Thème : Famille
Les mamans solos : une urgence politique et sociale.
Dans une société construite autour des familles dites traditionnelles composées de deux parents, la place des mamans solos devrait davantage nous interroger. En France, 1,7 millions de familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’Observatoire des inégalités (2023).
Les familles monoparentales incarnent un défi majeur pour les politiques publiques, alors même qu'elles sont souvent invisibilisées dans notre société. Ces femmes, souvent à la croisée de la précarité économique, de l’isolement social et des inégalités de genre, sont pourtant les piliers d'un modèle familial en pleine expansion. Une famille sur quatre en France est aujourd’hui monoparentale, et 41 % des enfants issus de ces foyers vivent sous le seuil de pauvreté.
Dans notre région des Hauts-de-France, c’est près de 300 000 enfants qui vivent avec un seul de leurs parents, et à 83% avec leur mère. Au-delà des journées chargées, et de la précarité financière de beaucoup, il existe aussi une réelle charge mentale qui pèse sur les mamans solos avec un isolement qui en découle.
Les chiffres sont alarmants : une famille monoparentale sur trois vit sous le seuil de pauvreté, soit un risque 2,5 fois plus élevé que pour les familles dites biparentales. Une précarité qui s’explique par des revenus insuffisants, un accès limité à l’emploi ou encore une charge mentale écrasante. Malgré les dispositifs sociaux existants, les aides restent souvent insuffisantes pour couvrir les besoins essentiels du quotidien. Les difficultés sont omniprésentes.
Le logement, qui a traversé une crise sans précédent ces dernières années en France, demeure une question cruciale pour ces mères solos. Comme chacun le sait, les loyers ont considérablement augmenté depuis les années 2000, fragilisant davantage leur quotidien. 15% des enfants en famille monoparentale habitent aujourd’hui dans un logement sur-occupé, alors même que le logement est un droit fondamental.
Il est donc urgent que les familles monoparentales soient systématiquement prioritaires lors des attributions de logements sociaux.
De plus, à chaque rentrée, nous déplorons un nombre croissant de familles à la rue dont plus de 2000 enfants. Chaque année, des acteurs associatifs, tels que l’UNICEF, la Fédération des Acteurs de la Solidarité ou encore des personnalités politiques alertent sur ce fléau qui ne cesse d’augmenter sans qu’une réelle véritable politique soit portée et proposée par l’Etat. C’est un drame que nous déplorons - touchant de nombreuses femmes seules avec enfants et auxquelles très peu de réponses dignes d'un respect humain, sont apportées.
Il est indispensable de mener une action politique forte sur le sujet, une action émanant de l’Etat. Nous faisons face à un réel enjeu de société pour lequel les collectivités territoriales doivent être accompagnées.
Face à cette réalité, il est urgent de porter une ambition nationale. Cela passe par une reconnaissance pleine et entière du statut de mère solo. Une réflexion nouvelle doit être menée sur les dispositifs publics afin de répondre efficacement aux besoins des familles monoparentales.
Des solutions existent, il faut avoir l’ambition de pouvoir les mettre en place. Inspirons nous de ce qui fonctionne dans d’autres villes ou chez nos voisins, en proposant notamment:
Des logements adaptés : des colocations solidaires ou des résidences sociales dédiées) ;
Un revenu universel pour les familles monoparentales sans condition de recherche d’emploi ;
Repenser le système du versement de la pension alimentaire et de sa fiscalisation ;
Dès crèches gratuites avec des horaires adaptées (ouverture en soirée) ;
Un soutien psychologique généralisé pour lutter contre l’isolement social et mieux accompagner ce nouveau statut qui peut avoir un énorme impact sur la santé mentale ;
Accompagner plus fortement les structures qui accompagnent ces femmes chaque jour.
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Puis, au-delà des mesures dites techniques, il est essentiel de changer notre regard sur les mamans solos.
L’invisibilisation de cette précarité ne peut plus durer.
Bien trop souvent, stigmatisées ou réduites à leur statut familial, les mères solos méritent pourtant d’être reconnues comme des actrices essentielles du tissu social. Leur combat quotidien pour élever leurs enfants dans la dignité est une force que notre société ne peut se permettre d’ignorer. Investir dans le soutien aux familles monoparentales n’est pas seulement une question d’équité ; c’est aussi un enjeu économique et social majeur. En garantissant à ces femmes les moyens de s’épanouir pleinement, nous investissons dans l’avenir de leurs enfants et dans celui du pays tout entier.
Nous sommes et serons à vos côtés.
Contributeur.ices :
Baptiste MENARD, Membre du Bureau National du PS, Adjoint au Maire de Mons-en-Baroeul, Président de Lueurs Républicaines
Sarah HADDI, Membre du CF du PS du Nord, Vice-Présidente de Lueurs Républicaines
