Naissance du Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël

Thème : International


 

Le Parti socialiste a défendu le sionisme avant même de prendre le nom qu’il porte aujourd’hui. Pourtant, il est devenu difficile d’assumer cette position en son sein. C’est pour offrir un espace aux ami·e·s d’Israël, mais aussi pour réconcilier socialisme et sionisme, que nous annonçons, par cette contribution thématique, la création du « Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël ».

Avant 1948, être sioniste signifiait soutenir la création d’un État juif en terre d’Israël ; aujourd’hui, cela signifie défendre son existence, sa démocratie, sa sécurité et sa prospérité. Comment ne pas être sioniste lorsque nous défendons l’autodétermination de tous les peuples ? Comment ne pas être sioniste quand Israël est le seul pays du Moyen-Orient où l’égalité des citoyens, quelle que soit leur religion ou leur origine, est garantie par la loi, qu’ils soient juifs ou non, femmes ou hommes ?

Ayant toujours soutenu les causes des peuples opprimés, nous avons découvert avec effroi une solitude certaine lorsque, le 7 octobre 2023, Israël a été attaqué sur son sol par le groupe terroriste Hamas. C’est précisément après cette tragédie que nous avons ressenti le besoin de constituer ce groupe au sein de notre parti, à l’instar de nos camarades travaillistes qui, depuis longtemps déjà, possèdent en leur sein le « Labour Friends of Israel ». Leur action a joué un rôle déterminant dans la régénération du Parti travailliste après les abîmes de l’ère Corbyn, contribuant ainsi à la victoire électorale de 2024.

Si le Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël n’existe pas encore, c’est parce que soutenir Israël nous semblait une évidence pour tout socialiste, au même titre que le féminisme et l’internationalisme. Le soutien à Israël ne devrait pas être un sujet partisan. Pourtant, depuis le 7 octobre, nous avons découvert avec tristesse que ce consensus n’existe plus. Face à l’isolement croissant au sein de notre parti, les interrogations que nous adressent de nombreux sympathisants résonnent avec une acuité particulière : « Comment pouvez-vous encore être socialistes ? » C’est la question que nous pose une grande partie des Français de la communauté juive. Ce n’est pas un problème de communication, mais un problème de fond : de nombreux sympathisants de gauche, qui soutiennent Israël, ont quitté le Parti socialiste, tout comme une grande partie des Français de la communauté juive, historiquement ancrée à gauche.

Nous, socialistes et ami·e·s d’Israël, sonnons l’alarme : un Parti socialiste qui ne soutient pas clairement Israël se trahit et perd toute chance de remporter une élection. Il est normal de ressentir de l’émotion face au drame des Gazaouis, la guerre étant toujours à éviter, mais appeler constamment à un cessez-le-feu sans exiger la capitulation d’une organisation terroriste qui a pour objectif de détruire Israël montre une préférence pour l'apaisement des dictateurs du monde entier. C’est la même erreur que furent les Accords de Munich. Ne participer à aucun rassemblement pour les otages israéliens à Gaza, parmi lesquels des Français, fut une grave erreur. Dénoncer les dérives de CNews peut être utile, mais ne pas dénoncer Al Jazeera est une faute politique.

Le 7 octobre 2023, soutenir Israël était quasiment sur toutes les lèvres. Mais soutenir Israël, c’est aussi défendre son droit à se protéger lorsqu’il est attaqué sur sept fronts. Lorsque le Hamas a lancé une attaque d’une violence inouïe, tuant 1 163 personnes et prenant 251 otages (dont des Français), et lorsque cette organisation a déclaré vouloir re-commettre des attaques similaires à celles du 7 octobre, nous avons été choqués de constater que, parmi les dirigeants du Parti socialiste, le soutien à Israël a commencé le 7 octobre… mais s’est déjà évanoui dès le 8. Le droit d’Israël à la sécurité et à la défense ne peut pas être qu’une notion purement théorique. Comme si notre parti confondait, d’un côté, une critique saine d’un gouvernement de droite en Israël, et de l’autre, des paroles qui relèvent d’un abandon inacceptable d’un allié de la France. Quand la France a été attaquée en 1940, Churchill n’a pas demandé qui gouvernait la France. La condition primordiale de la survie du monde démocratique est l’alliance entre les démocraties. C’est évident pour chaque Français et chaque Israélien qui connaît son histoire. Sans l’alliance entre les pays démocratiques, les nazis auraient accompli leur élimination des Juifs d’Europe. Sans l’alliance entre les pays démocratiques, la France n’aurait pas retrouvé sa souveraineté.

Nous nous tenons aux côtés de nos camarades de gauche israéliens qui veulent offrir une alternative salutaire pour l’avenir d’Israël. Mais cette opposition démocratique à Benjamin Netanyahu ne remet pas en cause notre soutien à Israël dans sa guerre contre le Hamas. Une organisation terroriste ne doit pas pouvoir compter sur la pression de la communauté internationale pour survivre à une guerre qu’elle a commencée.

Nous, les Amis d’Israël, connaissons les mesures absolument uniques qu’Israël met en place pour limiter les pertes civiles et alléger la souffrance des populations. Israël utilise des bombes ultra-précises capables de frapper un seul étage, émet des avertissements avant certaines attaques et permet aux civils d’évacuer les zones de combat. Ces trois exemples, parmi tant d’autres, vont bien au-delà des exigences du droit international. Israël a des règles d’engagement structurées, et les risques de pertes civiles doivent toujours être proportionnels aux objectifs militaires, comme requis par les Conventions de Genève. Malgré des précautions qu’aucune autre armée au monde ne prend, une guerre reste une horreur pour la population civile, surtout contre une organisation terroriste comme le Hamas qui utilise les civils comme un bouclier. Malgré toutes les précautions d’Israël, depuis le 8 octobre, la direction du Parti socialiste n’a cessé de critiquer Israël, comme si l’acte même de se défendre leur était intolérable.

C’est parce que nous sommes socialistes, universalistes et donc sionistes, que nous soutenons toutes les causes de peuples luttant pour leur liberté : Ukrainiens, Géorgiens, Tchétchènes, Iraniens, Afghans, Tibétains, Ouïghours, Hongkongais, Taïwanais, Turcs, les Mongols de Mongolie intérieure, les Soudanais, les Kurdes, les Yézidis et tant d’autres.

C’est aussi parce que nous sommes socialistes et sionistes que nous avons toujours soutenu l’idée de voir un jour naître un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël. Mais certainement pas un "Hamastan", ni un pays qui ne serait qu’une étape dans une guerre continue contre Israël. Un État ne peut être accordé en récompense du terrorisme.

Nous rappelons que Theodor Herzl a proposé la création de l’État d’Israël après avoir constaté l’ampleur de l’antisémitisme lors de l’affaire Dreyfus. Cet héritage, tout comme celui du régime de Vichy, oblige la France à une vigilance accrue envers le pays qui abrite la majorité des survivants de la Shoah. Les Français, dans leur majorité, soutiennent Israël et ne pourront pas soutenir le Parti socialiste tant que celui-ci n’adoptera pas une position juste et cohérente à son égard. Aujourd’hui, alors que l’antisémitisme ne cesse de progresser, le Parti socialiste doit rompre avec sa posture de critique systématique d’Israël, qui s’aligne en réalité sur celle de La France insoumise.

Nous appelons à voter au congrès uniquement pour les candidats qui affirment clairement l’impossibilité de toute alliance avec La France insoumise. Aujourd’hui, nous appelons à un cordon sanitaire clair contre l’extrême droite et l’extrême gauche.

Nous appelons à voter pour des ami·e·s d’Israël


Contributeurs :

  • SCHWARTZ, Omri – Fédération des Hauts-de-Seine (92)
  • AMALRIC, Judith – Fédération de la Haute-Garonne (31)
  • BERNARD, Hugues – Fédération de la Haute-Garonne (31)
  • BRAMI, Danielle – Fédération de Paris (75)
  • BRUN, Madeleine – Fédération du Vaucluse (84)
  • CADOREL, Nicolas – Fédération des Hauts-de-Seine (92)
  • CHICHE, Mahor – Fédération de Paris (75) – Conseiller de Paris, CN Suppléant
  • DELIMI, Halima – Fédération des Français à l'Étranger – Secrétaire de section Suisse, membre du BNA
  • DUBARRY BARBE, Jean-Marc – Fédération de la Haute-Garonne (31) – Secrétaire de section de Balma
  • HOFFMAN-RISPAL, Gérard – Fédération de Paris (75)
  • HUMBERT-DORFMÜLLER, Elisabeth – Fédération des Hauts-de-Seine (92)
  • KANUTY, Pierre – Fédération de Paris (75)
  • LEVY, Jocelyne – Fédération de Paris (75)
  • LIMOUSIN, Laurent – Fédération des Français à l'Étranger
  • PINEDA, Delphine – Fédération de Paris (75) – CN titulaire
  • POUPON, Sébastien – Fédération de la Nièvre (58) – Secrétaire Fédéral à l'Europe et à l'international
  • REYNAUD, Michel – Fédération des Hauts-de-Seine (92) – Trésorier de section et délégué à la sécurité et à la tranquillité de Bagneux
  • RICHARDOT, Pernelle – Fédération du Bas-Rhin (67) – Élue municipale et communautaire
  • SZEFTEL, Daniel – Fédération de Paris (75)
  • TUDER, Bruno – Fédération des Hauts-de-Seine (92) – Maire adjoint
  • VOLLANT, Gilles – Fédération de l’Essonne (91)
  • WEIL, Ariel – Fédération de Paris (75) – Maire de Paris Centre
  • ZILBERG, Bernard – Fédération du Val-de-Marne (94)

 

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.