Thème : Handicap

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Les troubles psychomoteurs (dyspraxie, autisme asperger) sont des handicaps affectant les processus cognitifs qui permettent de planifier, d’exécuter et d’automatiser des mouvements volontaires, effectués dans un but précis (se relire, se repérer dans l’espace ou sur un écran d’ordinateur). Les personnes atteintes de ces troubles mettent du temps à comprendre les séquences de mouvements aboutissant à la réalisation d’un geste orienté vers un but précis. Aujourd’hui, l’injustice subie par les personnes présentant ces troubles est alarmante. Dans le cadre de ses recherches pour son podcast intitulé chroniques d’une vie d’Aspeger, la journaliste Judith Bordas considérait que sur les 400 000 Asperger présentant des troubles psychomoteurs, seul 1 % d'entre eux a accès à un emploi. La culture française, même si l’intégration s’améliore, c’est de mettre ces profils neurodivergents dans des établissements médicaux inadaptés, ou de les cacher. Pourtant, l’inclusion des personnes autistes était une promesse électorale était l’élément de langage préféré du gouvernement Macron. Le chef de l’État a nommé la secrétaire d’État Mylène Girard pour traiter cette question. Mais comme souvent en macronie, la volonté affichée dans les médias est totalement déconnectée non seulement de la réalité du terrain, où des politiques scolaires ultra-libérales et discriminantes sont mises en place.

L’accès à l’école des enfants en situation de handicap, garanti par la loi pour l’égalité des chances de 2005, est loin d’être appliqué puisque 80 % d’enfants autistes ne vont toujours pas à l’école. Les 20 % d’enfants neurodivergents (dyspraxiques, Asperger…) intégrés à l’école sont une fierté pour notre école républicaine, mais aussi un échec aux vues des difficultés qu’ils doivent surmonter. Pour remédier à cela, un diagnostic précoce peut être mis en place. Une prise en charge par des psychologues formés aux méthodes éducatives pourra aussi être crée. Plus cette prise en charge sera précoce et accessible, plus l’enfant apprendra à communiquer avec les autres, et à contrôler ses troubles du comportement.

Les troubles psycho-moteurs aboutissent à une diminution de la rapidité d’exécution de certains gestes chez l’enfant et chez l’adulte. Ils affectent toute une série de mouvements fins, complexes ou rapides (les mouvements des yeux permettant de se relire ou de se repérer sur un écran, ou les mouvements du regard me permettant de capter une information lorsqu’un interlocuteur parle). La personne atteinte de ces troubles est en difficulté lorsqu’elle doit planifier et organiser des séquences motrices pour exécuter le geste qu’il souhaite faire (se relire, s’organiser dans un classeur ou dossier sur son ordinateur, fixer un objet pour se repérer dans l’espace…). Aujourd’hui, de nouvelles solutions existent pour aider des élèves et des étudiants en difficulté à développer ces automatismes. Des outils encore méconnus comme le site Scholarvox développé par le groupe d’école de commerce Omnes Education mettent à disposition de l’élève un ensemble de manuels, d’ouvrages scientifiques et de fiches de lecture à disposition des élèves et des étudiants. Leurs difficultés à se situer dans l’espace ou à s’organiser pourraient être atténuées, si, dans le cadre d’une dissertation, d’une fiche de lecture ou d’un exercice de mathématique/informatique, ils avaient juste à copier/coller des pages d’un manuel en ligne, d’un classique de la littérature française disponible sur le site, ou d’un manuel d’informatique afin de résoudre un exercice de programmation.

Photocopie de documents en gros caractères et en couleurs, autorisation d’utiliser son ordinateur en cas de lenteur ou de dysgraphie, temps supplémentaire accordé pour les évaluations : des solutions existent.  Mais comme souvent, le manque de formation, de matériel pédagogique et la non-revalorisation des salaires des accompagnants d’élèves et d’étudiants en situation de handicap aboutissent à un échec. Les AVS et les doctorants en charge de ces étudiants à l’université se retrouvent seuls face aux difficultés de l’enfant. Les professeurs et les ATER non formés, aux classes surchargées, sont vite dépassés face à ces profils atypiques. Ils ont tendance à les oublier ou à les punir au fond d’une classe. Cette phrase est encore tant et tant de fois entendue par les familles : « L’école n’est pas faite pour votre enfant. » Mais ce n’est pas l’élève en situation de handicap qui n’est pas fait pour l’école, c’est l’école de la République elle-même qui ne garantit plus l’égalité des chances pour tous. L’école, cette pièce-maitresse de notre contrat social n’a pas su évoluer et s’adapter afin d’accueillir au mieux des enfants différents, que ce soit des enfants porteurs de handicap, des profils Dys ou encore précoces.

Conclusion.

Il est temps de donner aux équipes éducatives les connaissances et les moyens nécessaires pour accompagner ces enfants. L’engagement socialiste amène assez logiquement à se préoccuper de la situation physique et morale des élèves en situation de handicap. On observe de trop rares cas d'intégration dans de grandes entreprises pour certaines personnes en situation de handicap comme les autistes plus brillants aux spécificités rentables (certaines entreprises et des cabinets de conseil comme Auction ont compris l’intérêt d'employer des Asperger). Mais dans la majorité des cas les adultes en situation de handicap restent dans une relative précarité, sont majoritairement amenés à vivre chez leurs parents ou dans des foyers de vie. Cette situation ne peut plus durer. Le personnel scolaire doit agir dès l’enfance pour aider les personnes en situation de handicap à s’intégrer dans la société dès le plus jeune âge.

Signataires :

Oscar Tessonneau, Responsable des relations media aux JS Paris, Fédération de Paris (section 13^ème ouest)

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