Pour la sécurité des Israéliens et des Palestiniens, l’escalade militaire doit cesser et un État de Palestine, à côté d'Israël, être reconnu par la communauté internationale

Depuis bientôt un an et l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, le gouvernement de droite et d’extrême droite de Benjamin Netanyahou est loin d’avoir atteint son but de guerre proclamé - à savoir l’éradication de l’organisation terroriste Hamas - ni permis la libération des otages israéliens toujours aux mains des terroristes islamistes.

Après la mort de quelques 40 000 Palestiniens dont les deux tiers seraient des femmes et des enfants, une centaine de milliers de blessés et mutilés, le déplacement sans fin de millions de civils à travers une bande Gaza rasée à plus de 75%, s’ajoute désormais la perspective d’une escalade régionale et dont les conséquences seraient catastrophiques pour l’ensemble des populations civiles du Proche-Orient.

L’extension au Liban de la guerre a déjà fait plus de 550 morts, dont des dizaines d’enfants, et plus de 5 000 blessés. Nous condamnons les tirs de roquettes du Hezbollah -dont la branche armée est reconnue comme organisation terroriste par l’UE- contre les civils dans le Nord israélien. Nous condamnons également avec la plus grande fermeté les actes, conventionnels ou non, comme les explosions de bipers et talkie-walkies du Hezbollah, qui frappent indistinctement des civils libanais innocents et des objectifs militaires. La lutte contre le terrorisme n’autorise en rien de contrevenir aux conventions internationales et au droit international.

Le droit inaliénable à la sécurité d’Israël et des Israéliens doit être garanti. Mais il doit s’accompagner de la reconnaissance du droit inaliénable des Palestiniens à vivre dans un État de Palestine aux frontières respectées et en sécurité.

Après les alertes d’ONG, que nous avons reçues récemment à l’Assemblée nationale, la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), le 20 juin, en sa qualité de commission chargée de l’application du droit international humanitaire a rappelé “solennellement l’interdit fondamental de la famine comme méthode de guerre”.

Ces faits alimentent un “risque génocidaire” qui avait déjà été l’alerte formulée par la Cour Internationale de Justice.

Au plus important pogrom ciblant les Juifs depuis la Shoah, a répondu une vengeance aveugle légitimée par les discours de ministres israéliens d’extrême droite évoquant un droit moral à l’élimination de tous les Palestiniens de Gaza. Les extrémistes des deux parties se légitiment dans une escalade de la violence, au mépris total du droit international, commettant les pires crimes, poursuivant la colonisation de la Cisjordanie par Israël, rapprochant toujours plus le Hamas du Hezbollah libanais et des Mollahs iraniens.

La condition pour que la paix et la sécurité adviennent et mettent fin à plus de 75 ans de conflit est de replacer celui-ci dans le champ du conflit territorial. Il n’y aura pas de paix entre les tenants de l’extrémisme religieux, il ne peut y avoir de paix qu’entre deux États. Or cette solution politique est chaque jour mise à mal par l’extension de colonies israéliennes en territoire palestinien. Le 19 juillet dernier la Cour internationale de justice (CIJ), a rendu un avis déclarant illégale la colonisation et confirmant que “la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, forment d’un point de vue juridique une seule et même entité territoriale”.

Plutôt que de chercher une solution politique, seule à même de constituer une issue, les fondamentalistes religieux des deux camps entretiennent la fracturation de leur société. En Israël, le gouvernement Netanyahou reste sourd aux centaines de milliers d’Israéliens manifestant chaque semaine pour un cessez-le-feu et la libération des otages fondés sur un accord politique. Côté palestinien, le Hamas disqualifie le Fatah et l’Autorité palestinienne empêchant toute issue démocratique. Avec nos partis frères nous n’avons eu de cesse de rappeler notre soutien aux militants d’une solution de paix, négociée entre les démocrates israéliens et palestiniens.

C’est pourquoi, le Parti socialiste demande de :

  • Finaliser un accord de cessez-le-feu comprenant la libération de tous les otages, la remise des corps. L’Assemblée générale des Nations Unies qui se déroule actuellement doit être l’occasion d’un dialogue multilatéral pour y parvenir.
  • Mettre en place de toute urgence des couloirs humanitaires pour faire cesser toute restriction d’accès à l’eau et à la nourriture et faire respecter l’obligation de protection de la santé, ce qui implique notamment l’élimination des déchets au milieu desquels vivent en permanence les déplacés forcés, l’accès aux médicaments, aux matériels médicaux, aux services de base (carburant, électricité…) et de faciliter le transfert des blessés dans des hôpitaux fonctionnels.
  • Amplifier les actions en faveur de la libre circulation (octroi de visas pour les travailleurs humanitaires notamment) et de la protection du personnel humanitaire.
  • Renforcer la contribution de la France à l’office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
  • Instaurer un embargo sur toutes les ventes d’armes par la France et l’UE à destination des parties belligérantes et qui sont utilisées dans le massacre en cours à Gaza.
  • Geler l’ensemble des biens et des avoirs des financeurs de l’organisation terroriste Hamas.
  • Suspendre l’accord d’association UE-Israël tant que dure le massacre à Gaza.
  • Soutenir toute initiative permettant aux experts internationaux et missions d’établissement des faits d’accéder à tous les territoires du conflit armé, et en particulier à Gaza, pour la collecte de la preuve en vue, notamment, d’éventuelles poursuites pour crimes internationaux de toutes les parties au conflit.
  • Mettre fin à la colonisation et procéder au démantèlement des colonies illégales qui ruinent la solution à deux États qui permettra aux peuples israélien et palestinien de vivre côte-à-côte et en sécurité.
  • Être aux côtés et soutenir les activistes israéliens et palestiniens, ou dans la diaspora, qui portent des initiatives en faveur de la Paix et d’une solution négociée.
  • Demander à la France et à l’UE, en appui des initiatives de nos partenaires au Proche-Orient et de l’Internationale Socialiste présidée par Pedro Sanchez, de veiller à l’application des recommandations de la CNCDH. Inscrire leurs efforts diplomatiques et politiques dans la mise en œuvre des ordonnances de la Cour internationale de Justice.
  • Soutenir une initiative diplomatique euro-méditerranéenne avec l’UE, Israël, Palestine, Liban, Jordanie, Égypte, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et États-Unis.
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