- Mardi 24 juin
Nous constatons avec regret l’échec du « conclave » sur les retraites. C’est une mauvaise nouvelle, cet échec est le résultat de l'intransigeance des organisations patronales, en particulier du MEDEF, qui n’ont pas fait preuve du même sens du compromis que les organisations syndicales, dont nous saluons l’engagement.
Cet échec est aussi la conséquence des différentes déclarations du Premier ministre François BAYROU qui sont venues saboter les travaux du conclave et contredire sa propre parole.
Alors qu’il avait promis dans sa déclaration de politique générale du 14 janvier que les partenaires sociaux pourraient débattre de tout “sans aucun totem ni tabou – pas même l’âge de la retraite”, il a déclaré le 18 mars devant l’Assemblée nationale qu’un retour à 62 ans n’était “pas possible”.
Le 17 juin, lors des questions d’actualité, le Premier ministre a indiqué que “sans accord, c’est la réforme Borne qui s’appliquera” alors qu’il s’était publiquement et à maintes reprises engagé, notamment par son courrier du 16 janvier, à ce que le Parlement puisse avoir en tout état de cause le “dernier mot”.
Interrogé ce mardi par le président des député-es socialistes Boris Vallaud, le Premier ministre a confirmé ses propos de mardi dernier : il ne s’engage pas à permettre au Parlement de débattre de tout, et en particulier de la mesure d’âge, c’est-à-dire la retraite à 62 ans.
Ces propos constituent une trahison majeure de ses nombreux engagements pris publiquement à ce que le Parlement puisse avoir le “dernier mot" sur cette réforme.
Le respect de la parole donnée étant un fondement de notre démocratie, c’est une nouvelle trahison des représentants de la Nation et à travers eux des travailleuses et travailleurs qui sont les premières victimes de cet impôt sur la vie qu’est le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
C’est pourquoi les député-es socialistes et apparentés déposent et voteront une motion de censure contre le gouvernement de François BAYROU.