– Mercredi 10 mai 2023
Les dimanches 14 et 28 mai prochains, les Turcs sont appelés aux urnes afin de renouveler leur parlement d’une part, et d’élire leur nouveau président de l’autre. Après 20 années de pouvoir de Recep Tayyip Erdoğan qui ont affaibli l’État de droit, la démocratie et la cohésion sociale, les Turcs pourraient tourner la page du conservatisme religieux.
Au nom des valeurs que nous partageons, le Parti socialiste apporte ainsi son soutien au candidat Kemal Kiliçdaroglu, candidat de l’opposition et leader de la coalition « Table des 6 » menée par notre parti-frère, le CHP, et soutenue par notre partenaire kurde le HDP. Depuis les précédents scrutins locaux, ils ont fait la démonstration de leur capacité à améliorer la vie des Turcs, sans discrimination ni favoritisme - encore récemment après les terribles séismes de février.
Face au repli nationaliste, voire ethniciste, incarné par Erdoğan, dont le pouvoir autocratique a sensiblement érodé la laïcité, les libertés de la presse, d’expression, universitaires, ou encore les droits des femmes et des personnes LGBT, sa défaite ainsi que celle de l’AKP pourraient amorcer un autre avenir pour la Turquie.
Nous espérons que l’alternance politique mette fin à la répression des oppositions et contre-pouvoirs, qu’elle favorise les transformations structurelles à la hauteur des attentes du peuple turc et qu’elle réponde à la crise majeure d’augmentation du chômage et d’explosion des prix, amplifiées depuis 2018 par l’échec des politiques économiques de dévaluation importante de sa monnaie et sa conséquence sur le pouvoir d’achat des Turcs.
Néanmoins, ces élections ne doivent pas se limiter à être un référendum pour ou contre Recep Tayyip Erdoğan. Cent ans après la fondation de la République de Turquie par Mustafa Kemal Atatürk, nous espérons qu’une victoire de Kemal Kiliçdaroglu et de l’Alliance de la nation permette une transformation politique profonde par un parlementarisme raisonné, l’indépendance de la justice et l’égalité entre tous les citoyens turcs.
Ces élections doivent respecter les standards démocratiques pour être sincères et incontestables, et ainsi mettre un terme à l’isolement de la Turquie ces dernières années. Le Parti socialiste espère ainsi un nouveau partenariat avec l’Union Européenne, et que le pays puisse jouer un rôle déterminant dans la promotion de la démocratie et de l’État de droit dans le bassin méditerraéen comme à l’échelle globale. Nous devons mettre un terme à l’instrumentalisation des urgences alimentaires, humanitaires, migratoires et énergétiques, comme récemment encore des adhésions finlandaise et suédoise à l’OTAN.
Avec l’Internationale Socialiste et le PSE, le Parti socialiste espère la victoire des forces progressistes, afin que la Turquie renoue avec sa tradition républicaine et laïque, offre à ses citoyens des droits accrus, protège ses minorités et les réfugiés, et contribue, dans le cadre de ses alliances, à la paix.
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