Mon parti aura été ma vie et ma joie - Pour que le Parti Socialiste retrouve l'ambition de recruter et refuse le règne de l'entre-soi


Thèmes : Vie et fonctionnement du Parti


La baisse des effectifs ne peut pas être une fatalité.

Dans le passé, il est arrivé que d’aucuns reprochent au Parti Socialiste d’accorder trop d’importance au recrutement massif d’adhérents. De « faire des cartes » à n’importe quel prix. La situation d’aujourd’hui est à l’évidence fort différente. Les effectifs de notre parti ont drastiquement diminués.

Nous avons perdu de nombreux camarades. Certains nous ont quitté sur des désaccords politiques, ou par intérêt. Ils ont rejoints d’autres formations politiques. D’autres, plus nombreux, sont partis « sur la pointe des pieds », sans esclandre, mais souvent pas sans tristesse, parce qu’ils ne trouvaient plus au sein de leur parti ce qu’ils étaient venus y chercher : une ligne politique, un engagement, une fraternité dans l’action.

D’autre part, et depuis de nombreuses années, nous peinons à faire venir à nous de nouveaux adhérents. Les incertitudes sur la ligne politique, nos comportements collectifs aussi probablement, l’expliquent.

Mais il nous faut reconnaître que, même quand la conjoncture politique amenait des citoyens à vouloir nous rejoindre, nous avons eu du mal à les accueillir. Souvenons nous des réticences lors des adhérents « à 20 € » de la campagne de Ségolène Royal. Consciemment ou non, nous donnons souvent l’impression de nous méfier de ceux qui nous rejoignent, voire de contester leur légitimité. Et donc de privilégier une forme d’entre-soi mortifère. Pourtant, c’est une litote que de dire qu’aujourd’hui, les risques « d’entrisme » ou d’adhésions par intérêt sont pour le moins limités.

 

Le Parti Socialiste est nécessaire à la République

Par ailleurs d’autres formes de mouvements politiques sont apparues. Les uns s’affirmant comme « gazeux », les autres recrutant par un simple « clic » sur Internet. Même si ces mouvements sont souvent liés à un leader « charismatique » et reprennent souvent le pire des « vrais » partis politiques avec encore moins de démocratie interne, il nous faut bien constater qu’ils ont parfois réussi leurs paris.

Pourtant, nous restons convaincus que le Parti Socialiste, riche de son histoire, de l’engagement de générations de militants, implanté dans les territoires avec des élus respectés, reste nécessaire à la gauche, et plus largement à la République.Et si le nombre d’adhérents n’est certes pas le seul critère de réussite, il n’en reste pas moins que le Parti Socialiste ne peut se résoudre à n’être plus qu’un parti d’élus, ou d’adhérents aspirant à l’être.

 

Le choix de l’ouverture

Un adage populaire affirme que « c’est avec des civils que l’on fait des militaires ». De la même manière, c’est avec des citoyens qui ne sont pas, plus ou pas encore socialistes … que l’on fera des socialistes.

Quels que soient nos colères vis à vis de ceux qui nous ont quittés, il ne nous faut pas renoncer à les ramener dans ce qui a été et peut redevenir leur parti. Il nous faut aller vers eux, sans amertume, sans reproches, sans ressentiments. S’ils constatent que l’aventure qu’ils ont tenté ailleurs est une impasse, ils doivent être les bienvenus s’ils reviennent vers « la vieille maison » Dès lors qu’ils en acceptent et respectent les règles de vie collective.

Dans le même temps, il nous faut aller chercher de nouveaux adhérents. Du « sang neuf ». Pour que le parti soit plus proche, dans la composition de ses effectifs, des catégories sociales qu’il ambitionne de représenter. La « prise de carte » ne doit pas être un préalable, mais bien un aboutissement. Il nous faut aller vers des citoyens qui militent dans d’autres formes d’organisations (syndicats, associations, mouvement sociaux etc) Leur proposer des débouchés politiques à leurs engagements. En les associant d’abord, sans préalable, à nos recherches, à nos campagnes. Et surtout en les écoutant, pour nous enrichir de leurs apports.

Sans insolence, mais aussi sans renoncer à rien de nos convictions.

 

Adapter nos pratiques

Dans cette optique, il est nécessaire que nous adaptions nos pratiques et nos structures. Ainsi les « BFA » sont encore souvent conçus d’abord pour « contrôler » les demandes d’adhésions, comme si nous risquions d’être débordés par leur afflux. Ne devraient-ils avoir comme première tâche l’organisation de campagnes de recrutement, puis d’accueil des nouveaux adhérents ?

Des campagnes ciblées pourraient être organisées en fonction de l’actualité et en lien avec de futures conventions nationales, à condition d’adapter nos règles de participation des adhérents aux votes lors de celles-ci.

Mais la volonté de recruter largement ne doit certainement pas nous amener à banaliser l’acte d’adhésion. Nous n’avons pas à devenir un parti « 2.0 ». Bien au contraire, il nous faut sacraliser l’adhésion. Elle doit être clairement comprise comme un contrat entre l’adhérent et son parti. Qui pourrait être actée symboliquement, par exemple par la remise à l’adhérent des textes fondateurs, Charte et Déclaration de Principes.

Si l’adhésion, qui seule donne au militant l’intégralité des droits et des devoirs d’un membre du Parti Socialiste, est un objectif, il faut diversifier les parcours qui y amènent. Par l’institution d’un statut de « sympathisant » peut-être. Ou encore par des rassemblements de (futurs) adhérents par centres d’intérêts et pas seulement par zones géographiques. Quitte, le moment venu, à adapter nos statuts à ces nouvelles formes d’adhésions.

 

Mon parti aura été ma vie et ma joie

Les partis politiques n’ont pas bonne presse, et suscitent à l’évidence beaucoup de méfiance dans la population. Pour autant, les socialistes du Nord, signataires de la présente contribution, gardent l’ambition d’être fidèles à ces mots de Roger Salengro : « Mon parti aura été ma vie et ma joie »


Signataires :

Robert Vanovermeir (59) membre du BFA fédération du Nord, section de Villeneuve d’Ascq

Jean-Luc Chuine (59) section de Fretin

Bernard Derosier (59) ancien député, section d’Hellemmes

Baptiste Menard (59) Bureau National, Membre de la direction collégiale fédération du Nord, section de Mons en Baroeul

Jean-louis Merten (59) , section d’Armentieres

Mathias Sabos (59) section d’Aulnoy-Lez-Valenciennes

Corinne Oberlé (59) section de Lesquin

Jean-Claude Sagot (59) section de Templeuve-en-Pévèle

Didier Tournay (59) section de Lesquin


 

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