Stéphane Troussel, secrétaire national du Parti socialiste à la Santé, aux Nouvelles solidarités et à l'Innovation sociale
Alors que la deuxième vague de l'épidémie met en évidence à quel point le gouvernement n'a pas su tirer les enseignements de ses errements des débuts de la crise, avec un tel PLFSS 2021 il persiste dans son erreur et signe son incurie. C'est donc en toute logique que les soignants exténués manifestent à nouveau pour défendre "quoi qu'il en coûte" l’hôpital public. Ils n’ont pourtant eu de cesse d’alerter et de proposer sans être vraiment entendus. Aujourd’hui, l’hôpital public ne peut, après des années d'économies imposées, faire face sans dégâts à cette épidémie.
Ce n’est pas un simple défaut de structures d’accueil, de lits fermés qu’on ouvrirait à la demande, c’est d’abord et avant tout une absence presque totale de recrutement de soignants. Le taux actuel de vacance des praticiens hospitaliers atteint aujourd'hui 26%. Le Ségur de la santé, qui n’a jamais abordé les problèmes de fond de l’hôpital public, n’a pas permis de renforcer les effectifs ni médicaux ou paramédicaux ni médicotechniques. Le gouvernement pour des raisons purement idéologiques rechigne à investir dans le secteur public et traîne à augmenter les emplois publics indispensables, notamment dans les hôpitaux malgré les promesses et les milliards en trompe-l'œil, au risque de conduire rapidement à la destruction de notre modèle de système de santé français. Le Président de la République nous annonçait au printemps dernier le lancement d'un grand plan d’investissement pour l’hôpital public, nous lui demandons de mettre enfin à exécution sa promesse.
En cette journée de mobilisation, le Parti socialiste continue à apporter son soutien aux personnels soignants et se tient aux côtés des collectifs Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux qui plaident, comme vient de le faire le CESE, pour un plan de recrutement massif des soignants avec une revalorisation salariale à la hauteur de la moyenne de l’OCDE.
- Jeudi 15 octobre 2020