Lutter contre l'extrême-droite


Thème : Lutte contre l'extrême-droite


L’extrême-droite reste notre ennemi

Les initiateurs de la présente contribution ne prétendent évidemment en rien être les seuls à vouloir que notre parti combatte l’extrême – droite. Ils savent bien que c’est le cas de la totalité des membres du Parti Socialiste. Mais, dans un pays saturé d’outrances, de « buzz » et de « fakes-news », il leur semble nécessaire que notre parti apporte des réponses encore plus acérées à cette lèpre.

Dans la vie politique, nous avons des partenaires, parfois des concurrents, nous avons des adversaires, mais l’extrême-droite reste un ennemi, avec lequel aucune complaisance, aucune tolérance, aucune compromission n’est possible.

Pour combattre l’extrême-droite il nous faut d’abord la définir et la connaître. La soi-disant « dédiabolisation » ou « normalisation » du Front National devenu Rassemblement National ne devrait tromper personne : ce parti reste un parti d’extrême-droite, reste un ennemi de la République. En aucun cas, sous aucun prétexte, la gauche ne peut mêler ses voix avec les siennes.

Mais nous savons aussi que ce courant de pensée ne se limite pas à ce parti, ni à celui d’Eric Zemmour. D’une part il reste, dans notre pays, des groupes réellement fascisants, même s’ils sont marginaux. D’autre part surtout, les thèses (on n’ose dire « les valeurs ») de l’extrême-droite débordent à l’évidence de ces partis. Une partie au moins de ce que l’on désigne par « la droite républicaine » est d’ores et déjà infectée par les miasmes de la droite extrême. Il nous faut sans désemparer dénoncer cette porosité entre une partie des « LR » – mais pas seulement eux – et l’extrême-droite.

 

Une bataille culturelle

La possibilité d’une victoire du RN lors de prochaines élections nationales est aujourd’hui avérée. Elle n’est pour autant pas inéluctable. Mais, d’une certaine manière, l’extrême-droite est déjà en passe de gagner le combat culturel. Une partie du paysage médiatique, des chaînes dites « d’information continue » (C News) , des stations de radio naguère « généralistes » (Europe 1) de multiples organes de pesse (Valeurs Actuelles) sont devenus les vecteurs de la pensée extrémiste. Insidieusement d’abord, puis de plus en plus ouvertement, le négationnisme, le révisionnisme, le racisme, les amalgames, le complotisme, infestent ces médias et contaminent aussi le reste du monde médiatique. A force d’être répétés, des propos qui, il y a peu, auraient déclenché des broncas, sont aujourd’hui de fait banalisés. Nous ne devons pas laisser s’émousser notre capacité à nous indigner, à dénoncer, à polémiquer.

La lutte contre l’extrême-droite, c’est d’abord une lutte idéologique.

Il appartient donc au Parti Socialiste de comprendre comment les thèses de l’extrême – droite française historique, de Maurras, sont aujourd’hui réactualisées. De comprendre aussi comment elles interférent avec les progrès du populisme en Europe et dans le Monde. Il lui appartient surtout de dénoncer cet envahissement du débat public par la droite extrême.

 

Riposter !

 Mais comprendre et dénoncer ne suffisent pas, il faut riposter. Nous battre pied à pied. Ne rien « laisser passer ». Ce combat doit être mené dans la plus large unité. Quelles que soient nos divergences, voire même nos oppositions, avec d’autres forces de gauche et démocratiques, la lutte contre l’extrême-droite et le néo-fascisme peut et doit être le creuset de l’unité la plus large. Comme, historiquement, elle l’a été dans les années trente quand le Front Populaire est né d’abord d’une riposte aux tentatives factieuses des ligues. Et si, au sein de la gauche, d’autres manquent parfois de vigilance, ce doit être l’honneur du parti Socialiste d’être en première ligne dans la bataille contre le RN, et d’y entraîner ses partenaires.

Ce combat, il doit être mené sur tous les terrains. Et d’abord auprès des populations qui, aujourd’hui, sont le plus tentées par le vote protestataire. Dans nos quartiers, dans nos « territoires » et d’abord les plus populaires, aussi difficile que ce soit. Aucun territoire de la République, aucune catégorie sociale ne doit être abandonné à l’extrême-droite.

Ce combat, il appartient au parti Socialiste d’en être le meneur, le fédérateur. Sans accepter de leçon de qui que ce soit. Chaque fédération, voire chaque section, doit se doter des moyens de le mener.

Pour faire pièce aux propagandes des médias, pour mener le combat au plus près du terrain, le Parti doit fournir à ses militants les outils, les analyses, les propositions de riposte.

Ainsi, notre 80 ème congrès doit aussi être celui de la mobilisation.

« Ils ne passeront pas ! »


Premiers signataires  :

Baptiste Ménard (59) Bureau National, Direction Collégiale Fédération du Nord, section de Mons en Baroeul

Corinne Oberlé (59) Secrétaire fédérale à la lutte contre l’extrême-droite, section de Lesquin

Philippe Bialski (59) section de Dunkerque Martyne Bloch (59) Conseil National

Helene Bourgeois (59) section de Dunkerque Ludovic Chrétien (59) section de Lezennes Christine Dehoux (59) section de Fourmies

Bernard Derosier(59) ancien député, section d’Hellemmes Alain Dubois  (59) section de Bailleul

Daniela Moronval (59) section de Templeuve-en-Pévèle Jean-louis Merten (59) section d’Armentieres

Jean-Claude Sagot (59) section de Templeuve-en-Pévèle Bernadette Sopo (59) section de la Sentinelle

Didier Tournay (59) section de Lesquin

Robert Vanovermeir (59) section de Villeneuve d’Ascq

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.