Pour la Justice sociale, défendre la France et l'Europe

Prise en étau entre les ambitions de conquêtes territoriales russes d’une part et le doute jeté sur la fiabilité du lien transatlantique d’autre part, l’Europe est confrontée à un bouleversement géopolitique majeur. Notre sécurité et notre souveraineté sont mises à l’épreuve.

Pour réaliser notre projet de justice sociale, nous avons besoin de défendre un modèle démocratique souverain, ancré dans l’Union européenne protectrice de ses valeurs. La défense nationale et la défense du continent européen constituent donc une priorité.

Il nous revient, à nous Socialistes, de défendre le renforcement de notre armée, une armée qui renoue avec son destin européen lorsqu’elle fait partie d’exercices communs est de formation en Estonie, en Roumanie ou assure la police du ciel dans les pays baltes. Nous devons également veiller à préserver notre totale maîtrise de la dissuasion nucléaire française et continuer sa modernisation. Pour la dissuasion, le moment est aussi venu de travailler à la possibilité de son inclusion (avec la dissuasion britannique) dans une posture stratégique à hauteur du continent de dissuasion intégrale, structurée en lien avec nos moyens conventionnels et ceux de nos partenaires européens et voisins tout en préservant notre doctrine de non-prolifération. 

Le renforcement de nos arsenaux afin de soutenir nos alliés et notre partenaire ukrainien est un autre enjeu majeur. Notre base industrielle et technologique de défense (« BITD ») nationale, et l’objectif d’une « BITD européenne » est crucial afin d’augmenter rapidement nos capacités pour soutenir l’Ukraine et de mettre en place et renforcer notre industrie et notre recherche dans le respect des droits et protection des travailleuses et des travailleurs. Un autre effet positif à attendre de cet investissement est de soutenir le tissu socio-économique de nos territoires et, ainsi, les services publics sur l’ensemble du pays. Au-delà, cet investissement s’est toujours révélé créateur d’emplois et, du fait de la dualité civile et militaire des technologies, sources d’innovation tant dans pour nos armées que pour le civil.

Nous tirons la force transformatrice de l’UE du solide socle de nos valeurs démocratiques et de l’Etat de droit. Elle se mesurera à notre capacité à empêcher une victoire russe et à mener à bien ce projet en prenant en compte la volonté américaine d'un possible retrait progressif de ses capacités conventionnelles de notre continent pour un redéploiement en Asie. Cela se fera bien entendu aussi en nous armant contre toutes les tentatives d’ingérences étrangères et d’influences, dans nos vies quotidiennes, et surtout lors des élections.

L’européanisation de l’OTAN doit être renforcée selon ces termes, en considérant aussi la réorganisation des relations internationales autour de l’attachement à la démocratie et de ceux, parmi lesquels nous comptons, qui sont prêts à se battre pour la défendre.

Contributrices : Hélène Conway-Mouret, Marie Récalde