Le doute quant à l’exigence de la transition énergétique n’est plus de mise de colloques en conférences internationales. Les scientifiques du monde entier alertent quant à une nouvelle augmentation des émissions de gaz à effet de serre attendue pour 2025. L’urgence climatique est trop importante pour laisser un sentiment – légitime ! – de découragement l’emporter. Comme en témoignent les différentes actions mises en place par certaines entreprises pour limiter leur impact environnemental et par les pouvoirs publics français (loi de transition énergétique, fin de l’exploitation des hydrocarbures...), tout comme européen (Pacte vert), il appartient à chacun d’agir à son échelle, en utilisant les outils dont il dispose pour contribuer à réduire les émissions de CO2 et permettre d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (2015). Plus spécifiquement, il apparaît aujourd’hui de plus en plus nécessaire qu’entreprises du numérique et collectivités territoriales coopèrent et mettent en synergie leurs actions, afin d’exploiter pleinement les opportunités offertes par les nouvelles technologies énergétiques et assurer la durabilité des villes, en développant le concept et les modèles de Smart Cities autour des énergies pilotables.

Un modèle de Smart city fondé sur un très grand nombre de données, mais avant tout sur la spécificité territoriale

Grâce à la mise en place et à l’utilisation de smart grids (« réseaux électriques intelligents» qui permettent de produire et de stocker localement des unités électriques) et de nouvelles technologies de production d’énergie renouvelable (ENR) plus performantes (cellulesphotovoltaïques, batteries révolutionnaires, chargeur ICT, éoliennes à deux pales, turbines volantes), les Smart Cities offrent aux collectivités locales des solutions pour économiser leurs ressources et améliorer la qualité des services rendus aux usagers. Face à l’augmentation de lapopulation urbaine et aux problèmes environnementaux – entre autres – engendrés par cette situation, ces outils numériques permettent aux villes de relever les défis qui se posent à elles en améliorant leur efficience énergétique et en optimisant le fonctionnement des services publics de l’énergie, des transports, ou encore de distribution de l’eau.

De nouveaux services qui s’appuient sur de nouvelles applications intelligentes – sources de données dynamiques, internet des objets ou encore partage des informations avec tout l’écosystème urbain – sont à mettre en œuvre, afin d’accompagner au mieux les collectivités locales et les usagers dans la réduction de leur consommation énergétique et la mise en place de bonnes pratiques. Une voix sur laquelle se sont engagées nombre d’ESN (entreprise de service du numérique) qui, est en mesure de mettre en œuvre un cloud urbain et de fournir ainsi aux municipalités des informations et des analyses en temps réel qui entrent dans le processus de prise de décision, en favorisant l’efficacité politique.

L’utilisation du big data et l’installation de smart grids permettront d’obtenir une distribution et une consommation de l’énergie plus efficaces, grâce, notamment, au développement de compteurs intelligents et à l’utilisation de systèmes prédictifs basés sur le partage de données etl’instauration de capteurs énergétiques et de donner ainsi à chaque citoyen la possibilité d’accéder à une consommation énergétique efficiente.

La ville intelligente et les mobilités urbaines durables ou comment accélérer la transition énergétique ?

Le développement d’une mobilité urbaine durable, via notamment l’utilisation de véhicules électriques, est au cœur de la smart city. Là encore, c’est le smart grid fondé sur un meilleur mix énergétique entre biocarburants, photosynthèse artificielle, nucléaire, photovoltaïque, biomasse, éolien, géothermie, hydraulique, capture du CO2 et stockage de l'énergie qui permettra de développer un modèle qui réduira sensiblement les émissions de dioxyde de carbone. Les smarts cities reposent sur l’utilisation de technologies « bas carbone », levier d’innovation énergétique majeur, comme l’a démontré le Laboratoire des technologies énergétiques de Berkeley. La connexion de la flotte électrique à un réseau d’énergies vertes, telle que la recharge intelligente solaire ou éolienne pour véhicules électriques, capable de s’adapter selon la consommation et le trafic, ouvre la voie vers un nouveau système de stockage intelligent d’énergie d’origine renouvelable. L’open data peut également être utilisé par les municipalités pour adapter leurs services de transport public, en fonction des différents niveaux de pollution et réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre.

C’est sur ce créneau que certains acteurs se positionnent d’ores et déjà, à l’instar de la start-up Ystia qui mettent à disposition des villes des capteurs connectés permettant de mesurer la qualité de l’air. Grâce aux informations obtenues, les municipalités peuvent connaître en temps réel le niveau de particules fines présentes dans l’atmosphère et adapter leur service de transport en conséquence. Les collectivités territoriales doivent ainsi concevoir les technologies développées par les acteurs du numérique comme un moyen de repenser le trafic urbain, mais surtout d’améliorer le bien-être et la qualité de vie des habitants.

L’association entre collectivités territoriales et acteurs du numérique doit donc être appréhendée comme la clé qui permettrait d’aller vers une économie décarbonée et de répondre ainsi aux défis environnementaux qui s’imposent à tous. Face à l’urgence de la situation, chacun doit agir. Il appartient désormais aux entreprises du numérique et acteurs locaux de s’unir et de mettre en commun leurs forces et leurs savoirs, afin de faire de la ville intelligente un outil au service de la ville durable, de la résilience énergétique et de la santé de nos concitoyennes et de nos concitoyens.