou, secrétaire nationale adjointe du Parti socialiste à l'Enseignement supérieur ;
  • Stéphane Beaud, sociologue, professeur à Sciences Po Lille. Dernier ouvrage paru en 2020, « La France des Belhoumi. Portraits de famille (‪1977-2017‬) » ;
  • Christophe Bonnet, secrétaire national au Sgen-CFDT ;
  • Fatiha Keloua Hachi, députée de la Seine-Saint-Denis, auteure d'une proposition de loi visant à assurer un repas à 1 euro pour tous les étudiants ;
  • Jonathan Chalier, rédacteur en chef adjoint de la revue Esprit, « Quelle université voulons-nous », numéro juillet/août 2023.

Résumé

L’accès à l’enseignement supérieur est source de progrès et d’émancipation. Il fait partie de ces institutions qui permettent de lutter contre la reproduction des inégalités. Toutefois, malgré la progression du nombre d’étudiants, les inégalités restent prégnantes. Cette massification n’a pas vraiment permis une réelle démocratisation de l’accès aux études supérieures. Les enfants de milieux favorisés en ont davantage profité que ceux des milieux défavorisés. L’évolution est similaire pour les diplômes. Les études s’allongent, mais davantage en haut qu’en bas de la pyramide sociale (voir les chiffres de l’observatoire des inégalités https://www.inegalites.fr/L-enseignement-superieur-se-democratise-t-il ). La crise sociale que nous vivons et l’impact sur le coût de la vie étudiante risquent de creuser un peu plus ces écarts. C’est pourquoi, il convient de porter une politique ambitieuse en matière d’enseignement supérieur.

Pour cela, il faut remettre les universités au cœur du dispositif en leur donnant les moyens de fonctionner correctement et lutter contre le développement dérégulé de l’enseignement supérieur privé. La question de l’information des élèves et de l’orientation doit être au cœur d’une politique d’accompagnement de la scolarité. A ce sujet, une réflexion est indispensable sur la suppression de Parcoursup. Supprimer Parcoursup oui mais remplacer par quoi ? Les difficultés de la première année marquée par un taux d’échec important doivent être traitées de manière spécifique.

De nombreux autres sujets ont été abordés (inégalités territoriales, réorientation, évaluation par compétences…). Tout le monde s’accordait sur un point : un enseignement supérieur qui remplit ses missions et qui est placé au cœur d’un projet de société doit permettre la reconquête des classes populaires.


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