– Vendredi 24 mars 2023
Nathalie Sarrabezolles, secrétaire nationale à l'Environnement et aux Biens communs
Il faut saluer le travail scientifique exceptionnel que constitue le nouveau rapport du GIEC. Ses rédacteurs et rédactrices nous y exposent, à nouveau, le tableau complet de notre présent et les risques pour notre futur, nous proposant dans le même temps les pistes d’actions concrètes. Ce sixième rapport constitue, comme l’a très justement qualifié Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, un véritable guide de survie pour l’humanité. Il est en cela primordial, car si les efforts n’ont pas été suffisant, il n’est pas trop tard pour agir. Agir vite et en profondeur.
Les activités humaines étant sans équivoque responsables de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons, les solutions préconisées par le GIEC doivent trouver sans attendre leur traduction effective, tout particulièrement sur les sujets suivants : protéger et restaurer les écosystèmes vitaux, cesser tout investissement dans les énergies fossiles et arrêter leur exploitation, promouvoir et soutenir la sobriété énergétique, développer les énergies renouvelables, solaire et éolienne, atteindre rapidement une production alimentaire vertueuse, dans les principes de l’agroécologie.
Nous le savons, tout repose dans l’action politique à tout niveau : celle des pouvoirs publics, locaux et nationaux, celle du monde économique, associatif, celle des citoyennes et citoyens. Si chacun et chacune doit faire partie de la solution, c’est bien toutefois des gouvernants que les décisions cadre, l’exemple et l’impulsion doivent venir.
C’est pourquoi nous demandons au Gouvernement d’avoir le courage politique de revoir la hiérarchie de ses valeurs et de ses priorités et de ne plus bloquer, mais de mettre en œuvre sans plus attendre les actions indispensables, car il serait insensé et criminel de ne pas le faire.
C’est pourquoi nous lui demandons également d’avoir le courage de le faire dans un souci permanent des justes transitions et dans l’attention aux plus vulnérables d’entre nous, qui sont d’ores et déjà les premières victimes du dérèglement climatique et des drames environnementaux. La question sociale et la question environnementale ne peuvent qu’être indissociables.