Porter le regard plus loin


Thème : Fonctions du Parti socialiste


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Mener la bataille culturelle

Il est légitime que le Parti Socialiste s’interroge sur les raisons des catastrophes électorales récentes, particulièrement lors de la dernière élection présidentielle et des législatives. S'interroger oui, mais pas uniquement sur le dernier président socialiste ni sur les derniers mandats du 1er secrétaire. Les causes profondes de nos échecs sont avant tout culturelles et idéologiques. Alors que les valeurs de la droite et surtout de la droite extrême tiennent le haut du pavé, et que les discours d’outrance et de radicalité affichée occupent l’espace médiatique, force est de constater que ceux du socialisme démocratiques sont peu visibles, et peu audibles, parce que peu exprimés et même peu élaborés.C’est dire l'urgence de nous remettre au travail sur le plan des idées, pour la redéfinition du projet du socialisme démocratique et républicain.

De même, il est légitime, et indispensable, que le parti prépare les prochaines échéances, en définissant sa stratégie, sa tactique et son programme. Mais ni ce congrès, ni les prochaines échéances électorales ne seront la « fin de l’histoire ». Il nous faut être capables de voir au-delà. Durant les périodes où le Parti Socialiste exerçait le pouvoir, on a eu souvent le sentiment que le Parti suspendait ses activités. Mais, dans l’opposition, il donne trop souvent le sentiment de ne pas (plus) savoir à quoi il sert.

Lieu de convivialité, outil d’éducation permanente

Or un parti, le Parti Socialiste, ne peut pas être « seulement » une machine à désigner des candidats, à mener des campagnes électorales, à produire un programme et, le cas échéant, à gouverner. Il peut et doit exister et travailler, même en dehors des périodes de campagnes électorales. Il peut et doit être, ou redevenir, un outil d’éducation permanente, et un espace de convivialité et de fraternité. Si le travail programmatique est indispensable, l’urgence du moment n’est peut-être pas de définir le nombre d’heures de latin en classe de 4 ème ou la limitation de vitesse sur les routes sans séparation médiane. La réflexion collective, le débat, doivent aussi (re)définir une perspective, une vision de la société, un horizon. « Réenchanter l’avenir » reste une exigence pour le Parti Socialiste.

En ce sens, il doit être un lieu d’élaboration collective, et d’enrichissement pour les citoyens qui y adhèrent.

Le besoin de réflexion, de recherche, de formation

Aujourd’hui, notre parti ne dispose ni d’organe de presse ni de revue telle qu’a pu être la « Revue Socialiste » naguère. Si l’état de nos forces et de nos moyens ne permettent pas de créer un journal ou une revue « papier », l’électronique et Internet sont des outils qui permettent d’y suppléer. Il doit être possible de créer les médias dans lesquels les acteurs sociaux, les chercheurs, les intellectuels, pourront apporter leurs pierres à la construction de la pensée socialiste. La diversité des sensibilités qui fait la force du Parti Socialiste pourrait s’y exprimer sereinement.

De même, le Parti ne dispose plus d’un secteur de formation pour ses militants, et encore moins d’un secteur des études et de la recherche. Il est temps de remédier à cette carence , tant au niveau national que dans ses fédérations.

Que cent fleurs s’épanouissent

Mais la reconstruction d’une pensée socialiste autonome et vivante ne peut pas être que l’affaire du Parti. Il nous faut confronter nos analyses, ouvrir nos recherches, confronter nos analyses, avec les forces vives qui composent « le peuple de gauche » : associations, syndicats, mouvements sociaux. Dans le respect des uns et des autres, il appartient aux militants socialistes de proposer des débouchés politiques aux aspirations des militants d’autres organisations, sociales, culturelles, environnementales etc.

Il est donc tout à fait positif que se multiplient les lieux de réflexion, les « clubs » divers, réunissant des adhérents du Parti Socialiste et des citoyens qui n’en sont pas membres. Comme, avant le congrès d’Epinay, le renouvellement de la SFIO s’était élaboré à la fois à l’intérieur de celle-ci et dans des groupements extérieurs. Le parti doit donc être ouvert au dialogue avec ces forces vives, et en faciliter le développement. Sans ostracisme ni exclusive. La discipline dans l’application des décisions prises démocratiquement doit être strictement respectée, elle ne peut interdire la libre discussion, c’est la tradition du socialisme démocratique.

Redéfinir le socialisme démocratique

Ce travail collectif doit nous permettre de ne nous définir autrement qu’en « creux » : social … mais un peu moins que tel parti partenaire, écologique ...mais un peu moins écolo que tel autre.

Notre parti a, certainement, commis des erreurs. Il est de notre honneur de les assumer et de travailler à les corriger. Mais rien ne doit nous amener à un mea-culpa permanent et à l’auto flagellation. Si le « droit d’inventaire » est légitime, il ne doit pas se transformer en auto-dénigrement. Nous restons fiers de ce que nous sommes, fiers de notre passé. L’humilité peut être une vertu, elle ne constitue pas une politique.

C’est positivement qu’il nous appartient de définir le socialisme de l’avenir, qui reste l’aboutissement et l’approfondissement de la République. Notre déclaration de principe, et notre charte ont largement entamé ce travail de définition. Mais force est de constater que ceux-ci restent trop souvent quasiment inconnus de nos propres militants. Une première étape pourrait être la réédition du livret d’accueil du nouvel adhérent, qui pourrait aussi être bien utile à des anciens.

Contribuer à construire le « nouveau monde »

Alors que, selon les mots de Gramsci, « le vieux monde se meurt », les socialistes doivent avoir l’ambition d’apporter leurs pierres à la construction de ce « nouveau monde » auquel nous aspirons, et de combattre, avec d’autres, sans rien renier de ce qu’ils sont, les « monstres » qui surgissent.

Propositions

  • Soumettre aux sections du Parti Socialiste un programme de réflexions thématiques, débouchant sur des conventions nationales thématiques.
  • Doter le Parti Socialiste de moyens de communication de notre temps, d’un journal télématique, d’une véritable revue
  • Instituer un véritable institut de recherche et de formation, décliné dans les fédérations.
  • Permettre aux membres du Parti Socialiste de participer aux structures de réflexion sur le socialisme et la gauche. Établir des liens avec celles qui le souhaitent sous forme de conventions avec des « organismes associés ». Instaurer un dialogue avec ces structures pour permettre leur convergence vers le Parti
  • Faire de ces textes fondateurs (Déclaration de principe, Charte des socialistes pour le progrès humain) des outils partagés par les militants.

Signataires :

Baptiste Menard (59) membre du Conseil National et de la direction collégiale, fédération du Nord, section de Mons en Baroeul.

Charles Agah (59) section de Vieux-Condé

Jean-Luc Chuine (59) section de Fretin

Bernard Derosier (59) ancien député, section d’Hellemmes

Michel Domin (59) section de Beuvrages

Alain Dubois (59) section de Bailleul

Sandrine Gombert (59) section de Petite-Forêt

Véronique Gruneissen (59) section de Tourcoing

Philippe Harquet (59) section de La Madeleine

Jean-Louis Merten (59) section d’Armentières

Daniela Moronval (59) section de Templeuve

Mathias Sabos (59) section d’Aulnoy-lez-Valenciennes

Jean-Claude Sagot (59) section de Templeuve en Pévèle

Bernadette Sopo (59) section de la Sentinelle

Robert Vanovermeir (59) membre du BFA fédération du Nord, section de Villeneuve d’Ascq.

Véronique Grüneissen (59) section de Tourcoing

Bernadette Sopo (59) section de la Sentinelle


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