– Mercredi 8 janvier 2025
Devant les ambassadeurs réunis lundi 6 janvier 2025 à l’occasion de leur conférence annuelle, le président de la République a appelé les Ukrainiens à « mener des discussions réalistes sur les questions territoriales ».
Cette déclaration, parfaitement malvenue puisque lourde de sous-entendus, contraint les députés socialistes et apparentés à exprimer leur profonde préoccupation.
Nul ne saurait accepter l’annexion d’une partie du territoire national ukrainien par la Russie. Nul ne saurait accepter qu’une nation en envahisse une autre. Il en va du respect du droit international, qui est notre seule boussole. À cet égard, seule l’Ukraine est à même de décider d’ouvrir d’éventuelles négociations, dans les termes qu’elle aura elle-même déterminés.
Nous rappelons, comme nous l’avons déjà fait à l’occasion du 1000ème jour de la guerre d’agression russe en Ukraine, notre indéfectible soutien à la résistance ukrainienne, afin de permettre au pays de recouvrer sa pleine souveraineté dans ses frontières internationalement reconnues en 1991. C’est-à-dire avec la Crimée et le Donbass.
Par ailleurs, à l’heure où la France doit renouveler ses partenariats avec les pays du continent africain, nous déplorons les déclarations du président de la République à l’endroit de certains pays du Sahel.
Dénonçant notamment leur « ingratitude », et affirmant que « par politesse », la France leur a laissé la primauté de l’annonce de la réorganisation de la présence française, les déclarations d’Emmanuel Macron ont engendré de vives réactions dans les pays concernés, notamment au Sénégal et au Tchad, et contribuent à entraver le dialogue que nous devons perpétuer avec ces États.
Emmanuel Macron aurait dû préférer le dessin de la redéfinition de notre coopération : développement de la coopération décentralisée en matière d’aide publique au développement, définition de nos intérêts stratégiques communs, ou encore mise en avant de l’impératif d’une approche multilatérale en matière militaire.
À l’heure où le désordre du monde nous appelle collectivement à la mesure et à l’apaisement, nous appelons une nouvelle fois le président de la République à se garder de propos qui ne font que dégrader nos relations internationales.