La Coopération Internationale et l’aide au développement ne sont pas un luxe, elle sont une nécessité !

Thème : Coopération Internationale


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La Coopération Internationale et l’aide au développement ne sont pas un luxe, elle sont une nécessité !



Dans un monde en plein bouleversement géopolitique, la coopération internationale et l’aide au développement sont plus que jamais essentielles pour relever les défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés. Pourtant, depuis quelques mois, et singulièrement depuis le retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, elles font l'objet d'attaques répétées et sont menacées par les coupes budgétaires des deux côtés de l’Atlantique. En tant que socialistes, attachés aux valeurs universalistes que notre mouvement porte depuis sa fondation, il est de notre responsabilité d’affirmer l’importance de ces politiques pour garantir la paix, assurer le développement harmonieux des territoires et garantir une vie meilleure aux femmes, aux hommes et aux enfants du monde entier.


La coopération internationale n'est pas un luxe, mais une nécessité. Les crises climatiques, sanitaires, économiques et humanitaires ne connaissent pas de frontières. La pandémie de COVID-19 nous a rappelé avec force l'interdépendance de nos sociétés. Sans une réponse coordonnée à l'échelle mondiale, aucun pays ne peut prétendre être à l'abri.


Ceux qui prônent le repli sur soi, une vision étriquée et nationaliste, nient la réalité de notre monde interconnecté. Ceux qui veulent limiter l’immigration devraient au contraire soutenir le développement des pays d’émigration : pour que les jeunes des pays du Sud global bénéficient de conditions de vie qui ne les incitent pas à risquer leurs vies pour rejoindre l’Europe, pour que nos pays et leurs habitants continuent de développer les liens sociaux, économiques et culturels qui les enrichissent mutuellement.


La coopération internationale est porteuse d’avancées majeures en matière d’éducation, d’égalité femmes-hommes, de démocratisation, de développement durable et de paix. Sans se substituer aux canaux diplomatiques habituels, les acteurs de la coopération contribuent par leurs actions à une diplomatie douce qui renforce les liens entre les pays qui y participent et leurs habitants.


Les accords de Paris sur le climat, les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, ou encore les conventions internationales sur les droits des femmes et des enfants sont autant de marqueurs sur lesquels l’Europe et au premier chef la France, doivent s’appuyer pour atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale.


La coopération internationale est également un levier essentiel pour la justice sociale et économique. Elle permet de réduire les inégalités entre les pays et au sein des pays. Les programmes de développement, les partenariats économiques et les échanges culturels contribuent à créer un monde plus équitable et solidaire. A l’inverse, le repli sur soi ne ferait qu'exacerber les tensions et les inégalités, au détriment des plus vulnérables.


Les attaques contre la coopération internationale sont souvent alimentées par des peurs et des préjugés. Ceux qui l’attaquent, au premier rangs desquels les représentants de l’extrême droite et de la droite réactionnaire, jouent sur les craintes pour promouvoir une vision du monde où chaque pays serait en compétition avec les autres. Cette vision est non seulement erronée, mais aussi dangereuse. Elle ignore les bénéfices mutuels que peuvent tirer les pays de leur coopération. Les échanges commerciaux, les partenariats scientifiques et les initiatives culturelles enrichissent nos sociétés et renforcent notre capacité collective à innover et à progresser. L’engagement des Etats comme celui des collectivités territoriales est essentiel. Lorsque des projets financent des écoles, des médiathèques, des festivals de musique ou des actions de formation pour les jeunes, nous savons que nous semons des graines pour un avenir plus serein.


Nous déplorons les baisses de crédits alloués à la coopération internationale. Ces coupes budgétaires mettent en péril des programmes vitaux qui soutiennent des millions de personnes à travers le monde. La fermeture programmée de l'USAID, l'agence américaine pour le développement international, est un exemple alarmant de cette tendance. L'USAID joue un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté, les maladies et les crises humanitaires. Sa disparition laisserait un vide immense et compromettrait les efforts mondiaux pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. Il en est de même pour les baisses de crédits des pays européens qu’il s’agisse de la Grande Bretagne, de la France, de l’Italie ou des Pays-Bas.


Tout en étant lucide sur les situations d’urgences sécuritaires, nous appelons à ne pas sacrifier les efforts conduits depuis des années par les acteurs de la coopération au développement.


Aucun politique aspirant à des fonctions de responsabilité, à fortiori un partie de gauche comme le parti socialiste, ne devrait stigmatiser la coopération internationale mais au contraire reconnaître son rôle crucial dans la construction d'un avenir commun et d’un monde en paix. Il est temps de renforcer nos engagements en faveur du multilatéralisme, de la diplomatie et de la coopération. Les organisations représentatives de la société civile et des gouvernements locaux sont prêtes à jouer leur rôle dans ce combat, aux côtés des gouvernements, des fondations privées et des citoyens. C’est pourquoi, nous devons nous engager en tant que socialistes à porter progressivement la contribution de la France au développement et à la coopération internationale à 1% du PIB, quelque soit l’origine des financements (Etat, collectivités territoriales, fondations publiques et partenariats privés) en relevant la part du budget de l’Etat qui y est consacrée mais aussi en incitant les collectivités territoriales, les acteurs privés et les citoyens à y contribuer par des mécanismes de financement et des incitations fiscales appropriées.


La coopération internationale n'est pas une option, mais une obligation morale et stratégique. Elle est la clé pour construire un monde plus juste, plus inclusif, plus durable et en paix. Face aux discours de division et de repli, nous devons plus que jamais défendre les valeurs de solidarité, de respect et de coopération. Socialistes, nous devons appeler à surmonter les défis de notre temps pour bâtir un avenir meilleur pour toutes et tous.


Contributeur : Frédéric VALLIER


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