Le Parti socialiste commémore le 17 octobre 1961

Vendredi 15 octobre 2021

Le 17 octobre 1961, il y a tout juste 60 ans, la police parisienne, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, réprimait dans une violence extrême une manifestation de « Français musulmans d’Afrique du Nord » en faveur de l’indépendance de l’Algérie organisée à Paris par la fédération de France du Front de libération nationale (FLN). 

Cette nuit dramatique a longtemps été occultée, dissimulant en particulier les responsabilités d’un préfet de police zélé qui a fermé les yeux et couvert les actions des policiers lors de cette répression sanglante. 

L’œuvre de reconquête mémorielle et l’établissement de la vérité se sont peu à peu imposées. On les doit d’abord au travail immédiat de journalistes, puis à la mobilisation des enfants des Algériennes et Algériens témoins de la répression, à l’action déterminée de citoyennes et citoyens de gauche, au travail opiniâtre d’historiennes et historiens, et aux révélations parallèles au procès de Maurice Papon. 

Le Parti socialiste s’est, depuis de nombreuses années, engagé pour la reconnaissance du 17 octobre 1961. Le gouvernement de Lionel Jospin a ainsi permis l’ouverture des archives. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a inauguré sur le pont Saint-Michel une plaque commémorative dédiée « à la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 ». Son exemple a été suivi par d’autres collectivités dirigées par des socialistes, notamment à Aubervilliers avec Jacques Salvator.

Le 17 octobre 2012, le président de la République François Hollande a publié un communiqué dans lequel il reconnaît que « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ». Pour la première fois, un président de la République reconnaissait ce qui s'est passé le 17 octobre 1961.

Fort de ces progrès, le Parti socialiste considère aujourd’hui que l’on peut aller plus loin dans cette reconnaissance. Cela passe notamment par :

  • La création d’un lieu de mémoire voué au 17 octobre 1961, déjà demandée dans une résolution votée par le Sénat en octobre 2012 ;

  • L’accès à toutes les archives du ministère de l’Intérieur et de la préfecture de police concernant cette période, pour les historiennes et les historiens comme pour les citoyennes et les citoyens ;

  • La condamnation, par le président de la République, de cette répression sanglante et de ceux qui l’ont organisée et/ou couverte.

On ne construit pas l’avenir d’une nation sur des mensonges et des occultations de l’histoire. La vérité doit s’imposer, nous le devons aux Françaises et aux Français qui s’interrogent, comme aux familles algériennes touchées par la disparition de leurs proches.  

Le Parti socialiste appelle ses militants et sympathisants à prendre part, partout en France, aux rassemblements visant à la reconnaissance du 17 octobre 1961 et à faire connaître ses revendications.

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