Le Parti Socialiste soutient la mobilisation des sages-femmes Les maternités sont en danger !

Mardi 12 octobre 2021

Céline Hervieu, secrétaire nationale à l'enfance, à la famille et à la parentalité

Antoine Pelissolo, secrétaire national à la Réforme du système médical et hospitalier 

De nombreuses organisations de Sages-Femmes (ainsi que les étudiants en maïeutique) sont mobilisées depuis septembre 2021 pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Elles ont déposé un préavis de grève pour le 7 octobre 2021 pour défendre l’amélioration de leurs conditions d’exercice dans la fonction publique hospitalière et dans les maternités à but non lucratif.

La dégradation des conditions de travail pour les sages-femmes en France constitue une préoccupation qui concerne l’ensemble de la société. Les sages-femmes jouent un rôle majeur dans l’accompagnement des mères et nouveau-nés, dans les secteurs d’urgence, en salle de naissance, ou dans les secteurs d’hospitalisation ou de consultation. Elles peuvent prescrire une contraception, ou encore réaliser des IVG médicamenteuses. Elles constituent un levier essentiel dans le repérage de pathologies, de violences ou de difficultés sociales des parents. Elles participent activement à la prévention et au soin des troubles post-partum. Elles constituent aussi une clé de voute des dispositifs de visites à domicile pour un suivi adapté des familles, pour renforcer l’accompagnement des mères en situation de précarité. Dans leurs mains se jouent les conditions de naissance de nos enfants.

Or la France subit une pénurie croissante de sages-femmes sur tout son territoire, et principalement dans les grandes villes. Pour la première fois, cet été, de nombreuses maternités ont dû fermer leurs portes par manque de sages-femmes. Le métier souffre d’un manque d’attractivité car les conditions de travail dans les maternités et en structures hospitalières se sont largement dégradées depuis de nombreuses années. La pénibilité de leur métier s’est accentuée : leurs missions se sont démultipliées sans pour autant leur conférer des moyens adaptés à cette nouvelle charge de travail. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 40% des sages-femmes hospitalières sont en épuisement professionnel et 7 étudiants sur 10 ont des symptômes dépressifs (Étude de l’ANESF en 2018).

Les organisations dénoncent un mépris constant du gouvernement, dont la dernière preuve a été le fait de ne pas les intégrer aux négociations du Ségur de la santé. Les alertes sur la situation se sont pourtant multipliées depuis des années.

Aujourd’hui, ces femmes, assurant la sécurité d’autres femmes et des nouveau-nés, sont mobilisées partout en France pour faire valoir la revalorisation de leur métier.
Le Parti Socialiste soutient activement leurs revendications à savoir :

  • Une réelle amélioration de l’attractivité de leur métier passant par une revalorisation salariale (salaires, aides forfaitaires)
  • L’amélioration de leurs conditions de travail et des circuits de formations révisés (notamment la création d’une sixième année d’études).
  • Un renfort des personnels dans les maternités pour lutter contre le sous-effectif.
  • La reconnaissance de leur statut médical par rapport aux autres professions qui interviennent dans le champ de la natalité (les médecins notamment) en accord avec le Code de la Santé Publique.
  • La révision des décrets de périnatalité de 1998 qui permettront des prises en charge pour les femmes dans des conditions décentes, revendication soutenue entre autres, par le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens.

À travers leur mobilisation, ces sages-femmes dénoncent la dégradation de notre système de soins dans son ensemble. C’est pourquoi le Parti Socialiste émet plusieurs propositions pour réformer en profondeur l’hôpital et donner à ses personnels les moyens d’assurer ses missions de service public :

  • Construire un modèle de financement prenant en compte les besoins de santé.
  • Augmenter progressivement dans le temps tous les salaires hospitaliers pour les amener au moins au niveau moyen des pays de l’OCDE.
  • Lancer une concertation salariale sur l’ensemble des filières du soin.
  • Interdire l’intérim médical et limiter l’intérim infirmier pour favoriser la création d’emplois pérennes à l’hôpital.

Le gouvernement semble rester sourd et muet face à une situation qui se dégrade un peu plus chaque jour, pour le secteur périnatal et au-delà, dans tout le système hospitalier français. Il ne réagit pas face à la gravité de la situation, pourtant dénoncée depuis des années, et conduisant à une offre de soins altérée pour toutes les mères et les enfants de notre pays.

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.