Pour un service public de santé juste et équitable pour tous les citoyens


Thème : Santé


Télécharger la contribution

Face au sentiment d’injustice profond d’une grande partie de nos concitoyens concernant leur accès à des soins de santé de qualité et à un juste coût, il est urgent de proposer des réformes équitables pour l’ensemble des acteurs de soins et les patients. Chacun est amené au cours de sa vie à avoir recours au service de santé et il est donc légitime que le droit à la santé fasse l’objet d’un débat démocratique.

Il n’est pas inutile de rappeler le principe qui a valu à la création de la Sécurité Sociale :
« Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins », principe qui actait la mutualisation et la solidarité entre tous.

Les inégalités de santé sont aujourd’hui territoriales, sociales, financières et environnementales.
Les progrès techniques en santé et la révolution numérique, s’ils ont apporté des améliorations dans le diagnostic et les soins, n’ont pas réduit les inégalités.

De même, la progression de la médecine ambulatoire n’a pas réduit le déficit des hôpitaux publics.


Les grands défis pour demain :

1) Les déserts médicaux : urgence d’une évaluation des multiples dispositifs financiers incitatifs et exonérations diverses qui n’ont pas démontré leur capacité à résoudre le problème.

Propositions :
- contractualisation dès la 1ère année d’études avec les étudiants (principe des EN d’autrefois) ce qui amènerait de la mixité sociale parmi les étudiants. (on peut penser que plus de futurs médecins issus des zones rurales, iraient s’y installer plus tard). La contrepartie serait un engagement d’exercice en zone déficitaire pendant 10 ans. Le même dispositif pourrait être envisagé pour les personnels de santé en difficulté de recrutement.
- exercice collectif soit avec la mise en place de centre de santé de communauté de communes ou de maison de santé pluriprofessionnelle, avec cabinet secondaire de spécialistes (cardio, ophtalmo, etc…). Le principe est de déplacer les personnels de santé vers les zones sous-dotées pour assurer des consultations et non plus de déplacer les patients (problème du vieillissement de la population et des freins à la mobilité).
- mise en place de bus spécialisé dans la prévention et les dépistages des cancers et autres pathologies, se déplaçant en particulier dans les zones rurales. On peut imaginer le même principe pour la prise en charge des personnes porteuses de handicap, leur permettant de rester à proximité de leur entourage.
- la question de l’abandon en cours d’étude devra être prise en compte. Un stage obligatoire de 2 mois préalable au début des études (et valorisé en tant que tel !) devrait permettre d’évaluer la capacite de l’étudiant à s’inscrire dans un travail d’équipe et d’appréhender au plus près la réalité du travail quotidien.
- formation des tous les élèves de collège aux premiers secours avec remise à niveau au lycée.

2) Les hôpitaux : redonner de l’attractivité à l’hôpital public avec des moyens financiers ad hoc.
L’hôpital public accueille toutes les pathologies et tous les publics en assurant les urgences. Cette mission sociale doit être rémunérée à sa juste valeur. Les rémunérations des personnels doivent devenir attractives pour fidéliser les personnels mais cela tient aussi au personnel suffisant et aux moyens techniques alloués pour faciliter le quotidien des soignants.
Propositions :
- Arrêter de supprimer des lits d’hôpitaux
- Obliger tous les hôpitaux et cliniques publics et privés à participer à la permanence des soins.
- Garantir un service public hospitalier de proximité sur tous les territoires (post opératoire, moyens séjours, réadaptation et consultations spécialisées décentralisées)
- Mettre en place de filières spécialisées dans chaque hôpital (gériatrie, pédiatrie)
- Rendre les hôpitaux totalement accessibles aux personnes porteuses de handicap (pas seulement les handicaps physiques)
- Mettre en place dans chaque structure un espace dédié à la Prévention.
- Remettre à niveau de l’ensemble des structures dédiées à la santé mentale.

3) Le coût de la santé :
- Garantir à tous les citoyens l’accès à une mutuelle santé couvrant les besoins essentiels (à redéfinir) et selon les ressources des personnes.
- Obliger les établissements de soins à afficher clairement les dépassements dans les établissements de soins.
- Renforcer le contrôle sur l’accès aux actes d’imagerie médicale. Refus de double liste en fonction du montant du dépassement.
- Revoir la politique du médicament et introduire la distribution à l’unité en fonction du nombre de jours de traitement (cf Pays Bas et autres pays européens).


En France, la santé est financée par la Sécurité Sociale et des fonds publics. C’est un bien commun. Nous devons collectivement refuser la privatisation de ce secteur. Les investissements et la prévention d’aujourd’hui sont les économies de demain.


Contributeurs : Brigitte VAÏSSE Secrétaire Fédérale 57, Dominique GROS ancien maire de Metz et Conseiller Fédéral 57, Marie-Michelle HAFNER Secrétaire Fédérale 57, Marylène HOFER Secrétaire Fédérale 57, Jacques LEROY Conseiller Fédéral 57, Laurent MAIZIERES Conseiller Fédéral 57, Alain PIDOLLE section Metz Nord 57, Hervé PRITRSKY Trésorier Fédéral 57, Sélima SAADI Commission Fédérale des Conflits 57, Philippe TARILLON ancien maire de Florange 57


Télécharger la contribution

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.