Alors qu’il y a dix ans, ils étaient 2,4 millions, ce sont cette année plus de 3 millions d'étudiant.e.s qui font leur rentrée dans l’enseignement supérieur cette semaine. Pour autant, cette massification est loin de s’être accompagnée d’un accroissement suffisant des moyens en faveur de l’enseignement supérieur et en particulier de la vie étudiante.
Ainsi, chaque année les organisations étudiantes alertent les pouvoirs publics et l’opinion sur la situation étudiante. Cette année encore, le coût de la rentrée étudiante augmente, de près de 500 euros selon l’UNEF, pour atteindre 3 157 euros. Depuis 2017, c’est une augmentation de près de 30 % qu’ont subi les étudiants. Résultat : 19% des étudiants n’ont pas les moyens de manger à leur faim, selon la FAGE.
Si la période Covid avait ému sur les trop nombreuses files d’étudiants devant les banques alimentaires, cette image semble avoir été rapidement oubliée et nous regrettons que le repas à 1 euro soit de nouveau réservé aux seul.e.s étudiant.e.s boursier.e.s. Parce que la malnutrition est un enjeu de santé publique, nous souhaitons assurer l’accès de toutes et tous à une restauration complète et équilibrée en instaurant le repas à 1 euro pour toutes et tous les étudiant.e.s, y compris les non boursier.e.s.
À cela s’ajoute une crise du logement étudiant sans précédent. Alors qu’Emmanuel Macron promettait, en 2017, la construction de 60 000 nouveaux logements étudiants, en sept ans, c’est à peine la moitié qui est sortie de terre permettant seulement à 6% des étudiants d’être logés. Face à ce renoncement, les étudiant.e.s, forcés de trouver des solutions onéreuses et peu protectrices dans le parc privé, sont les victimes collatérales des tensions croissantes sur le marché du logement auxquelles s’ajoute la hausse des charges comme l’électricité. Nous exigeons du Président de la République la tenue de sa promesse de 60 000 logements pour les étudiant.e.s.
De plus, alors que la réforme des bourses entreprise était d’ores et déjà largement insuffisante, il est à craindre que le contexte politique et budgétaire implique un abandon pur et simple de sa mise en place. Nous estimons qu’une réforme structurelle des bourses étudiantes est nécessaire, notamment avec la mise en place d’une aide inconditionnelle.
Mais aussi, Isolement, anxiété, troubles du sommeil et alimentaires … au-delà des difficultés matérielles, nos étudiant.e.s connaissent de réelles problématiques de santé mentale. Ainsi, nous, socialistes, plaçons la question étudiante au cœur de nos préoccupations pour cette rentrée mais aussi comme une priorité de notre mandat.