Le nouveau plan d’urgence pour l’hôpital : un énième rendez-vous manqué

Après des mois de surdité devant l’exceptionnelle mobilisation des personnels de santé pour alerter sur la situation intenable de  l’hôpital public en France, la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et le Premier Ministre, Edouard Philippe, ont présenté aujourd’hui un nouveau plan d’urgence pour l’hôpital.

Cette énième séance de rattrapage a malheureusement les allures d’un nouveau rendez-vous manqué. Le compte est largement insuffisant pour remettre à flot un hôpital public qui craque de partout.

Le gouvernement propose une augmentation du budget de l’hôpital public de 1,5 milliards d’euros sur trois ans, dont 300 millions dès 2020. Dans le PLFSS 2020, l’hôpital public doit déjà assumer 800 millions d’euros d’économies pour faire face à l’inflation des dépenses de santé. Malgré cette rallonge annoncée, c’est un effort de 540 millions qui est encore demandé à  l’hôpital public.

Pour répondre à cette crise majeure, le Parti socialiste a présenté un plan d’urgence qui prévoit 1,5 milliards d’investissement dans les hôpitaux et un ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) à 3,1% dès 2020 alors que le gouvernement se contente de le faire passer de 2,1 à 2,4%.

S’agissant de la revalorisation salariale des personnels de santé, une des revendications principales de la mobilisation, le gouvernement n’accorde que quelques primes annuelles et circonscrites à Paris et à sa petite couronne.

 C’est une nouvelle marque de mépris affiché à l’égard du personnel soignant qui ne cesse de dénoncer sa précarisation et la dégradation de ses conditions de travail. Le Parti socialiste propose un véritable plan de rattrapage salarial de 100 euros par mois dès 2020. Cet objectif est impératif pour rétablir l’attractivité de ces métiers qui tiennent souvent à bout de bras un système qui prend l’eau.

Le gouvernement annonce la reprise de 10 milliards de dettes de l’hôpital public sur trois ans. Cette mesure, qui figure  également dans notre plan, va dans le bon sens mais nous proposons d’aller plus loin en permettant à l’Etat d’emprunter directement sur les marchés afin de financer l’ensemble des projets d’investissements hospitaliers.

Sur la fermeture des lits ou sur l’augmentation des effectifs, autres revendications au cœur de la mobilisation, le gouvernement n’apporte aucune réponse satisfaisante. Nous proposons pour notre part de mettre fin au ratio d’un infirmier et d’un aide-soignant pour 15 malades.

Notre système de santé solidaire est l’un des fondements de notre République. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de demi-mesures lorsque ce dernier est en jeu. Il est temps que le gouvernement saisisse – enfin - l’urgence de la situation.

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