Le Parti socialiste dénonce le coup de rabot dans le budget des universités déjà exsangues

- Jeudi 23 janvier 2025

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Gulsen Yildirim, secrétaire nationale en charge de l'Enseignement supérieur et la Recherche
Alexane Riou, secrétaire nationale adjointe en charge de l'Enseignement supérieur et la Recherche

Alors que nos universités font face à une crise budgétaire sans précédent, le Gouvernement Bayrou a décidé de baisser de 630 millions les crédits affectés à l’enseignement supérieur et à la recherche. En effet, lors de la discussion sur le projet de loi de finances au Sénat, un amendement de dernière minute porté par le Gouvernement a été voté en ce sens par la majorité sénatoriale de droite et du centre. Cette nouvelle coupe budgétaire intervient à la suite des 900 millions d’euros de crédits déjà annulés en février 2024 par le gouvernement Attal. 

A la lecture de l’amendement, on apprend qu’il procède à des annulations de crédits de 219 millions d’euros sur la recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durable, 129 millions d’euros sur le programme « recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires », 106 millions d’euros sur la recherche spatiale, 55 millions d’euros sur le programme « formations supérieures et recherche universitaire » ou encore 8,3 millions d’euros sur la vie étudiante.

Ainsi c’est le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche qui fait les frais des économies voulues par le Gouvernement, avec l’accord de la majorité sénatoriale de droite et du centre. Cette restriction ne fait qu'accroître la paupérisation de nos universités qui subissent depuis des années une augmentation de leurs charges sans que leurs ressources suivent. Un chiffre résume aujourd’hui la situation : 30 universités étaient en déficit en fin d’année dernière. Elles seront 60 sur 73 en 2025. 

Cette situation financière intenable pour les établissements risque de se traduire par la fermeture de sites et de formations, la baisse des capacités d’accueil en licence ou en master, une réduction des crédits pour nos laboratoires de recherche et plus largement un recul des services essentiels pour accueillir dignement nos étudiants.

Pourtant, fait inédit, il y a à peine quelques semaines, les présidentes et présidents d’université manifestaient devant le ministère pour exprimer leurs inquiétudes. Visiblement cette alerte n’a pas été entendue alors même que le Premier Ministre affirmait lors de son discours de politique générale que la recherche et l’éducation seraient une priorité de son gouvernement. 

Lors des débats, les sénateurs socialistes et apparentés ont dénoncé avec force cette austérité qui est à contre-courant des défis d’aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que l’enseignement supérieur et la recherche préparent non seulement l’avenir de notre jeunesse mais constituent aussi le moteur de nos capacités d’innovation et donc les piliers de notre compétitivité et de notre croissance économique.

C’est pourquoi, lors des prochaines séances au Parlement sur la loi de finances 2025, le Parti Socialiste s’opposera à toute politique budgétaire qui affaiblirait nos universités, nos chercheurs et nos étudiants. Il est temps de considérer l’enseignement supérieur et la recherche comme un investissement, non pas comme un coût à réduire.



Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.