Thème : Environnement
Pour la création d’une organisation internationale sur la géo-ingénierie
Nous, socialistes, sommes tous convaincus que les diverses dégradations climatiques, et par voie de conséquences, dégradations environnementales, sont causées par l’hyperproduction du système capitaliste. Produire pour vendre, produire pour consommer, produire et polluer tant que cela rapporte de l’argent. La destruction de notre environnement est causée par l’humain. À l’heure où les pires scénarios deviennent de plus en plus crédibles à un horizon proche, la philosophie « Drill baby drill » (Trump) va certainement accentuer la fin de l’humanité.
Compte tenu de ce contexte, certains pays usent de techniques de modification climatiques pour réguler leurs météos. Ces techniques qu’on appelle « géo-ingénierie » apportent des réponses très concrètes pour moduler les conditions climatiques et notamment répondre aux réchauffements de la planète (I). Pour autant, sans système international de contrôle des activités nationales, des catastrophes naturelles dévastatrices causées par l’humain peuvent se profiler (II).
I Le concept de géo-ingénierie : le comprendre via Popeye !
Popeye n’est pas seulement un personnage de dessins animé américain, mais c’est aussi le nom d’une opération militaire américaine ayant eu lieu lors de la guerre au Vietnam. Il a s’agit, pour l’armée américaine, d’ensemencer les nuages entre 1967 et 1972 pour prolonger la saison des moussons contre leurs ennemis. Ceci est un cas concret à des fins militaires. Néanmoins, aujourd’hui certains États comme les Émirats arabes unis l’utilisent pour provoquer les précipitations à des fins civiles et agricoles au point où une erreur dans l’opération a provoqué des inondations monstres dans les rues de Dubai.
Vous l’aurez compris, la géo-ingénierie est un ensemble de technique et de technologies visant à modifier le climat de la Terre. L'idée derrière la géo-ingénierie est de manipuler les systèmes naturels ou de créer des processus artificiels pour réduire ou inverser certains des impacts du changement climatique.
Plusieurs techniques existent et sont principalement de deux types :
- Géo-ingénierie de l'atténuation : Cette approche vise à réduire la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère pour limiter le réchauffement global. Parmi les exemples, on trouve :
- Captage et stockage du carbone (CSC) : Cette technique consiste à capturer le dioxyde de carbone (CO2) directement dans l'air ou à partir des sources industrielles et à le stocker sous terre, souvent dans des réservoirs géologiques.
- Désinfection des océans : Modifier les océans pour qu'ils absorbent plus de CO2, par exemple en stimulant la croissance du phytoplancton.
- Certaines entreprises misent et investissent dans les microalgues qui ont un pouvoir de consommation des CO2 sans commune mesure pour séquestrer le C02, le consommer pour se reproduire et libérer à la fois de l’oxygène et aussi obtenir une biomasse valorisable en biogaz ou bioplastique ou autres finalités bio.
- Géo-ingénierie de l'adaptation : Cette approche cherche à moduler directement les conditions climatiques de la Terre pour limiter les impacts du réchauffement global. Quelques exemples incluent :
- La Réflexion solaire : Cela consiste à augmenter la quantité de lumière solaire réfléchie loin de la Terre pour refroidir la planète. Cela peut être réalisé en injectant des particules dans la stratosphère pour créer un « écran solaire » artificiel. Cette idée de faire écran s’illustre aussi par les éruptions volcaniques qui libèrent des gaz comme le dioxyde de soufre. Ils ont un effet rafraîchissant temporaire sur le climat en formant des particules appelées aérosols qui restent dans la stratosphère pendant quelques années et reflètent une partie de l'énergie solaire réduisant la température moyenne de la Terre (exemple éruption au Pérou en 1600 du volcan Huaynaputina et plus récemment aux Philippines en 1991 du volcan Mount Pinatubo)
- La Modification des nuages : Ensemencer les nuages pour les rendre plus réfléchissants pour réduire la chaleur solaire qui atteint la surface de la Terre ou bien encore provoquer des précipitations.
Toutes ces techniques promettent de lutter contre le réchauffement climatique et atteindre le rêve de vie meilleur. Pour autant, mal contrôlée et non coordonnée, la géo-ingénierie pourrait être le cauchemar des nations.
II Pour la création d’une convention internationale sur la géo-ingénierie.
Perturbation des cycles climatiques, impact sur la couche d'ozone, imprévisibilité, fuite de CO2… les risques sont nombreux si nous ne prenons pas l’initiative d’un encadrement juridique et opérationnel à échelons international.
Bien qu’un changement de nos comportements et de nos modes de production est le cœur de la protection de notre environnement, il n’en demeure pas moins que des actions parallèles de correction sont à prendre en considération. Au même titre que l’ARN messager, faisons confiance à la science afin de trouver des solutions pour lutter contre les dégradations climatiques.
Par conséquent, l’objectif de cette convention internationale devra avoir une double ambition : créer une organisation internationale de coopération scientifique et d’innovation (a) ainsi qu’établir le régime juridique de la responsabilité des États si incidents apparait (b).
1. Une coopération scientifique internationale
Nombre de brevet, d’invention, d’innovation, de techniques nouvelles ou ancestrales existent. Il s’agira ainsi pour cette organisation internationale de compiler, discuter, améliorer et trouver des techniques et innovations visant à corriger les actions humaines. Avec un budget conséquent en matière de R&D et d’expérimentation, les scientifiques du monde entier pourraient plancher sur la mission de garantir les meilleures conditions de vie humaines et de la biodiversité.
2. Un régime juridique d’action entre États
En attendant que des actions internationales coordonnées se fassent, il faut bien prévoir les responsabilités et obligations des États en matière de géo-ingénierie. Par exemple, un État A conduit par lui-même des actions d’encensement de nuages provoquant des dévastations sur un État B en aval. Que se passe-t-il ? Tous les scénarios juridiques doivent être pensés pour prévenir et résoudre les conflits. Des conventions internationales et des arrêts de la Cour Internationale de Justice font référence à la pollution engendrée par un État sur un autre, mais il y a un vide juridique au sujet de la géo-ingénierie.
Par conséquent, la France pourrait être pionnier pour la création de cette organisation internationale, faire en sorte que le siège soit en France, accueillir les scientifiques du monde entier et rassembler les différents États a un consensus d’action et de protection de l’environnement.
Contributeur : Mohamed Gareche (militant section paris 20e)
