– Mercredi 8 septembre 2021
Le Parti socialiste condamne la prise du pouvoir par les armes et l'arrestation du président Alpha Condé. Alors que les responsables de cet acte se justifient au nom de la situation socio-économique et politique du pays, et au regard de l'histoire contemporaine de la Guinée, il exprime de fortes réserves sur les promesses d'un coup d'État qui mènerait à la restauration de la démocratie.
Le Parti socialiste avait alerté sur l'impasse dans laquelle se trouvait progressivement le pays, surtout après le passage en force constitutionnel en 2020 du président, résolu à exercer un troisième mandat en contradiction avec la promesse d'une ère démocratique inaugurée lors de l'avènement du pouvoir civil en 2010 et de sa première élection. Avec des centaines d'arrestations arbitraires et de personnes tuées dans des manifestations, ces dernières années témoignent de la violence d'une crise pour laquelle une grande part de la responsabilité revient au président déchu. Le Parti socialiste avait ainsi eu l'occasion d'exprimer ses vives critiques sur la dérive autoritaire de son régime auprès de son parti, le Rassemblement du peuple de Guinée.
Désormais, il importe que les responsables du coup d'État donnent au plus vite des gages d'apaisement en libérant le président, tandis que doivent l'être également tous les prisonniers politiques qui le contestent. Afin de ne pas plonger le pays dans une plus grande instabilité, et avec l'appui de l'Union africaine et de la CEDEAO, la remise du pouvoir à des autorités civiles, pour une période transitoire menant à des élections libres sous contrôle international et à un retour à l'ordre constitutionnel antérieur à la révision arbitraire de 2020, doit être engagée au plus vite. C'est sur la seule base d'une transition crédible que la Guinée pourra enfin jouir d'un État de droit démocratique respectant l'accès aux droits fondamentaux et garantissant le partage du pouvoir et des richesses.