– Mercredi 15 septembre 2021
Maxime Sauvage, secrétaire national du Parti socialiste à la Jeunesse et aux Sports
Lundi dernier, le président de la République a organisé à l’Élysée une réception en l’honneur des 189 médaillés olympiques et paralympiques des Jeux de Tokyo 2020. En cela, il s’est inscrit dans une longue tradition qui veut que la République célèbre les sportives et sportifs qui font la fierté de notre pays par leurs résultats.
Là où le président de la République s’est distingué, c’est qu’il a utilisé cette réception pour regretter le nombre de médailles obtenues et tancer le mouvement sportif français.
C’est désormais une habitude depuis le début du quinquennat, sous prétexte de tenir un discours de « vérité », Emmanuel Macron fait la leçon, comparant ce qui n’est pas comparable, utilisant un vocabulaire managérial et faisant surtout fi de son bilan.
Le président de la République a ainsi demandé au mouvement sportif de faire « beaucoup plus » à trois ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le propos est particulièrement osé quand on regarde ce qui a été fait depuis 2017 :
Il n’y a plus de ministères des Sports de plein exercice depuis l’été 2020 ;
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Les associations sportives ont été fortement entravées dans leurs actions par la baisse drastique des emplois aidés ;
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La grande loi Sport du quinquennat, qui devait notamment renforcer les moyens de la haute-performance – thématique au cœur de l’intervention du président ce lundi –, ne verra jamais le jour ;
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L’absence d’ambition pour l’éducation physique et sportive à l’école, que ne masqueront jamais les tentatives de récupération de Jean-Michel Blanquer ;
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Le manque récurrent de moyens pour les filières Staps à l’université (au point que la rentrée universitaire a été retardée à Rennes et Saint-Brieuc en raison du manque d’effectifs) ;
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L’échec attendu du Pass’sport du fait de la complexité du dispositif.
Comme nous le formulions avec Olivier Faure dans un communiqué de presse le 9 août dernier, il n’y a « plus de temps à perdre » pour que nous réussissions les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris.
Pour cela, plutôt que des leçons à recevoir, le mouvement sportif français a besoin d’un cap et de moyens.