Vincent Duchaussoy, secrétaire national du Parti socialiste au Travail et au Dialogue social
Olivier Jacquin, secrétaire national du Parti socialiste à la Mobilité et aux Transports
Jean-François Debat, secrétaire national du Parti socialiste à l'Environnement et à la Transition énergétique
Le Parti socialiste a pris acte de l’annonce du président de la République, le 26 mai dernier, de soutenir l’industrie automobile à hauteur de 8 milliards d’euros. C’est un plan ambitieux et nécessaire face au double enjeu de la sauvegarde de l’emploi et de nos savoir-faire industriels, après de premières annonces de constructeurs qui laissaient craindre le pire la semaine dernière.
Bien que de nombreuses annonces restent à préciser, les aides à l’achat de véhicules hybrides et électriques, les projets de relocalisation de certaines productions ainsi que les efforts de recherche et investissement sur les filières du futur (batteries électriques, piles à hydrogène…) vont incontestablement dans la bonne direction.
Le Parti socialiste regrette cependant le manque de dimension contraignante à l’octroi de ces milliards d’euros d’aide publique sur les dimensions sociales et écologiques. L’annonce par Renault, ce 29 mai, de la suppression de 4 600 emplois et de la fermeture a minima du site de Choisy-le-Roi, ne manque pas d’interroger sur le décalage entre les déclarations d’intention et la réalité des faits. Or, s’il passe indubitablement par sa nécessaire reconversion, le sauvetage de notre industrie automobile ne saurait se réaliser au détriment de la préservation de l’emploi.
Nous doutons par ailleurs de la capacité du gouvernement à respecter son engagement de mettre fin à la vente de véhicules thermiques en 2040, alors que ceux-ci - et a fortiori les lourds SUV - ne sont pas discriminés.
Afin de réduire l’impact environnemental de la voiture et d’entamer la transition de la filière automobile sans la mettre en danger, le Parti socialiste propose en complément :
- Le doublement du malus CO2 et l’intégration du poids des véhicules dans le calcul des malus afin de discriminer tout particulièrement les SUV ;
- D’instaurer une contribution exceptionnelle sur les véhicules de fonction dont le nombre explose comme complément de rémunération qui représentent 50% des ventes de véhicules neufs sont des flottes d'entreprises ;
- La réduction du taux de TVA pour les achats de voiture en copartage ;
- La création d’un leasing automobile sous condition de ressource pour les ménages modestes, via les organismes de financement des constructeurs subventionnés par l'État ;
- La mise en place d’un dispositif de soutien aux collectivités afin qu’elles favorisent un usage partagé des véhicules (autopartage, lignes de covoiturage, voies réservées…).
Ces propositions feront partie du plan global de déconfinement économique et social que le Parti socialiste présentera très prochainement.