Plus un collectif plus dynamique et féminisé, renouvelons nos pratiques !


Thème : Jeunes socialistes


Télécharger la contribution

Contributions thématiques des Jeunes socialistes
pour le 80e Congrès du Parti socialiste

CONTRIBUTION 6

« Nous autres, jeunes socialistes, nous savons maintenant que nous sommes mortels ». Tel pourrait être le scénario résumé des années 2017 à 2019 au sein de notre mouvement de jeunesse, pour paraphraser Paul Valéry. Et pourtant, notre mouvement, mis sous tutelle en 2019, a progressivement réussi sa restructuration. Une renaissance consacrée par le conseil national de mai 2022, et l’élection d’une nouvelle présidente à la tête du mouvement.

Il n’en demeure pas moins que cette reconstruction est encore incomplète. Malgré la grande réussite du campus des Jeunes Socialistes à Blois, unanimement saluée, la tâche est encore immense pour reconstituer un collectif de jeunesse qui accompagne au mieux les jeunes militants. Cette mission est critique tant notre organisation constitue souvent un sas d’entrée pour les jeunes militants. Non pas que les jeunes militants ne fassent pas partie intégrante du parti : c’était là l’objectif central de notre réforme statutaire qui a acté que l’ensemble des adhérents du Parti Socialistes de moins de 30 ans sont Jeunes Socialistes. Pour autant, la difficulté pour des jeunes militants de trouver leurs marques dans des territoires parfois moins dotés en moyens et en militants rend le travail d’intégration des JS d’autant plus important.


I. CONSTATS

Une intégration des nouveaux militants à repenser

Grâce à un travail important de l’équipe nationale et des fédérations JS locales, les Jeunes Socialistes se sont à nouveau dotés d’outils afin d’améliorer l’intégration des jeunes militants. Y participent aujourd’hui :

  • le dynamisme local des fédérations JS qui concourent par des outils locaux (cafés d’accueil, livret du jeune militant, formations dédiées) à la bonne intégration des nouveaux militants ;
  • la création d’un « parcours militant » sur le site internet des jeunes socialistes comptant de ressources textuelles et filmiques afin de doter les JS d’un bagage historique et idéologique sur le Parti Socialiste ;

  • l’organisation d’un campus Jeunes Socialistes à Blois destiné à réunir l’ensemble des Jeunes Socialistes et de proposer des formations et des espaces de controverse. Des temps de convivialité assurent également que les militants consolident leur attachement à notre organisation.


Un accompagnement des jeunes militants qui reste à parfaire

Passé le stade de l’accueil, le parcours du jeune militant au sein de notre mouvement doit être l’occasion d’une montée progressive en compétences et d’une responsabilisation accrue. Surtout, la priorité doit être à la valorisation des qualités spécifiques dont disposent nos militants. En termes pratiques d’une part : rédaction, communication, organisation d’évènements. Mais également selon leur domaine d’exercice d’autre part : théorie politique, enseignement, direction d’entreprises, connaissances techniques de domaines comme le logement, l’énergie, l’économie, etc. Et enfin leurs engagements d’autre part, comme le syndicalisme.

Or, l’impression de certains jeunes militants peut être celle d’une impossibilité d’exprimer leurs talents ou de l’absence d’espaces d’expression.

S’agissant des militants nommés en tant que secrétaires fédéraux ou coordonnateurs géographiques, un accompagnement est également nécessaire. Si certains « cadres jeunes socialistes» au sein de nos fédérations démontrent une autonomie appréciable, les plus jeunes ont besoin d’un accompagnement sur mesure de la part des membres du bureau pour connaître leurs forces et faiblesses. D’autre part, ces cadres JS ne sont pas toujours totalement intégrés au fonctionnement quotidien des fédérations PS. Il arrive que certains SFJS ne connaissent pas leur homologue SFPS au sein d’une même fédération.


Des relations inter-fédérations qui pourraient changer de dimension

Alors que l’ancien MJS a pu souffrir un temps d’une guerre larvée entre fédérations, la situation actuelle semble plus apaisée.

L’équipe nationale entretient aujourd’hui des liens constants avec l’ensemble des animateurs fédéraux. Par ailleurs, le campus des Jeunes Socialistes à Blois a permis de créer des liens entre jeunes militants quelle que soit leur fédération. Les ateliers nationaux thématiques constituent également une opportunité sans pareille afin de réunir des JS de toute la France pour discuter sur des thématiques d’intérêt (lutte contre l’extrême-droite, écologie, économie et social, éducation et jeunesse, etc.). Enfin, un cycle des combats a été lancé par l’équipe nationale, destiné à fournir des outils à chaque fédération afin d’organiser des actions internes (formations, débats) et externes (tracts, outils de communication).


Un déficit de féminisation du mouvement de jeunesse

L’antienne est connue. Le Parti Socialiste demeure très masculin et notre organisation de jeunesse n’échappe pas à cette problématique. Les jeunes femmes ne sont pas absentes de notre mouvement de jeunesse mais elles demeurent souvent minoritaires aussi bien dans nos collectifs militants qu’au sein de nos bureaux ou équipes de cadres. Surtout, les jeunes femmes sont en proportion beaucoup plus nombreuses à quitter ou se mettre en retrait de notre organisation de jeunesse faute d’y trouver un espace où elles puissent s’accomplir. Cela s’explique notamment par un déficit de confiance plus élevé mais aussi par un environnement où les initiatives prises n’ont pas permis d'éradiquer pour de bon la « séduction lourde ».


II. PROPOSITIONS

1. Assurer une intégration pleine et entière des nouveaux militants

Plusieurs actions pourraient y concourir, qui peuvent être aussi bien mises en place au sein des JS qu’au sein du PS :

  • Poursuivre le projet de « parcours militant » des JS en dotant les JS d’un drive national ouvert à l’ensemble des militants (qui pourrait être disponible le cas échéant sur le site internet) destiné à rassembler l’ensemble des ressources utiles (qu’elles soient idéologiques ou organisationnelles). Dans cet esprit, un groupe de travail inter-fédération pourrait être lancé afin de définir des outils d’intégration communs.

  • Organiser des évènements réunissant l’ensemble des jeunes socialistes sous forme de conventions nationales thématiques en lien avec l’agenda du cycle des combats.

  • S’assurer que chaque militant Jeune Socialiste connaisse sa section PS, y soit accueilli par les secrétaires de section et qu’il puisse s’y épanouir. Le militant doit également être informé de l’ensemble des commissions fédérales thématiques existantes afin qu’il puisse y participer.


2. Faire des Jeunes Socialistes un vecteur de montée en compétences pour les jeunes militants du parti

À cette fin, pourraient être envisagées :

  • Des temps intermédiaires d’accueil à destination des nouveaux jeunes militants à l’échelle nationale (zoom d’accueil par la présidente et l’équipe nationale de l’ensemble des jeunes arrivés entre le 1er septembre et le 31 décembre) et à l’échelle fédérale en mutualisant ces temps avec les fédérations d’une même région.

  • La création d’une plateforme commune où l’ensemble des jeunes socialistes pourraient déposer leurs visuels.

  • Un entretien destiné aux militants nommés en tant que secrétaires fédéraux ou coordonnateurs géographiques, qui leur serait offert deux fois par an avec un membre du bureau afin de faire le bilan sur le travail et leur proposer des pistes d’amélioration dans la conduite de leurs missions. Ils doivent également être systématiquement être mis en lien avec leurs homologues (secrétaires de section pour les coordinateurs géographiques et secrétaires fédéraux thématiques pour les secrétaires fédéraux JS)


3. Permettre des relations plus riches entre fédérations JS pour partager outils et bonnes pratiques

Dans cette optique, les actions suivantes pourraient être étudiées :

  • Un drive national ouvert à l’ensemble des bureaux fédéraux JS afin de centraliser l’ensemble des ressources produites localement et les mutualiser (visuels, tracts, documents de réflexion,...).

  • Des temps « brise glace » entre fédérations à l’occasion des universités d’été (campus Jeunes Socialistes) afin d’éviter la tentation de côtoyer exclusivement ses camarades de fédération.

  • Doter les fédérations d’un kit « clé en mains » afin de décliner le cycle des combats à l’échelle locale. Au-delà des ressources textuelles, des fiches d’organisation doivent être constituées donnant le mode d’emploi pour organiser une conférence ou une formation et un fichier d’intervenants.

  • Renouer avec l’échelle régionale pour organiser la mise en commun du débat d’idées. A titre d’exemple, l’ensemble des fédérations franciliennes ont décidé de mettre en place des boucles thématiques régionales et les secrétaires thématiques nommés sont issus de l’ensemble des fédérations d’Ile-de-France. Cela permet par ailleurs de rapprocher les militants et les bureaux fédéraux JS issus de la même région.


4. Se doter d’outils spécifiques pour fidéliser les jeunes militantes et leur permettre d’évoluer dans un espace sain

Plusieurs mesures pourraient être envisagées :

  • Engager un travail de formation intense à l’image de ce qui a pu être fait lors du campus jeunes de Blois. Ces temps de formations doivent être rendus obligatoires pour les militants et doivent à la fois aborder la question des violences sexuelles ou sexistes mais aussi la « séduction lourde ».

  • Imposer la création dans chaque fédération de jeunes socialistes d’une cellule de signalement en cas de harcèlement sexiste ou sexuel et informer les militants quant à l’existence d’une cellule similaire au sein de la fédération PS.

  • Enfin, tisser des liens avec les organisations féministes (Osons le féminisme, Nous Toutes) afin de capitaliser sur les ressources de formation de ces organisations.


Premiers signataires :

Joachim Taïeb (75, AF JS, BN JS)
Emma Rafowicz (Présidente des Jeunes socialistes)

Signataires :

Cédric Ardouin (37, AF JS, BN JS), Emma Boizot (43, AF JS, BN JS), Alexis Bouchard (35, AF JS, BN JS), Morgan Bougeard (75, BN délégué aux relations avec les partenaires), Yvain Bourgeat-Lami (75, SN aux fédérations des JS), Rémi Boussemart (59, AF JS, BN délégué aux idées et à la prospective, CF PS 59), Flavien Cartier (86, AF JS, BN JS, CN PS, conseiller municipal), Camille Castant (33, AF JS, BN JS), Victor Certain (34, AF JS, BN JS), Benjamin Claudon (54, AF JS, BN JS), Léopold Comtet (71, AF JS, BN JS), Guillaume De Almeida-Chaves (31, BN JS, conseiller régional), Alexia Descours (69, BN JS), Victoria Domenech (75, BN JS), Louis Estelle (04, BN JS, CN PS), Guillaume Girault (21, BN JS), Rémy Goubert (15, AF JS, BN JS), Rayane Guerboub (69, BN JS), Louis L’Haridon (95, AF JS, SN aux campagnes des JS), Basile Imbert (83, AF JS, BN JS), Pauline Le Fur (92, AF JS, BN JS, conseillère municipale), Garance Leroux (44, AF JS, Trésorière nationale des JS), Antonin Mahé (22, AF JS, BN JS, conseiller municipal), Joao Martins Pereira (94, AF JS, BN délégué à l’Europe et à l’international, SF PS 94), Charline Meyer (54, BN JS), Sarah Metennani (59, BN JS), Arthur Moinet (44, BN JS), Paul Rafroidi (95, BN JS), Thibaud Rosique (13, AF JS, BN JS, conseiller municipal), Anzil Tajammal (59, Secrétaire générale des JS), Joachim

Taïeb (75, AF JS, BN JS), Sam Arsac (FFE), Cyprien Asseh (59), Dominique Babe (69), Rudy Dimitri Bamanga (FFE), Jean Bellec (22), Théophile Bernard (FFE, AF JS), Léo Billiotel (75), Yannick Bré (35, SF PS), Hervé Brun (75, CA PS), Esteban Calles-Icard (04, AF JS), Gaëtan Canevet (49, CF JS), Quentin Capelli (32, BF JS), Camille Cauret (22, SF PS), Corto Centène-Bolognini (32, AF JS), Franck Charlier (71, 1er secrétaire fédéral), Luc Charpentier (12, SF PS), Philippe Chavanne (39, SDS), Antoine Chavant (23, AF JS), Maxime Clam (FFE, SF JS), Vincent Colin (27), Mélaine Compain (FFE), Christiane Constant (69, 1ère secrétaire fédérale, CN PS), Louis Daumal (75, BF JS), Arsène Dehec (59), Yannick Dejoie (75), Nicolas Délerin (35), Alain Delmestre (75, SNA), Michele Edery (69, CNE-CNE, SF PS, maire-adjointe, conseillère métropolitaine de Lyon), Ilyes El Othmani (75, SF JS), Thomas Escaig (92), Yacine Feradj (69, CF), Rémy Fleury (34), Rubens Froment (69, AF JS), Cyril Galle (59), Florent Gautier (75, SF JS), Michel Gelly-Perbellini (75, 1er secrétaire fédéral adjoint), Céline Hervieu (75, conseillère municipale), Albert Godsens (59, SF JS), Gilles Gony (75), Liliane Govart (59, CF PS), Franck Guillory (75, BF), Elias H'limi (94), Lucas Hamidi (59), Maxime Hernandez (59), Arthur Job (59, SG JS), Jacques Kermen (22, SDS), Nadia Kharfallah (31, AF JS, BF PS, SF PS, CF PS), Marie Laloma (44), Alexandre Lacambre Zamora (31, SG JS), Chloé Laurent (75), Monique Le Clezio (22, BF PS), Philippe Le Goux (22, SF), Maël Le Pillouër (22), Aymerik Lemaire (62, CN PS, SF PS, AF JS), Ézékiel Lucas (59, SF JS), Mireille Massin (75), Renėe Mazéo (22, SF PS, conseillère municipale), Nora Mebarek (13, députée européenne, BN PS), Tristan Mitâtre (27, AF JS), Salomé Nicolas (92), Quentin Pak (69), Nathan Pedro-Nonni (94), Anna Pic (50, députée), Ahmet Polat (69, SF JS), Joelle Portier (60, SDS ,CF, BF), Sacha Prevost (69), Manon Projean (59), Sarah Proust (75, SN PS), Loïck Rauscher-Lauranceau (75), Timothée Remy (51), Monique Robert (35), Maxime Rodrigues (87), Guillaume Seris (76, AF JS), Véronique Stéphan (75), Fabienne Stochement (75), Yannick Trigance (93, SN PS), Clément Trihan (35, SF JS, conseiller municipal), Paul Valentin (95), Alexandre Valin (59), Dylan Vitrant (59), Karim Ziady (75, CN PS).


Télécharger la contribution

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.