- Dimanche 22 juin
Le Parti socialiste condamne les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens. Celles-ci ont été décidées unilatéralement et au mépris du droit international. Elles ne règlent pas durablement la question du nucléaire iranien, les bombes n’ayant pas anéanti la connaissance scientifique du programme. La décision d’intervenir de Donald Trump fait peser une lourde menace sur la sécurité au Moyen-Orient et plus largement sur la stabilité du monde.
Le régime des Mollahs trouve dans cet épisode une occasion inespérée de détourner l’attention du monde de la répression sanglante du mouvement « femme, vie, liberté » et de ses actions qui ont été depuis des décennies des facteurs de déstabilisation géopolitique au Proche et au Moyen-Orient.
L’escalade militaire intervient dix jours après qu’Israël a lancé une offensive militaire de grande ampleur contre l’Iran - là encore sans respect du Droit international - et à la veille de discussions sur le programme nucléaire iranien impliquant les États-Unis. Contesté dans son propre pays, Benjamin Netanyahu s’acharne à faire « la paix par la force » dans la région, quel qu'en soit le coût géopolitique et humain, comme nous pouvons le voir à Gaza.
Le triomphe de la loi du plus fort qui est en train de s’imposer dans les Relations internationales fait peser le danger d’une extension dramatique du nombre de conflits armés avec son lot de victimes civiles. Inquiets devant un monde qui se dirige vers le chaos, nous devons affirmer à nouveau nos valeurs et nos principes.
Depuis plus de 20 ans, les négociations sur le nucléaire iranien traduisent les objectifs du traité de non-prolifération mondiale. Alors que les parties prenantes (États membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) obtenaient de l’Iran un accord en 2015, contrôlé par l’AIEA, le président Trump avait préféré, dès sa première élection, en retirer les États-Unis. Ce qui a entraîné la reprise de l’enrichissement de l’uranium, sans pour autant, selon les experts, que les Iraniens ne parviennent à produire leur propre bombe nucléaire.
Dans ce contexte, les Européens ont raison d’appeler toutes les parties prenantes de l’accord à revenir autour de la table. Mais ils doivent tirer les leçons de l’échec de leur stratégie de stabilité. Face à Trump et Netanyahu, comme avec Poutine ou Erdogan, la responsabilité de la France et de l’Europe est immense. Derniers remparts de la démocratie et du multilatéralisme, ils doivent cesser de louvoyer et se donner les moyens de faire respecter le droit international contre la loi du plus fort et de faire confiance à l’action diplomatique pour aboutir à des solutions négociées et durables sur le plan international.