La situation en Nouvelle-Calédonie est d’une immense gravité. Après une nouvelle nuit de violences, deux personnes sont mortes. Nos pensées vont aux familles endeuillées, aux fonctionnaires mobilisés et blessés et à l’ensemble des habitants de la Nouvelle-Calédonie qui vivent dans l’angoisse et le chaos.
Nous lançons ce matin un appel au calme et à la reprise du dialogue, un appel à la responsabilité du Président de la République, du Premier ministre et de son Gouvernement dont la méthode a une nouvelle fois échoué.
Ce qui fait la force depuis 35 ans du processus de décolonisation partagé en Nouvelle-Calédonie c’est la recherche du consensus autour d’un acteur impartial du compromis : le Premier ministre.
Or, en désaisissant le Premier ministre de son rôle historique et en imposant cette réforme constitutionnelle contre l’avis d’une partie des Néo-calédoniens, le Président de la République et son Gouvernement ont rompu la confiance et contribué à créer un climat d’extrême tension en Nouvelle-Calédonie.
Pour le retour au calme et au dialogue, nous appelons à la suspension du projet de loi constitutionnelle et à la non-convocation du Congrès. L’initiative du Président de la République pour reprendre le dialogue ne peut fixer un ultimatum aux échanges en vue d’un accord à fin juin au risque de les rendre impossibles. Le Premier ministre doit enfin assumer son rôle en se saisissant véritablement de ce dossier.
Nous ne contestons pas que les règles actuelles du corps électoral pour les élections provinciales doivent être ajustées, car elles comportent leur lot d’injustices. Mais ce n’est pas un sujet technique ou seulement électoral, c’est un sujet relatif à l’identité car il touche à la citoyenneté calédonienne qui découle du droit de vote aux élections provinciales.
Le chemin vers le rétablissement du calme ne pourra se faire qu’autour d’un accord global et d’une méthode : celle du respect mutuel, du dialogue et du consensus. C’est la paix civile en Nouvelle-Calédonie qui est en jeu.