Thème : Lutte contre l'extrême-droite
✊ Retrouvons du pouvoir sur nos vies
Nous ne sommes pas de ceux dont les noms s’affichent en bas des écrans ou des affiches. Nous sommes celles et ceux qui rangeons les chaises après les réunions, qui frappons aux portes et distribuons les tracts. Nous faisons vivre le parti socialiste au quotidien et nous voulons qu’il redevienne une force de transformation sociale, avec toute la société civile, pour une république sociale, laïque et solidaire. Depuis 2020 avec le premier secrétaire nous avons remis le parti au travail et comptons bien continuer de le placer au cœur de la gauche.
Le congrès est un temps démocratique précieux et nous refusons qu’il se résume à un bal des égos, nous faisant oublier l’essentiel : porter une vision collective, incarner une alternative crédible et mener la bataille idéologique. Ce n’est qu’en assumant nos combats que nous pourrons vaincre l’extrême droite, revenir au pouvoir et changer concrètement la vie des Français.
Nos compatriotes sont de plus en plus nombreux à ne pas pouvoir partir en vacances, à devoir renoncer à leurs sorties et loisirs, ou à la vie démocratique. Leur travail les happe et les moments d’évasion et d'émancipation n’existent quasiment plus. C’est la sensation que notre vie n’a plus vraiment de sens, qu’on en est presque dépossédée.
🚨 L’urgence est là, sous nos yeux:
- 🔥 11,7 % d’entre nous ne peuvent plus chauffer correctement leur logement.
- 🥩 12,3 % de la population renonce à consommer de la viande faute de moyens.
- 👶 La pauvreté touche 8 enfants sur 10 à Mayotte et 6 enfants sur 10 en Guyane.
- 📉 Au total, en France, 1 enfant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté.
- 🌡️ La température mondiale dépasse déjà de +1,52 °C la moyenne de l’ère préindustrielle.
- 🗳️ 55 % des Français se disent mécontents du fonctionnement de la démocratie.
- 📉 Seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique, contre 47 % en Allemagne et 39 % en Italie
Il y a une forme de désespérance aujourd’hui en France. C’est la résignation qui tue l’envie de lutter. Changer la vie, certains n’y croient plus. Ils baissent la tête. Pourtant, on leur dit d’en haut qu’il faut des changements en profondeur dans leurs modes de vie et de consommation. Ils y sont prêts mais qui peuvent-ils vraiment ? Sont-ils individuellement responsables de la situation devant les menaces environnementales qui s’approchent ? Non évidemment !
La moitié de la population est vertueuse d’un point de vue climatique, pas par choix, mais par nécessité. Les 1 % les plus riches, eux, consomment plusieurs dizaines de fois ce qu’un pauvre consomme. Pourtant, l’une des rares réponses de la macronie, est de créer de nouvelles frontières entre les villes et les campagnes avec la création des ZFE.
Face au dérèglement climatique qui menace notre avenir, à la montée de la pauvreté qui fragilise des millions de vies, à la dégradation des services publics qui érode notre modèle social, et à l’épuisement démocratique qui alimente la défiance envers nos institutions, nous sommes la dernière digue. La dernière force capable de résister à ces bouleversements et d’apporter des solutions concrètes pour reconstruire un modèle de société plus juste, plus solidaire et plus durable.
Le socialisme ne doit plus être sur la défensive : il doit redevenir une force de lutte au service du progrès. C’est pourquoi nous mettons au débat 21 propositions concrètes pour retrouver du pouvoir sur nos vies.
Notre combat pour la justice s’articule autour de trois exigences pour un nouveau contrat social du 21èmesiècle :
- Pouvoir vivre dignement
- Pouvoir s’épanouir collectivement
- Pouvoir changer le monde vraiment
POUVOIR VIVRE DIGNEMENT, POUR NE PLUS CHOISIR ENTRE FIN DU MOIS ET FIN DU MONDE
- Financer l’augmentation des salaires par la progressivité des cotisations, et réduire les écarts salariaux de 1 à 20 (objectif 1 à 12).
- Créer un guichet unique de la solidarité, pour combattre le non-recours aux droits, prévenir le surendettement en interdisant le crédit renouvelable.
- Placer la société civile organisée au cœur de la République et partager le pouvoir législatif sur le travail avec les partenaires sociaux.
- Rendre inéligibles les maires ne respectant pas la loi SRU et adapter les aides à la construction pour garantir la mixité sociale.
- Encadrer les loyers, sur tout le territoire, réguler les prix de vente, pour faciliter l’accession à la propriété, et des pratiques abusives
- Financer un plan national “zéro passoire thermique” en 2035 et 100 % de logements basse consommation d’ici 2045.
- Accompagner la gestion publique de l’eau et aller vers renationalisation de l’énergie (EDF-GDF) pour en faire des biens publics essentiels. Tarification sociale de l’énergie et de l’eau.
POUVOIR S’EPANOUIR COLLECTIVEMENT REPRENDRE LE CONTROLE DE NOS VIES
- Créer des régies publiques locales de l’alimentation, pour garantir une agriculture proche, durable et rémunératrice.
- Ouvrir une gare dans chaque sous-préfecture, pour relier chaque bassin de vie aux grandes lignes nationales et offrir une alternative efficace à la voiture pour rejoindre les métropoles.
- Créer un corps de médecins publics, agents de l’État, équitablement répartis sur le territoire.
- Intégrer progressivement les écoles privées sous contrat dans le service public pour garantir l’égalité des chances et la qualité pédagogique partout.
- Fonder une protection sociale universelle, “du berceau à la tombe “(CAF, CPAM, CNAV) intégrant les complémentaires santé pour supprimer les inégalités d’accès aux soins et les assurances privées créant une nouvelle branche dédiée à la prévention, aux accidents, aux catastrophes climatiques et sanitaires.
- Libérer du temps pour la démocratie (service républicain universel, donnant à chacun du temps pour s’investir dans la vie collective, crédit-temps citoyen, convertible en droits sociaux - retraite, chômage, formation, crédit d’impôt et cotisations citoyennes pour financer ce temps démocratique, avec une contribution des grandes entreprises, casier judiciaire vierge obligatoire pour tout élu, et renforcement des outils de contrôle démocratique)
- Pour financer la solidarité, taxer les ultra-riches (taux d’imposition de 75% sur les revenus (travail ou capital) supérieurs à 1 million d’euros, impôt plancher de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros,limitation des héritages à 10 millions d’euros pour briser la reproduction des privilèges, individualisation de l’impôt pour lutter contre les inégalités femmes-hommes.
POUVOIR CHANGER LE MONDE VRAIMENT REPONDRE A L’IMPACT DES CRISES GLOBALES DANS NOTRE QUOTIDIEN
- Un bouclier anti-exil fiscal pour taxer les fortunes évadées dans les paradis fiscaux mais construites en France. Harmonisation fiscale et lutte contre la fraude : une compétence exclusive de l’Union.
- Une sécurité sociale européenne, posant un socle de droits communs à tous les Européens, pour sortir du dumping social et fiscal.
- Préférence européenne sur les marchés publics.
- Créer un régulateur européen puissant : Un "gendarme" du numérique, avec des pouvoirs réels pour prévenir les ingérences et protéger nos droits, Sécuriser toute la chaîne numérique : Investir dans le cloud, les logiciels, les réseaux et les algorithmes européens. Faire respecter les lois : Supprimer efficacement les contenus haineux ou terroristes.
- Créer un pôle public du médicament : Construire des usines « stand-by », capables de s’adapter rapidement aux besoins. Produire à bas coût les médicaments essentiels et relocaliser la production. Supprimer les brevets sur les médicaments vitaux : Imposer une licence obligatoire pour les traitements contre le cancer, le VIH, le diabète, etc., afin de lutter contre les prix abusifs. Financer massivement la recherche publique : Libérer la recherche des logiques de profit et garantir un accès équitable aux innovations médicales. Renforcer la solidarité internationale : Coopérer pour développer et produire des médicaments génériques, notamment avec les pays du Sud.
- Assurer notre propre défense et penser de nouvelles alliances. Investir dans la défense, notamment dans les zones rurales. Coordonner l’investissement à l’échelle européenne et mondiale : Collaborer avec des pays stratégiques (Canada, Inde, Japon, Corée du Sud, Brésil, Australie, Afrique du Sud, Nigéria…). Créer une force européenne de protection civile.
CONCLUSION
Le Parti socialiste ne retrouvera sa force que s’il se transforme profondément, dans ses pratiques, dans sa ligne, dans sa démocratie interne. Nous voulons un parti populaire, ancré, audacieux. Un parti de rupture. Un parti qui fait confiance à son collectif militant.
C’est pourquoi nous proposons que le Conseil national du Parti socialiste, composé d’élus, de militants et de représentants des fédérations, devienne l’instance souveraine de validation des grandes décisions politiques.
Comme pour chaque alliance électorale, toute décision stratégique doit être débattue et votée par le parlement du parti. Ce n’est qu’en renforçant la démocratie dans notre propre maison, que nous pourrons être crédibles pour la porter dans toute la société.
Notre démocratie interne ne doit pas être une formalité. Elle doit redevenir un levier de puissance collective.
Contributeurs : Dylan Boutiflat (45), Nathan Abou (75), Emilie Alonso (64), Patrick Ardoin (75), Christelle Bérenger (41), Jean-Philippe Berteau (NYC), Anne Boyé (44), Muriel Condolf-Ferec (35), Blandine Drain (62), Frederic Engelmann (44), Anne Fereira (02), Cédric Fouilland (69), Rayane Guerboub (42), Yann Herber (33), Anne Le Moal (93), Valérie Lesvesques (76), Nicolas Ljubenovic (78), Jean-Raymond Magueur (29), Cléo Marchand (41), Brigitte Marciniak (56), Gérard Mengant-Suss (75), Frédérique Meynet (74), Frédéric Orain (41), Léa Pawelski (76), Estelle Picard (79), Ahmed Polat (25), Paul Puy (75), Gabriel Richard-Molard (BXL), Yann Moreau (34), Oussouf Siby (93), Pierre Sztulman (78), Anne-Juliette Tillay (93)…